C’était en 1950, autant dire à des années lumières. Un foyer est créé à Vitry sur Seine, un foyer de semi liberté pour accueillir 20 à 30 mineurs. Des jeunes placés par décision du juge. Jeunes en danger ou jeunes caractériels, ayant commis des actes de délinquance. Des sauvageons dirait-on aujourd’hui. Très vite, le foyer de Vitry, par sa philosophie, ses méthodes, va devenir un centre à part. Sous l’impulsion de son directeur Joe Finder, il se veut un lieu d’épanouissement et de liberté, à l’opposé des centres fermés de l’époque. Stanislas Tomkiewicz, psychiatre à la renommée internationale y viendra travailler pendant 23 ans ; soutien actif et engagé au nom d’une certaine vision de l’homme : un jeune agressif est d’abord un jeune qui souffre. Il faut donc l’aider à se réconcilier avec lui-même grâce à des moyens d’expression comme le dessin, la photo, le sociodrame… grâce aussi à la psychothérapie. Plus tard arrive le cinéma. Les jeunes écrivent des histoires, se filment. Images rares d’une expérience unique et périlleuse. Pendant 30 ans, plus de 300 jeunes sont passés par Vitry. C’est leur histoire que nous racontons. L’histoire de mal partis qui arrivent quelque part.