Une île. Karin souffre de troubles mentaux. Elle se persuade que son mal est incurable et s'adonne à l'inceste avec son jeune frère. Elle souffre de plus en plus d'hallucinations et doit être hospitalisée... Un "film de chambre" selon l'expression de Bergman qui refuse le spectaculaire et adopte ici une démarche dépouillée et ascétique. Un huis-clos impressionnant.
Lausanne, fin du XIXème siècle. Une jeune fille d'origine modeste, Aloïse, souhaite devenir cantatrice et consacre tous ses efforts au chant. La première guerre mondiale éclate. Aloïse, fortement troublée par cette barbarie, est jugée trop agitée par un médecin qui la fait interner dans un hôpital psychiatrique. Elle y demeurera quarante ans pendant lesquels elle s'adonnera à l'écriture et à la peinture, tout en s'inventant un monde irréel... Le destin d'Aloïse Corbaz, internée pour schizophrénie mais dont la force créatrice prodigieuse s'exprima dans une peinture imaginative, célébrée par Jean Dubuffet.
Filmographies - Galerie photos.
ELLE S'APPELLE SABINE Documentaire (1h25)
Réalisateur :
bonnaire sandrine
- 2007
Prix de la Critique internationale à la
Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Un portrait sensible de Sabine Bonnaire, autiste de 38 ans, réalisé par sa soeur la plus proche.
Le documentaire fait le récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de vingt-cinq ans, et témoigne de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée. Le film évoque une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie - même si ses capacités restent altérées - dans un foyer d'accueil en Charente.
Note: Le documentaire a reçu le Prix de la Critique internationale à la Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Bonus DVD: Making of.
Note: Un livret d'entretien avec Sandrine Bonnaire accompagne le titre.
Contrainte par ses parents, une jeune fille subit un traitement psychiatrique qui la plongera dans la schizophrénie. Très influencé par les travaux de l'antipsychiatrie, le film de Loach traite essentiellement des méfaits de la répression familiale et médicale, et de leurs conséquences sur la personnalité. Note: il existe un documentaire sur Ken Loach (réalisé par Karim Dridi) dans la série "Cinéma de notre temps", qui porte la référence TD1583.
Décembre 2010 : la révolution éclate en Tunisie, le pays de mon père. Les cris de fureur du peuple tunisien rejoignent d’une étrange manière l’agitation intérieure qui grandit en moi depuis quelques semaines. Traversant au même moment un épisode maniaco-dépressif d’une grande intensité, je suis diagnostiquée bipolaire et entre en clinique psychiatrique. Au sortir de cette longue dépression, je n’ai presque aucun souvenir de ce moment de vie. Me restent des dizaines d’heures de rushes, des centaines de photos, deux carnets remplis d’écrits, de collages, de dessins, précieuses traces palliant à mon amnésie. Plus de quatre ans après, ces quelques mois de ma vie restent encore inaccessibles à ma mémoire. Le projet de ce film : la reconstituer et tenter de montrer la réalité de cette maladie.
Pourquoi un homme tient-il debout ? Parce qu’il marche, aime, espère, écrit… Sinon, il tombe ! Patrice rêve d’une vie différente, rangée, avec un travail, une femme, des enfants. Cette vie, il la sait pourtant inaccessible, lui qui se reconnaît schizophrène chronique, stabilisé. Alors entre la folie qui l’éloigne de cette vie et la normalité qui l’attire tant, Patrice se déchire, depuis 30 ans. L’amour et la mort l’ont entrainé de la rue à l’asile, d’hébergements provisoires en institutions thérapeutiques. Une vie d’errance, avec comme boussole un hypothétique voyage au Brésil. Pourtant, il est debout. Emouvant dans la franchise et la confiance totale qu’il accorde. Un fou ? Non, un poète !
Paul est schizophrène et semble intégré dans sa famille, jusqu'au jour où, suite à une déception amoureuse, il pète un cable. Ses parents le conduisent à l'hôpital psychiatrique où il rencontre Oli Beatle qui pense être l'auteur des chansons des Beatles qu'il leur aurait envoyées par télépathie, Victor qui se prend pour Hitler et Pierre qui pense avoir écrit une thèse sur Schiller. Au bout d'un certain temps, Paul va mieux. Il retourne chez ses parents. Mais peu après, il rechute et, comme au Monopoly: retour case départ, ou plutôt en "prison". Devenus de plus en plus dociles, Paul et ses amis de l'hôpital ont l'autorisation de sortir. Ils décident de se rendre dans un restaurant de haut standing afin d'y faire un somptueux repas. Au moment de l'addition, l'un d'entre eux demande au garçon de téléphoner à la police pour les ramener à l'hôpital psychiatrique. La fin est beaucoup moins drôle (mais on ne vous la donne pas)... Cette fiction met le doigt sur l'absence de suivi post-psychiatrique.
Après neuf ans de détention psychiatrique pour viol, Theo est libre. Sa peur des femmes, indissociable de son désir insatisfait, fait de son quotidien un véritable enfer. A vingt-sept ans, Nettie est enfin parvenue à se détacher de son père qui la maltraite psychologiquement depuis sa plus tendre enfance. Theo et Nettie font connaissance et s'éprennent l'un de l'autre. Un voyage commence qui les confrontera à leur libre arbitre.
