Pendant 5 mois, Lou a approché Jackson au sein de l’atelier artistique du Centre Sésame. Cinq mois à sentir les constructions, les liens, les lieux, les objets auxquels il porte importance, intérêt, attachement ou inquiétude. Cinq mois pour voir comment après, sur le papier, il délie tous ces paramètres et pose un trait assuré, précis, pour dessiner, colorier, écrire, inventer, s’apaiser.
Le psychologue et criminologue flamand Steven De Batselier, lié à l'époque au projet thérapeutique non-conventionnel "Passage 144" à Louvain, a co-signé ce travail autour de l'univers torturé d'un psychopathe criminel. Le film est construit au moyen, d'une part de textes poético-autobiographiques du détenu, que l'on ne verra jamais, et d'autre part de ses hallucinants dessins, qui nous mettent en contact avec des pensées et sentiments d'un sinistre accompli.
Ange Casanova est hospitalisé au Centre hospitalier de Pierrefeu-du-Var depuis l'âge de vingt ans. Il a découvert la peinture à l'atelier d'art, espace de liberté et de création ouvert à tous les patients. Ange Casanova expose en France et à l'étranger. Il a aujourd'hui 61 ans. Il a accepté, pour la caméra, de réaliser son autoportrait.
Voilà plusieurs années que des artistes interviennent en milieux de soins mais leur travail reste peu ou mal connu du grand public. La commission Art et Santé œuvre à faire connaître ce champ d’action essentiel de la culture et à interroger ces pratiques. Elle a choisi cette fois-ci le format de l’image pour aborder plusieurs questions de fond : quel est l’engagement de l’artiste qui choisit de travailler en milieux de soins ? Quel rapport entretient-il avec ce milieu ? Quelle collaboration entre l’artiste et le soignant ? Quels effets et quelle durabilité ont ces pratiques ?
À partir des nombreuses images recueillies en suivant plusieurs artistes et institutions culturelles dans divers milieux de soins à Bruxelles et en Wallonie, Isabelle Rey a réalisé un montage de 18 minutes divisé en trois chapitres. « Vue sur coulisses » aborde plus particulièrement les spectacles « en chambre », « Déployer l’instant » se penche davantage sur les ateliers organisés en milieux de soins, et « Empreintes et traverses » sur la collaboration entre artistes et soignants.
Ce film est une adaptation cinématographique du roman " La femme 100 têtes " de Max Ernst, tentant l'expérience de transformer le livre d'images mouvantes et vivantes en réalisant les mêmes surimpressions que dans les collages originaux. Cet essai a l'ambition d'apporter quelques contributions aux recherches du surréalisme dans l'exploration de l'inconscient.
Sur les murs de Libreville au Gabon, il y a les écrits d'un personnage connu sous le pseudonyme du "Maréchalat du roi Dieu". André Ondo Mba de son vrai nom est un personnage particulier... Il souffre de schizophrénie paranoïde aigüe et est atteint de surdité. Au fil des années, il a développé un art graphique par l'écriture où il prêche les mythologies qui lui sont dictées depuis l'au-delà par son double immortel. Ses écrits font penser à l'écriture automatique des poètes surréalistes. Pour les médecins psychiatres il est considéré comme un cas, pour le commun des Librevillois qui ne le connaissent qu'à travers ses écrits c'est un poète, un philosophe, un mystique.
Compléments DVD: Entretien avec la réalisatrice (32') - Filmographie.
Un homme vit reclus depuis trente ans dans une forêt en France. Il creuse en solitaire de profondes galeries souterraines qu'il orne de gravures archaïques. Elles doivent résister à la catastrophe planétaire annoncée et éclairer, par leurs messages clairvoyants, les futurs habitants.
Le film raconte cette expérience en marge de la société moderne, affectée par la misère humaine et la perte définitive d'un monde parfait. Compléments DVD: "Un an après" (12') - "L'équilibre des fossoyeurs" (12') - Les complaintes audio (20').
