Ils n'ont pas d'argent, de toit, de lit, aucun bagage ou si peu. Ils trimbalent leur infortune de gare en squat, blottis, le soir venu, dans des cartons, au coeur même de la ville. On pense qu'ils sont un millier à Bruxelles. Ces dernières années, le problème a pris une dimension particulière: spéculation immobilière, rupture familiale, perte d'emploi, entre autres, augmentent peu à peu le lot de ceux qui chutent, un jour, d'une situation précaire à une totale indigence. Les maisons d'accueil se trouvent débordées. Reste l'errance, la soupe populaire, l'alcool,... Briser le cercle de l'infortune n'est pas chose facile comme le montrent les différents témoignages. Ni folklore, ni sensiblerie; juste le reflet d'une réalité qui gêne le regard à l'aube du XXIe siècle.
Entre 4 rues est le portrait d’un brocanteur vivant dans la solitude au milieu de ses meubles et objets. Sa manière de faire n’est plus adaptée au monde actuel et depuis plus de dix ans, sa marchandise s’entasse dans son entrepôt dans l’attente d’être vendue. Jan doit trouver des solutions pour survivre dans un environnement qui le dépasse.
Fer et fils" nous emmène dans un univers particulier, celui d'Eric, forgeron à plein temps. Un atelier bien à l'image de ce dernier. Une histoire de fer, mais également une histoire de fils... Et donc, d'un père. Une histoire de choix, de risques, de bons et de mauvais moments. Le récit d'une vie et de ferraille.
Au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres. Suivant l'exemple américain, l'Europe se polarise entre ses quartiers riches et ses banlieues de misère où se généralise la "tolérance zéro". On construit une prison quand on ferme une usine. Les pauvres, en général et les jeunes issus de l'immigration en particulier, sont l'objet de toutes les peurs. Passant de l'autre côté du miroir et brisant les clichés, le film les montre dans leur humanité, dans une cellule, le box d'un tribunal ou une cave de cité, avec leurs émotions, leurs envies, leurs peurs et leur désespoir. Loin d'une image de la démocratie européenne où tous ont leur chance, le film, prenant à témoin la France et la Belgique, offrant un regard critique et émouvant d'une société parfois sordide, la nôtre. "Quelle drôle d'époque!" Que sommes-nous en train de faire? Avons-nous perdu la raison?"
Mona fait de l'auto-stop. Elle dérive au gré des rencontres. Elle est sale et ne veut pas qu'on l'aime à tout prix. Jeune femme asociale, elle mourra de froid, seule. Personnage dont la vie est fragmentairement reconstruite par ceux qui l'ont rencontrée, Mona est une rebelle débarrassée du romanesque habituel. Éprise de liberté, elle enclenche un processus d'exclusion sociale dont l'issue ne peut être que fatale. Sandrine Bonnaire démontre à ceux qui en doutaient qu'elle est bien plus que la créature de Maurice Pialat.
STAND-BY Fiction (1h59)
Réalisateur :
Stephanik Roch Pays :
France
- 2000
Prix du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Dominique Blanc, lors du Festival international du film du Caire en 2000.
Prix de la meilleure première œuvre, lors du Festival des films du monde de Montréal en 2000.
Prix Tournage, lors du Festival du film d'Avignon en 2001.
Nomination au prix du meilleur film, lors du Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires en 2001.
César de la meilleure actrice pour Dominique Blanc et nomination au César de la meilleure première œuvre en 2001.
Hélène et Gérard sont à la cafétaria de l'aéroport et vont embarquer pour Buenos-Aires où ils ont décidé de s'installer. Soudain, Gérard annonce à Hélène qu'il ne l'aime plus, qu'il la quitte. Il lui rend ses bagages, elle tente de le raisonner et de le retenir mais reste seule, désemparée, à Orly. Elle ne va plus quitter l'aéroport, va se prostituer avec des voyageurs en transit et accomplir ainsi une sorte de voyage initiatique. Un premier film très maîtrisé, un rôle magnifique pour Dominique Blanc (César 2001) et une très belle photo.
UN JOUR OU L'AUTRE Documentaire (52 min)
Réalisateurs :
D. MORIAME
/
HOOGENBEMT Miel VAN Pays :
Belgique
- 1994
Mention spéciale au F.I.P.A 95 (Festival international des productions audiovisuelles)
Mention spéciale au Festival Psy d'Auxerre 95 (France).
La Docherie, un quartier pauvre de Charleroi, déserté sucessivement par les charbonnages, les usines, les commerces, les centres de rencontres... Seuls les habitants sont restés, attachés qu'ils sont à leur coin, le seul bien qui leur reste. La Docherie se meurt. Les Dochards attendent un avenir meilleur. Le film évoque les circonstances (accident, maladie, fermeture d'usine...) qui peuvent plonger, "un jour ou l'autre", tout un chacun dans la misère et l'exclusion. Quatre familles ont accepté de rompre le silence. Elles parlent de leur vie, racontent leur histoire, évoquent leurs espoirs, leur avenir et celui de leurs enfants. Loin d'être un cas à part, la Docherie est un exemple parmi tant d'autres de la progression de l'exclusion sociale.