Dans nos sociétés postmodernes, les troubles du comportement de l'enfant et de l'adolescent sont devenus une préoccupation centrale. Certaines études scientifiques, relayées par le discours politique, affirment que l'on peut y voir les prémices d'un parcours délinquant.
En Europe, aux Etats-Unis, au Canada, la recherche s'emploie à trouver des origines psychiatriques, neurologiques ou génétiques à la violence de certains jeunes, et préconise un dépistage toujours plus précoce. La délinquance est-elle une maladie? La science et la médecine peuvent-elles répondre à des questions qui hier encore, relevaient de l'éducatif et du social? Au fil de témoignages (psychologues, pédopsychiatres, psychopathologues et chercheurs en neurosciences), d'analyses et de situations, le film déconstruit et examine le regard que la science actuelle porte sur les enfants et le modèle de société qui en découle.
Dans ce cinquième entretien de la collection "Mémoires de psys", le Dr Carine De Buck s'entretient avec le Dr Danielle Flagey, psychanalyste, pédopsychiatre, membre fondateur de l'IFISAM (Institut de Formation à l'Intervention en Santé Mentale).
Danielle Flagey a fondé une approche novatrice de la psychopathologie de l'enfant, notamment en ouvrant le champ de la pédo-psychiatrie à l'intégration de différents axes : biologique, individuel, familial, pédagogique et social. Par ailleurs, lors de sa pratique en lien étroit avec les équipes pluridisciplinaires, elle a imprimé dans l'esprit de chacun l'importance de la supervision, et la nécessité de la pluralité des regards.
A l'âge de 17 ans, Danielle Flagey décidait qu'elle deviendrait psychanalyste. 60 ans plus tard, elle est membre titulaire de la Société Belge de Psychanalyse, mais elle a également influencé, par la rigueur de sa réflexion, toute une génération de pédopsychiatres.
Evelyne Lenoble est pédopsychiatre, praticien hospitalier responsable du centre de référence des troubles du langage et des apprentissages de l'hôpital Sainte Anne à Paris. Son équipe reçoit des enfants présentant des retards dans les apprentissages de la lecture, de l'écriture ou des mathématiques ( les "dys" ) non explicables par un retard intellectuel, un déficit neurologique ou sensoriel, ni par une maladie psychiatrique. Les "turbulences" sur le chemin des apprentissages sont fréquentes (4 à 6 % des enfants) et complexes car apprendre implique de se différencier, met en jeu le corps, le désir et la curiosité. Des investigations diverses s'appuyant sur les théories piagétiennes et psychanalytiques sont proposées pour trouver des points d'appui et des ouvertures permettant d'envisager des aides individuelles ou groupales variées. Les parents sont bien sûr impliqués dans le processus car ils sont les premiers à être préoccupés par les difficultés scolaires que ces troubles entraînent pour leurs enfants, et qui imposent un travail de lien étroit entre familles, équipes de soin et écoles.
Nicole Dopchie a été la fondatrice en 1974 du Centre de Guidance de l'Hôpital Universitaire St Pierre à Bruxelles, chef du service de psychiatrie infantile à l'Hôpital Universitaire St Pierre, professeur de pédopsychiatrie à l'ULB, Facultés de Médecine et de Psychologie.
Dans ce premier document de la collection "Mémoires de psys", elle retrace l'aventure avec Françoise Wolff, de la naissance et de l'évolution de la pédopsychiatrie en Belgique, dont elle fut l'une des principales pionnières. Depuis son désir, dans les années 50, de faire de la "psychiatrie pour les enfants", à la création, 20 ans plus tard, de la première chaire de pédopsychiatrie à l'université dont elle sera la première titulaire, Nicole Dopchie évoque son parcours, ce métier qu'elle a vécu "dans sa chair", ses combats, ses fiertés et ses doutes. C'est également le portrait d'une personnalité hors du commun qui a marqué l'histoire de la pédopsychiatrie belge en ouvrant de nouvelles voies, décloisonnant des pratiques, développant des équipes pluridisciplinaires, et surtout... en semant des pistes...
