Une île. Karin souffre de troubles mentaux. Elle se persuade que son mal est incurable et s'adonne à l'inceste avec son jeune frère. Elle souffre de plus en plus d'hallucinations et doit être hospitalisée... Un "film de chambre" selon l'expression de Bergman qui refuse le spectaculaire et adopte ici une démarche dépouillée et ascétique. Un huis-clos impressionnant.
Lausanne, fin du XIXème siècle. Une jeune fille d'origine modeste, Aloïse, souhaite devenir cantatrice et consacre tous ses efforts au chant. La première guerre mondiale éclate. Aloïse, fortement troublée par cette barbarie, est jugée trop agitée par un médecin qui la fait interner dans un hôpital psychiatrique. Elle y demeurera quarante ans pendant lesquels elle s'adonnera à l'écriture et à la peinture, tout en s'inventant un monde irréel... Le destin d'Aloïse Corbaz, internée pour schizophrénie mais dont la force créatrice prodigieuse s'exprima dans une peinture imaginative, célébrée par Jean Dubuffet.
Depuis 1964, André Robillard fabrique des fusils avec des matériaux de récupération. Le docteur Renard a envoyé un de ceux-ci à Jean Dubuffet, collectionneur d'art brut. À son tour, celui-ci fit exposer plusieurs de ces fusils au musée de l'Art Brut à Lausanne. Cette reconnaissance l'a bouleversé et stimulé à en créer des dizaines d'autres. Dans ce film tourné dans un style très "direct", l'artiste nous fait part de son enthousiasme d'être bientôt exposé à Cologne. Ce film témoigne de l'importance d'être connu, voire reconnu, en tout cas accepté comme artiste.
Film quasi muet, montrant bien l'attitude, la mimique, les gestes, la déambulation, l'oppression de cette malade d'âge moyen, en proie à l'angoisse et incapable de l'exprimer. Disponible en VHS Pal/Sécam et 16 mm son optique * Ce film est strictement réservé au Corps Médical
Dans cet entretien, le Dr. Luc Ciompi nous explique que le patient schizophrène développe une psychose à cause d'un déficit dans la structuration des bases de références affectives et cognitives de son moi et de son monde environnant. Il souligne la participation de plusieurs facteurs génétiques, éducationnels, stresseurs sociaux et déclencheurs. A partir de ses études longitudinales, le Dr. Ciompi conclut que presque la moitié des patients schizophrènes ont une évolution favorable. Parmi les mesures thérapeutiques, l'auteur établit comme essentielle la constitution d'un milieu social propice qui protège le patient de la surstimulation et la complexité des informations.
Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène: furieux, terrifié, paroxystique. Son oeuvre poétique et théâtrale possède ce même caractère extrême et reflète un esprit torturé, un moi fragmenté, en quête d'incarnation. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Antonin produit deux livres qui dérangent les hommes, qui sont "comme une porte ouverte qui les mène là où ils n'avaient jamais consenti à aller": "L'Ombilic des Limbes" et "Le Pèse-Nerfs". Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit ses "états innombrables" et sa douleur. Celle-ci aura raison de lui: il sera interné en 1939. Antonin Artaud, désespéré, remplit 406 cahiers en trois ans... Artaud est-il mort avant d'être né? L'hypothèse irrigue le documentaire d'André S. Labarthe qui conduit avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin et célèbre le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie.
Le manque d'élan vitale, les troubles de l'humeur, l'apragmatisme sont parfaitement expliqués par ce sujet jeune dont le faciès, l'attitude, la voix et l'élocution traduisent bien la sémiologie déficitaire de la schizophrénie. Disponible en VHS Pal/Sécam et 16 mm son optique
"Le vide est mon miroir, la mort ma compagne. Je gis, je ne suis plus rien de moi..." La déchirure intérieure d’un malade, joué par Pierre Clementi, à partir des écrits authentiques d'un patient. Une expérience de cinéma subjectif où la caméra prend la place de la tête du sujet.