Le boîtier comprend aussi un livret de 26 pages (entretien avec le réalisateur).
En 1960, René Laloux organise un atelier à La Borde avec l'aide de Félix Guattari. Dix malades inventent les dialogues et le scénario de son premier film. Un dentiste vole les dents des pauvres pour les revendre aux riches. Heureusement, un singe à vélo passait par là...
Marc Moret, né en 1943, englue sous une gangue de colle et de verre pilé des souvenirs de famille: aiguilles à tricoter, baïonnette, châssis de lit. Il crée des oeuvres "anti-esthétiques" dit-il. Les mèches de cheveux, os de bêtes calcinées, boyaux, tessons de bouteilles et ceintures de sécurité forment la substance de ses hauts-reliefs...
Printemps 2008, Vuadens, Canton de Fribourg, Suisse. Marc Moret murmure, parle de ses sculptures dans la pièce de sa ferme où il les conserve. Gros plan sur les oeuvres. Au fil de la conversation, Marc Moret donne des indications sur son travail, sa technique, les matériaux employés, quelques secrets de fabrication et livre, par bribes, le parcours de sa vie. Le contraste entre le créateur réservé, discret, et ses oeuvres, coupantes, violentes, est saisissant.
Ce film n'est pas une évocation de la vie et de la carrière de Marily Monroe, mais raconte une période peu connue de sa vie: ses années à Ne York, son ambition de devenir une "vraie" actrice. Il porte égalemen un regard sur son image photographique, qui créa l'un des plus grand mythes de l'histoire du cinéma.
"Marilyn malgré elle" s'appuie sur des photos inédites que fit d'ell son ami Milton Greene lors de leurs nombreuses séances de travail. Ell se découvre alors bien différente de son image hollywoodienne.
Entre son divorce avec Joe di Maggio et son mariage avec Arthur Miller Marilyn va, avec l'aide de Greene, reprendre son destin en main. C'est cette tentative que racontent ces photos inédites et que retrace le film de Patrick Jeudy.
Complément DVD: Entretien avec Gérard Miller et Patrick Jeudy (14').
Un portrait de Marilyn Monroe totalement inattendu, dans sa relation avec le célèbre psychanalyste d'Hollywood, Ralph Greenson, tout au long des trois dernières années de sa vie.
Ils formèrent le couple le plus improbable: la déesse du sexe et le psychanalyste freudien. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à jouer au cinéma, de l'aider à aimer, de l'aider à ne pas mourir. Il s'était donné comme mission de l'entourer d'amour, de famille, comme un enfant en détresse.
Note: Le documentaire de Patrick Jeudy est adapté du livre de Michel Schneider, "Marilyn, dernières séances" paru aux éditions Grasset en août 2006 et récompensé par le prix Interallié.
1. "Musique dans la peau": le rythme de la musique, c'est celui de notre corps. Les formes musicales sont créées en fonction du rythme interne et des besoins spécifiques (berceuses,...). Application "industrielle": la musique "fonctionnelle", celle qui se répand dans les surfaces de vente, les entreprises, les ateliers. Mais la musique, c'est avant tout un mode d'expression. Elle remplit aussi des fonctions sociales. Elle a un rôle de reliance, elle est parfois thérapie. 2. "Les clowns Rastelli": une troupe de clowns musiciens, composée d'Antonio Peletti, d'Aristide dit "Chocolat", originaire du Brésil, et des Rastelli, père et fils. Alfredo Rastelli présente ses comparses et leurs talents; il explique quelques tours musicaux, car le clown est nécessairement musicien. 3. "Stradivarius": une épidémie de trouvailles de "stradivarius", violons portant la marque de fabrication la plus célèbre du monde... Sont-ils authentiques?