Marie-Cécile Henriquet , psychologue, s’entretient avec le Professeur Pierre Fontaine, pédopsychiatre, psychologue, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant à l’Université Catholique de Louvain, co-fondateur de la Federation of European Psychodrama Training Organisation, co-fondateur de diverses associations en psychodrame, thérapies familiales, etc… Pierre Fontaine, personnage « bi-polaire » comme il se définit lui-même, intègre d’emblée le jeu dans son approche thérapeutique avec les enfants. Développant une pratique de thérapie familiale basée sur l’émergence de la « partie saine des familles », Pierre Fontaine contribue également à la naissance et au développement du psychodrame en Belgique. Pierre Fontaine associe une dimension sociale à son travail, et met également l’accent sur l’importance de l’ordinaire, sur ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui le savoir profane.
Trop longtemps négligée ou mal connue, la notion de traumatisme psychique chez l'enfant est actuellement mieux prise en compte. Le Docteur Lisa Ouss, pédopsychiatre et intervenante de terrain en Tchétchénie et en Bosnie nous permet de mieux connaître cette clinique, de comprendre les méthodes de soins utilisées par les intervenants des ONG, acteurs d'une psychiatrie humanitaire.
Les professeurs Manzano et Palacio ont mené des recherches actives sur les enfants issus de parents gravement perturbés. Ils vont nous exposer les principes qui permettent d'intervenir de façon efficace et humaine sur ces groupes à risque. Ils vont surtout envisager les enfants de mères psychotiques et de mères déprimées et aborderont plus brièvement les enfants de mères toxicomanes et de mères alcooliques. Une vignette clinique illustrera leur propos. Juan Manzano est psychanalyste et dirige le service médico-pédagogique de Genève. Francisco Palacio est également psychanalyste et il est chef adjoint du dispositif de psychiatrie infantile de Genève. Ils ont publié soit séparément, soit en collaboration, plusieurs livres de pédopsychiatrie.
Maryse a été référée à l'hôpital de jour pour un trouble global du développement. Après 9 mois de traitement, elle va mieux : nous la suivons dans ses diverses activités au centre de jour, de son arrivée le matin à son départ en fin d'après-midi.
A l'aide d'entrevues du personnel clinique, illustrées d'exemples d'intervention avec les enfants, on présente les diverses facettes de l'hôpital de jour : l'évaluation , les principes généraux de la thérapie de milieu, l'organisation du milieu de vie, l'équipe au cœur du traitement, le partenariat avec la famille, l'intégration à l'école...
Une des avancées les plus remarquables en pédopsychiatrie se situe au niveau des thérapies brèves mère-enfant. Les troubles ne se situent plus chez l'enfant ou chez ses parents mais dans leur relation, leur interaction fantasmatique. Le professeur Cramer fait figure de proue dans ce domaine depuis plusieurs années. Il en a d'ailleurs donné un aperçu général pour le grand public dans son livre "Profession Bébé". Bertrand Cramer est psychanalyste et chef du dispositif de psychiatrie infantile à Genève. Il nous présente ici, la théorie et la pratique de cette technique.
Classiquement, le jeune enfant présente peu ou pas de troubles de l'humeur. De nombreux travaux récents ont cependant établi qu'il en va autrement. Les professeurs Manzano et Palacio vont nous montrer comment reconnaître, traiter et prévenir les diverses formes dépressives, puis le syndrome hypomaniaque chez l'enfant. Juan Manzano est psychanalyste et dirige le service médico-pédagogique de Genève. Francisco Palacio est également psychanalyste et il est chef adjoint du dispositif de psychiatrie infantile de Genève. Ils ont publié soit séparément, soit en collaboration, plusieurs livres de pédopsychiatrie.
C’était en 1950, autant dire à des années lumières. Un foyer est créé à Vitry sur Seine, un foyer de semi liberté pour accueillir 20 à 30 mineurs. Des jeunes placés par décision du juge. Jeunes en danger ou jeunes caractériels, ayant commis des actes de délinquance. Des sauvageons dirait-on aujourd’hui. Très vite, le foyer de Vitry, par sa philosophie, ses méthodes, va devenir un centre à part. Sous l’impulsion de son directeur Joe Finder, il se veut un lieu d’épanouissement et de liberté, à l’opposé des centres fermés de l’époque. Stanislas Tomkiewicz, psychiatre à la renommée internationale y viendra travailler pendant 23 ans ; soutien actif et engagé au nom d’une certaine vision de l’homme : un jeune agressif est d’abord un jeune qui souffre. Il faut donc l’aider à se réconcilier avec lui-même grâce à des moyens d’expression comme le dessin, la photo, le sociodrame… grâce aussi à la psychothérapie. Plus tard arrive le cinéma. Les jeunes écrivent des histoires, se filment. Images rares d’une expérience unique et périlleuse. Pendant 30 ans, plus de 300 jeunes sont passés par Vitry. C’est leur histoire que nous racontons. L’histoire de mal partis qui arrivent quelque part.