Une chronique dure sur la tentative de réinsertion d'un ancien détenu psychiatrique, magistralement interprété par Jürgen Vogel. Au-delà de la forme très maîtrisée, le film est saisissant par la complexité du récit, où alterne le monstrueux et l'humain, sans aucun raccourci psycho-explicatif. Obsédant et convaincant, il dépeint l'amour entre deux êtres en proie à la terreur, la culpabilité et la solitude. Un film réussit pour un sujet fort.
Bonus: La note d'intention. - Les récompenses. - Galerie photo. - Filmographies.
Dans une époque de grandes remises en questions politiques et sociales, et le film est ancré dans un temps où la lutte du malade mental pour sa reconnaissance en tant qu’individu s’inscrivait naturellement dans une mouvance révolutionnaire.
"Complément d'enquête" au coeur du grand malaise de la psychiatrie, au plus près de ces malades qui dérangent.
Psychose maniaco-dépressive, paranoïa, schizophrénie... En France, ces troubles psychiatriques toucheraient au moins 600.000 personnes... Le plus souvent, ces malades font peur car leur suivi médical est difficile. Les hôpitaux psychiatriques n'ont pas les moyens de tous les hospitaliser. Et comment ces établissements traitent-ils les pathologies les plus lourdes? La psychiatrie peut-elle tout guérir? Camisole chimique ou électrochoc? Et quand ces malades deviennent des agresseurs, quelle solution après leur mise à l'écart? Enfermement dans un "hôpital fermé", comme le préconise Nicolas Sarkozy? Ou bien remise en liberté mais avec obligation de soins, comme l'exigent déjà plusieurs lois sur la récidive et le suivi judiciaire? Aujourd'hui, de nombreux juges, médecins, experts se demandent si ces lois sont vraiment efficaces et s'ils ont les moyens de les appliquer.
1. "Ces fous qu'on libère": Dans les prisons françaises, un détenu sur deux souffre de troubles psychiatriques. Qui les soigne en milieu carcéral? Que deviennent-ils quand ils sortent de prison? En échange d'une promesse de traitement, beaucoup sont libérés avant la fin de leur peine. Pourquoi une fois dehors, la plupart refuse de se soigner? Juges, experts et médecins témoignent de leur désarroi. (E. Margout & A. Triboire).
2. "Hôpital psychiatrique, la grande déprime": Le plus grand hôpital psychiatrique de France se trouve en Picardie, à Clermont-de-l'Oise. Derrière les murs de l'ancien asile, on soigne aujourd'hui tous ces malades dont personne ne veut: schizophrènes, grands dépressifs, alcooliques ou vieillards séniles. Des urgences aux cellules d'isolement, entre soins et enfermement, comment vivent nos fous? Comment les soigne-t-on? (Y. Fronty & L. Langlade).
3. "J'ai adopté un fou": En France, des familles d'accueil hébergent des malades mentaux. Depuis un siècle, dans le petit village d'Ainay-le-Château, en Auvergne, près de 200 volontaires s'occupent de malades psychiatriques. Une lourde responsabilité indemnisée 1100 € par patient. Comment vit-on avec un fou à la maison? Qui accepte et pourquoi? Cette expérience est-elle efficace?
4. "Ziprexa, la pilule miracle?": En plus de dix ans, le Zyprexa s'est imposé comme "le" médicament pour les psychotiques. Résultat de la stratégie marketing agressive d'Eli Lilly qui a caché des risques connus. Des milliers de plaintes ont été déposées depuis aux Etats-Unis. Un nouveau scandale capable d'atteindre celui du Vioxx? Le Ziprexa utilisé dans le traitement de la schizophrénie et de troubles bipolaires mis sur la touche car il entraîne de nombreux cas de diabète et d'obésité.
Ils sont plusieurs milliers, chaque année, hospitalisés en psychiatrie contre leur gré. Parce qu'ils peuvent présenter un danger pour eux-mêmes ou pour les autres, la loi a en effet prévu que ces malades pouvaient être soignés de force. La maladie mentale est la seule à connaître ce processus privant des individus de leur liberté au nom de leur santé.
A travers des histoires humaines racontant l'itinéraire de ces malades soignés "malgré eux", ce sont de lourds enjeux de société qui sont posés par ce film. En effet, la réforme de la loi qui organise l'hospitalisation sous contrainte est devenue un débat de société. Des faits divers récents en France, ont renforcé un inquiétant discours sécuritaire qui voudrait faire passer les malades pour des criminels en puissance. Une peur qui pousserait davantage à leur enfermement qu'à leur intégration.
Spider vient de passer vingt ans dans un hopital psychiatrique et retourne à Londres dans le quartier de son enfance. Cet homme coupé du monde remonte peu à peu son passé à la recherche de son histoire. Il croit notamment se rappeller que son père a tué sa mère pour s'installer avec une prostituée quand il avait douze ans... Un film intimiste au dénouement optimiste, où Cronenberg traite ses obsessions habituelles de manière plus dépouillée, avec une audace artistique nouvelle. Fiennes est fabuleux.