A partir d'images d'archives et de la correspondance entre Freud et sa fille Anna, ce film nous révèle un portrait intime du père de la psychanalyse. On découvre sa vie de manière chronologique, son rapport à la judéité, l'élaboration de son travail, son entourage, Vienne de l'époque,...
Tout le monde a toujours aimé Jeanne. Aujourd’hui, elle se déteste. Surendettée, elle doit se rendre à Lisbonne et mettre en vente l’appartement de sa mère disparue un an auparavant. À l’aéroport elle tombe sur Jean, un ancien camarade de lycée fantasque et quelque peu envahissant.
Un jour, Julie a entendu des voix qui la menaçaient. Des médecins lui ont fait des électrochocs, des marabouts ont tenté de l’exorciser, elle a avalé plein de médicaments, bu tout un tas de potions, passé des jours à l’hôpital et de longues heures enfermée chez elle à tenter d’oublier le passé et d’imaginer l’avenir. Administrativement parlant, elle est depuis sa première hospitalisation une handicapée mentale à 80%. À mes yeux, elle est une amie précieuse, une âme sensible, une résistante qui a décidé qu’elle ne ferait pas "une carrière de victime". Depuis cinq ans, je la filme. Ensemble, nous plongeons dans son passé et nous y découvrons l’histoire d’une héroïne.
Portrait d'un homme dans son univers, entouré de ses objets hétéroclites. Eric rejette les valeurs superficielles de ce monde. Il fait son pèlerinage en solitaire.C'est l'homme qui crée de jour en jour avec humour et poésie.
Jazz est une vieille femme afro-américaine. Elle vit seule dans une maison récupérée sans eau, ni électricité. Comme bon nombre de femmes afro-américaine, elle vit dans la misère, avec pour seule maison un logement insalubre. Dj Holiday est le double de Jazz, son personnage de scène. C’est elle qui chante depuis toujours, qui monte tous les jeudis soirs sur la scène du Berts, où sa voix brisée rayonne, entourée des meilleurs musiciens de jazz de la ville. Le documentaire est un portrait de cette femme, qui nous émeut jusqu’aux larmes. Au travers de son regard, on perçoit les épreuves qu’elle a pu traverser tout au long de sa vie, et qui ont fait d’elle la femme qu’elle est : une femme à la fois forte et généreuse. A travers ce portrait, le réalisateur Arno Bitschy évoque la face sombre du rêve américain, ses millions d’âmes errantes, délaissées.
Alicia a un an lorsqu'elle enlevée à sa mère adolescente par le Child Welfare Bureau. Par l'entremise d'une famille d'accueil, elle est placée dans un foyer de soins pour enfants à l'âge de cinq ans. Au moment où elle a neuf ans, elle est toujours là, en attente de placement avec une nouvelle famille. C'est à ce moment que commence le documentaire Alicia. Pendant trois ans, le film suit la petite fille dans sa vie quotidienne dans des images d'observation rapprochées. Celles-ci rendent palpables les désirs d'amour et de sécurité, et l'impuissance de la jeune Alicia adolescente sans foyer, ainsi que l'impact de n'avoir aucune perspective.
Aujourd’hui nous vivons dans un monde où la logique de rentabilité s’applique à tous les domaines. Les lieux dédiés aux métiers du soin, du social, de l’éducation… sont gérés par des managers ou des experts pour qui seul comptent les chiffres, niant les besoins humains. Les professionnels ne retrouvent plus le sens de leur engagement et vivent péniblement l’altération profonde de leur métier. Roland Gori, psychanalyste et initiateur en 2008 de l’appel des appels se bat contre cette logique, en scrutant et dénonçant les failles de nos sociétés néo-libérales. L’appel des appels est un mouvement opposé à la marchandisation de la santé, de l’éducation, de la culture… Ce film propose un portrait intime de Roland Gori, de sa pensée et de ses combats étayés par des témoignages de proches tels que ses éditeurs Henri Trubert et Sophie Marinopoulos (Les liens qui libèrent), la philosophe et académicienne Barbara Cassin, son épouse et chercheuse Marie José del Volgo ou le journaliste de l’humanité Charles Sylvestre…
Romy n’a pas vu son père ni sa famille paternelle depuis le divorce de ses parents il y a dix ans, et vit une relation de grande proximité avec sa mère, fondatrice de la marque "LOL". En pleine crise existentielle, elle décide de se rendre chez son père à Bruxelles et de mener une enquête sur la raison du divorce de ses parents. Anaïs, une amie - fille de divorcés aussi -, lui propose de l’accompagner filmer ses retrouvailles. Mais cette enquête sur les traces du passé va faire exploser les non-dits. Une aventure libératrice entre Shoah, secrets de famille et farouche volonté de vie.