Le soin à temps partiel est-il forcément insuffisant dans les pathologies lourdes ? La scansion temporelle n'a-t-elle pas le mérite de nous obliger à trouver des moyens pour faire exister l'idée du temps et de l'absence chez les enfants autistes et psychotiques ? Les pictogrammes, le TEACCH, les théories psychanalytiques peuvent-ils se nourrir mutuellement dans le soin ?
Entre enfance et maturité, l'adolescence est une période charnière et déterminante de la vie, faite d'espérance et de devenir mais aussi d'angoisse et de souffrance. C'est à cette période que se produisent les plus grands bouleversements physiques et psychiques de l'individu.
Si certains le vivent bien, d'autres sont malheureusement confrontés à une souffrance et un mal-être aussi intense que troublants, voire dangereux. Depuis décembre 2004, la Maison de Solenn à Paris accueille des adolescents en souffrance. A la fois centre d'information, de consultation, d'hospitalisation et de recherches, cette Maison est entièrement dédiée à leurs problèmes particuliers.
Le réalisateur Stéphane Krausz a suivi pendant plusieurs mois deux adolescentes anorexiques, une jeune fille boulimique et une autre souffrant de phobie scolaire, toutes hospitalisées dans ce lieu unique en Europe dirigé au moment du tournage par le professeur Marcel Rufo. Avec tendresse et humanité, il a su capter ces maux d'adolescents, cette bataille qui se livre avec soi lorsque grandir fait mal.
Bonus DVD: Deux consultations avec le Professeur Marcel Rufo - Un groupe de parole des adolescents avec le Professeur Marcel Rufo.
Entre enfance et maturité, l'adolescence est une période charnière et déterminante de la vie, faite d'espérance et de devenir mais aussi d'angoisse et de souffrance. C'est à cette période que se produisent les plus grands bouleversements physiques et psychiques de l'individu.
Si certains le vivent bien, d'autres sont malheureusement confrontés à une souffrance et un mal-être aussi intense que troublants, voire dangereux. Depuis décembre 2004, la Maison de Solenn à Paris accueille des adolescents en souffrance. A la fois centre d'information, de consultation, d'hospitalisation et de recherches, cette Maison est entièrement dédiée à leurs problèmes particuliers.
Le réalisateur Stéphane Krausz a suivi pendant plusieurs mois deux adolescentes anorexiques, une jeune fille boulimique et une autre souffrant de phobie scolaire, toutes hospitalisées dans ce lieu unique en Europe dirigé au moment du tournage par le professeur Marcel Rufo. Avec tendresse et humanité, il a su capter ces maux d'adolescents, cette bataille qui se livre avec soi lorsque grandir fait mal.
Bonus DVD: Deux consultations avec le Professeur Marcel Rufo - Un groupe de parole des adolescents avec le Professeur Marcel Rufo.
Le Professeur Bernard Golse présente l'oeuvre du Professeur Lebovici. Ce document a été réalisé dans le cadre d'un séminaire animé par l'Association de Recherche en Psychiatrie et Psychanalyse de l'Enfant.
Des jeunes, des enfants et leurs parents viennent consulter, souffrance en bandoulière, sous le manteau ou sous la peau, c'est selon. Au centre médico-psycho-pédagogique, les soignants sont là pour les accompagner en thérapie. Par le jeu, le dialogue, le silence, en famille, en groupe ou individuellement, ils cheminent pour les aider à grandir. La nuit, dans les couloirs et la salle d’attente, entre rêve et cauchemar, un drôle de petit bonhomme s’anime et libère ses émotions. Il était une fois, derrière le symptôme, tapis dans l'ombre, des enfants, des adolescents et des parents qui avaient peur du loup... Loup y es-tu ?