Amour et insurrection, deux mots tracés sur le mur de la ville. Alain passe sans s'arrêter, il s'en est sorti de la came et de la rue.Aujourd'hui, il prépare une exposition photo, sa passion, qui lui a permis de retrouver la vie.
Du Quai 9 à Genève, un des rares locaux d'injection en Europe, aux coteaux du Valais, ce film nous montre des univers très dissemblables dans lesquels s'inscrivent différentes trajectoires de vie.
Sans complaisance mais sans jugement, avec un récit qui alterne entre la réalité brutale de l'addiction et la poésie d'images symboliques et évocatrices, ces témoignages rendent compte de l'intimité de six personnes entre 25 et 85 ans, qui nous exposent leurs vécus, leurs addictions, leurs années dans la rue, leurs combats contre les préjugés et la maladie psychiatrique, les affres de la dépendance et la force qu'il a fallu - pour certains - afin d'arriver à s'en sortir.
Comment réagir face à la toxicomanie de son enfant? Bien des parents sont démunis devant cette terrible réalité, et pourtant, avec le temps, ils doivent eux aussi vivre la dépendance, la délinquance, et même la violence de leur enfant. Las d'être livrés à eux-mêmes, des parents ont décidé de rompre le silence et ils témoignent. Ils racontent leur calvaire, les crises de manque, la prison, la désintoxication, les rechutes et dans certains cas, l'overdose, les comas, la mort... La réponse au problème n'est pas universelle. Chaque famille est différente et il appartient à chacune d'elles de découvrir sa solution, comme en témoignent un neuropsychiatre et des organisations de groupes de parents.
Après avoir soufflé ses treize bougies, Nina fugue, s'enfuit dans les montagnes et retourne quelques jours plus tard chez elle avec la ferme intention de s'acheter une voiture. Dès lors, elle emploie toute son énergie à réaliser cet objectif, de baby-sittings en gardes de chiens et autres petits boulots.
"L'indépendance vis-à-vis des autres, la découverte de soi à l'aube de la puberté, Nina en fait secrètement l'expérience, disparaît de la maison comme si elle répondait à une injonction spirituelle (...), sans qu'aucune tentation d'un récit de délinquance ou d'hystérie adolescente ne vienne troubler le calme, la tranquillité apparente de la crise." [Cahiers du Cinéma]