Amour et insurrection, deux mots tracés sur le mur de la ville. Alain passe sans s'arrêter, il s'en est sorti de la came et de la rue.Aujourd'hui, il prépare une exposition photo, sa passion, qui lui a permis de retrouver la vie.
C’est l’histoire sans faim d’une femme et de sa (dé)connexion avec le monde. D’un sentiment familier et indéfinissable dans lequel il est plaisant de se laisser absorber.
Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène: furieux, terrifié, paroxystique. Son oeuvre poétique et théâtrale possède ce même caractère extrême et reflète un esprit torturé, un moi fragmenté, en quête d'incarnation. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Antonin produit deux livres qui dérangent les hommes, qui sont "comme une porte ouverte qui les mène là où ils n'avaient jamais consenti à aller": "L'Ombilic des Limbes" et "Le Pèse-Nerfs". Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit ses "états innombrables" et sa douleur. Celle-ci aura raison de lui: il sera interné en 1939. Antonin Artaud, désespéré, remplit 406 cahiers en trois ans... Artaud est-il mort avant d'être né? L'hypothèse irrigue le documentaire d'André S. Labarthe qui conduit avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin et célèbre le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie.
"Frédéric Bruly Bouabré, l'universaliste": poète, dessinateur, conteur et penseur, Frédéric Bruly Bouabré (né vers 1923) vit à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il poursuit aujourd'hui encore, à 89 ans, une oeuvre prolifique née d'une vision céleste survenue il y a plus de soixante ans. Frédéric Bruly Bouabré a élaboré un ingénieux alphabet à partir de sa langue, le bété. Ce système, formé de 449 pictogrammes auxquels correspondent des syllabes, lui permet de consigner les langues du monde entier. Dans sa démarche universaliste, il s'adonne également à une quête poétique de signes qui expliquent le monde à partir de relevés sur l'écorce d'une banane, la forme d'un nuage ou des scarifications. Ses travaux aux crayons de couleur jouent à la fois sur l'écriture et le dessin, et contiennent une dimension édifiante et spirituelle. (33 min - 2010) "Ataa Oko et les esprits": le Ghanéen Ataa Oko (né vers 1919) se lance soudainement dans la création graphique, à l'âge de 83 ans. Il commence à dessiner de mémoire des cercueils figuratifs personnalisés qu'il a réellement construits dans son passé d'artisan menuisier: l'un en forme de poisson pour un pêcheur, un autre en forme de tomate pour un paysan. Dans ses compositions, il s'affranchit peu à peu de ses souvenirs, pour laisser place à un foisonnement de nouveaux sujets vivement colorés: animaux, personnages, fruits ou êtres imaginaires, parfois monstrueux. Visité par les esprits, en constante relation avec l'au-delà, Ataa Oko chemine également avec des entités spirituelles, qu'il représente sur son papier. Installé devant sa maison, sur une table de fortune, Ataa Oko, âgé de nonante ans, poursuit son oeuvre, imperturbable. Celle-ci compte aujourd'hui 2500 dessins au crayon de couleur, réalisés en six ans (2003-2009). (16 min - 2010)
Roger Chomeaux, dit « Chomo », artiste pluridisciplinaire aujourd’hui disparu, a voué sa vie à la création. Son travail hors des circuits traditionnels de l’art utilisait essentiellement pour ingrédients des matériaux de récupération les plus divers, qu’il allait chercher dans les décharges environnantes ou dans les sous-bois. Pendant la plus grande partie de sa vie, seul sur une parcelle de la forêt de Fontainebleau, vivant en ascète, dans des conditions très rudes et dans le plus grand dénuement, Chomo bâtit ce qu’il nomme le "Village d'Art Préludien", son monde à lui. Ce microcosme est constitué d’un ensemble de bâtisses, composé de « L'Eglise des Pauvres », du « Sanctuaire des Bois brûlés » et du « Refuge », des constructions destinées à abriter ses nombreuses sculptures et peintures. Reclus dans son univers, Chomo a refait le monde à sa manière, un monde parallèle où la création est omniprésente, alimentée d’énergies invisibles. “Je suis gouverné par les forces cosmiques” déclarait-il.
Seul homme à avoir jamais guéri des autistes, le fameux thérapeute évoque cette expérience unique avec une pointe d'amertume (personne n'a pris la relève), dans une forme qui tient du testament d'un homme intègre et sincère. Un entretien réalisé un an avant sa mort en compagnie du spécialiste français Daniel Karlin ("L'amour en France").