Depuis plus de trente ans, Boris Lehman a réalisé, produit et diffusé, de manière artisanale et souvent combative, plus de 300 films (parfois courts, parfois très longs). Alors qu'aujourd'hui le cinéaste ne désire plus voir ses films projetés qu'en sa présence, la Médiathèque permet cependant de découvrir en vidéo une quinzaine de jalons importants de son oeuvre. Ce film n'est pas un document sur la folie, pas plus qu'une enquête de cinéma-vérité. Il est le reflet de l'expérience vécue par le groupe de théâtre du Club Antonin Artaud (centre de réadaptation sociale et culturelle pour malades mentaux situé dans le quartier du Béguinage à Bruxelles et au sein duquel Boris Lehman fut animateur de nombreuses années durant). A travers la création ludique et instinctive d'une pièce construite à partir d'improvisations collectives s'exprime le désir des acteurs de "ne pas stagner, de pouvoir s'en sortir et de voler de ses propres ailes".
Le mouvement de l'Art Brut a été lancé par Jean Dubuffet dans les années 1940. Ce nouveau concept répondait à une nécessité de l'époque. Quel en était l'enjeu, à quelles questions essentielles répondait-il ? Quel nouveau rapport au réel introduisait-il dans l'Art Contemporain ? " Oeuvres en souffrance " cherche à "entendre" ce qui fait l'originalité des oeuvres rassemblées sous le label "Art Brut" : plus de 5000 oeuvres de quelques 200 auteurs, à partir des productions d'artistes comme Aloise, Carlo, Adolf Wolfli, Jeanne Tripier, Palenc, Pujoll, Laure Pigeon, ...
Dans le cadre du programme régional Culture à l’hôpital, un animateur propose aux jeunes qui fréquentent le centre de jour Etienne Marcel, de réaliser un film sur la réussite. Au grand dam de ce dernier, le groupe préfère se pencher sur les sentiers de la vulnérabilité.
Un individu étrange marche sous la pluie, s'approche de la vitrine d'un restaurant où il aperçoit un piano, entre et commence à tenir un discours incohérent... David Helfgott est un pianiste prodige, né en Australie dans une famille juive, formé par un père exigeant qui a reporté sur lui toute sa frustration personnelle et l'a couvé au point de l'empêcher de partir suivre des cours aux États-Unis. David quitte finalement l'Australie pour Londres, banni par son père. Là-bas, sous la houlette de son professeur, son talent s'épanouit mais, lors d'un concert, David s'effondre. Électrochocs, séjours en hôpital psychiatrique,... jusqu'à ce qu'il soit redécouvert. Une histoire étonnante et vraie, un ton juste et sensible, un film qui raconte et qui touche sans justifier. Oscar pour Geoffrey Ruch.
En dépit de l'interdiction de la langue des signes (de 1880 à 1991 en France et en Allemagne), les artistes sourds ont su résister et continuer leur œuvre. Dans ce film, comédiens, metteurs en scène, réalisateurs, peintres, sculpteurs, photographes et vidéastes sourds témoignent de leur identité et de la richesse de la culture des sourds que l'on a cherchée à faire disparaître par tous les moyens.
Conte autobiographique et intimiste qui met l’accent sur la relation qu’une femme entretient avec ses angoisses, nous faisant découvrir ses peurs existentielles à travers les mots écrits sur le corps d’une autre.
Film d'animation mêlant diverses techniques (dessins, photos, modelage, film traditionnel) réalisé à l'occasion d'un atelier d'art-thérapie par des patients anorexiques ou boulémiques.
Un jour, Alexandre Kouznetsov, photographe, se rend dans un institut psychopédagogique, à 400 km de Krasnoïarsk où il réside. Régulièrement, il y retourne: "Au milieu de ces gens, déclarés fous, inadaptés, j'ai découvert un territoire d'une authenticité, d'une vérité dans les rapports, inimaginable dans le monde "normal". Et cela grâce au projet défendu par celui qui est aujourd'hui à la tête de cet établissement".
C'est ce visage-là, cette image-là de la Russie que le réalisateur a voulu transmettre: un autobus bringuebalant, empli de "fous", s'enfonçant dans la nuit après avoir donné un spectacle de chants devant des détenus, des enfants - eux aussi enfermés: une métaphore de la Russie.