ELLE S'APPELLE SABINE Documentaire (1h25)
Réalisateur :
bonnaire sandrine
- 2007
Prix de la Critique internationale à la
Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Un portrait sensible de Sabine Bonnaire, autiste de 38 ans, réalisé par sa soeur la plus proche.
Le documentaire fait le récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de vingt-cinq ans, et témoigne de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée. Le film évoque une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie - même si ses capacités restent altérées - dans un foyer d'accueil en Charente.
Note: Le documentaire a reçu le Prix de la Critique internationale à la Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Bonus DVD: Making of.
Note: Un livret d'entretien avec Sandrine Bonnaire accompagne le titre.
Né en Martinique, Frantz Fanon est surtout connu pour son dernier livre, "Les Damnés de la Terre", écrit alors qu'il mourait d'une leucémie en 1961. Homme aux facettes multiples, il fut psychiatre en Algérie et Tunisie, Ambassadeur du gouvernement provisoire de la République Algérienne, membre du FLN, poète, écrivain, ami de Sartre et de Beauvoir. Personnage emblématique des années 60 et 70, ce jeune homme noir qui dénonca avec passion le racisme et le colonialisme appela les "damnés de la terre" à s'unir. Il fut admiré des Black Panthers et des jeunes révolutionnaires du Tiers-Monde.
Plutôt que de suivre une trame linéaire de cette vie extraordinaire, le film dresse un portrait complexe de Frantz Fanon. Mêlant documents d'archives, interviews et scènes reconstituées, le cinéaste Isaac Julien présente un Fanon tiraillé par des désirs contradictoires, profondément européen mais aspirant à se libérer de ses "masques blancs".
Monika Treut est une réalisatrice allemande née à Mönchengladbach en 1954. Après des études de philologie et de sciences politiques, elle commence à tourner ses propres vidéos à la fin des années septante. Ses films "queer" abordent des sujets tabous liés à la sexualité tels que le sado-masochisme, le lesbianisme, la transsexualité... Elle a aussi travaillé au théâtre avec Werner Schroeter ou dans les sections de "Gender and women studies" d'universités américaines...
Pour ce "voyage dans le pays d'un autre Genre" (sous-titre de "Gendernauts"), elle parcourt San Francisco en compagnie de Sandy Stone (proclamée "déesse du cyber-espace") à la rencontre d'une série de "gendernautes": individus transgenres, cherchant leur propre identité quelque part entre les statuts bien codés et établis du féminin et du masculin - le cas échéant, en recourant aux hormones (testostérone) ou à la chirurgie plastique pour mieux faire correspondre leur corps et l'image qu'ils ont d'eux-mêmes. Parmi ces "nomades de la sexualité", la cinéaste - transgenre elle-même - filme et écoute le vidéaste Texas Tomboy, Jordy et Staffords de la boîte Club Confidential, Hida Viloria, une femme inter-sexe et deux femmes qui vivent avec des hommes transgenres: la sexologue-pornographe Annie Sprinkle et Tornado, ancienne modèle de la revue Hustler...
UN FILM SURPRENANT, OÙ LE TRAGIQUE CÔTOIE LE RISIBLE, DANS LEQUEL LE PERSONNAGE PRINCIPAL, ÉCOLOGISTE EXALTÉ, POURRAIT EN QUELQUE SORTE ÊTRE UNE VERSION DÉRISOIRE DE CERTAINES FIGURES MÉGALOMANES QUI PEUPLENT LES FILMS DE FICTION DE WERNER HERZOG, QUELQUE PART ENTRE FITZCARRALDO ET AGUIRRE...
Durant treize années, sans aucune arme, Timothy Treadwell a vécu au milieu des redoutables grizzlys sauvages d'Alaska. Lors de ces cinq dernières saisons, ce militant écologiste a tourné des images exceptionnelles de ces prédateurs, tout en se mettant lui-même en scène. En octobre 2003, on découvre que lui et sa compagne ont été dévorés... Werner Herzog explore le mystère de ce personnage controversé, saluant en Treadwell à la fois un cinéaste qui, parfois, réussit à capter des moments exceptionnels, des accidents de la vie sauvage, mais le désignant aussi comme un naïf croyant trouver dans la nature une harmonie perdue, alors que n'y règnent que le chaos, la mort et l'indifférence absolue.
Compléments DVD: La musique de "Grizzly Man": un documentaire sur la collaboration entre Werner Herzog et le compositeur Richard Thompson, avec les sessions en studio (54') - Filmographie animée de Werner Herzog.