Trois mères. Betty, auteur à succès qui élève seule son petit Joseph. Carole, qui a du mal à manifester son amour à son fils José. Et enfin Margot, la mère un peu déjantée de Betty qui réapparaît inopinément dans la vie de celle-ci. Quand Joseph décède brutalement, Betty est bouleversée et Margot décide de kidnapper un autre enfant pour consoler sa fille, en l'occurrence le petit José... Claude Miller aime les actrices, ses interprètes sont inspirées et tracent les portraits poignants de mères aux antipodes les unes des autres, de femmes fortes habitées de doutes, de zones d'ombre, de violence aussi.
Chez une très jeune femme originaire de la réunion, apparition après son premier accouchement d'un délire à thème mystique. La thérapeutique ne semble pas avoir totalement balayé sa conviction délirante. Le film nous en montre le reliquat : son enfant est bien le fils de Dieu. Disponible en VHS Pal/Sécam et 16 mm son optique * Ce film est strictement réservé au Corps Médical
Quelque part en Suisse. Livia est une jeune héritière à l'esprit fantasque dont le cerveau est parcouru de courants d'air. Son père Harald est à la tête d'un empire en perdition. Un jour, Livia fait la connaissance d'un ange, un homme tombé du ciel, en fait un psychopathe malgré lui qui entre par effraction dans sa vie. Les proches de Livia vont faire les frais de leur folie... Mais où Raoul Ruiz va-t-il chercher tout ça? Tout à la fois comédie macabre, thriller, fantaisie psychanalytique et drame familial, "Ce jour-là" est totalement délirant et savoureux. La distribution est excellente.
Karin Rondia s’entretient avec le Dr Emile Meurice, directeur honoraire de l’Hôpital Psychiatrique Provincial de Lierneux, lequel retrace son parcours de psychiatre dans la région de Liège, brossant au passage un portait de l’évolution des pratiques depuis les années 50.
« Ce que disent les insensés n’a-t-il pas de sens ? ». C’est au départ de cette question que, cherchant à comprendre ce qui « dysfonctionne » dans le cerveau humain, Emile Meurice a passé de nombreuses années à chercher des outils d’analyse de la psychose et à s’interroger sur le sens du délire.
Fondateur du GIERP et de Psycholien, il publie aujourd’hui des monographies de personnalités atteintes de ce qu’il appelle « un excès d’implication ».
CHUT... CHUT, CHÈRE CHARLOTTE (HUSH... HUSH, SWEET CHARLOTTE) Fiction (2h13)
Réalisateur :
Robert Aldrich Pays :
Etats-Unis
- 1964
Prix Edgar-Allan-Poe 1965 du meilleur scénario
En 1927, en Louisiane. Lors d'une réception, la jeune Charlotte Hollis apparaît devant les invités couverte de sang. John Mayhew, son amant,vient d'être assassiné. Charlotte et John étaient sur le point de s'enfuir, loin de l'autorité d'un père possessif et de la jalousie d'une épouse. Des années plus tard, en 1964, Charlotte vit toujours dans la somptueuse propriété qui a été le théâtre du drame. Charlotte devenue la risée des habitants est considérée par tous comme folle. Celle-ci est menacée d'expropriation car un pont doit être construit à l'emplacement de son manoir. N'entendant pas se laisser faire, elle fait appel à sa cousine Miriam Deering. Miriam, bienveillante au premier abord perd peu à peu son amabilité et laisse apparaître de vieilles rancœurs. Avec l'aide du Docteur Drew Bayliss, celle-ci a en fait des intentions bien peu honorables : rendre sa cousine folle et empocher une belle somme d'argent.
L'imaginaire populaire véhicule bien des clichés fantaisistes à propos des personnes atteintes de schizophrénie : perversité, double personnalité . En réalité, le schizophrène est avant tout quelqu'un qui est en proie à une souffrance intense, une angoisse de vivre qui ne trouve de " solution " acceptable qu'à travers la construction d'un délire qui lui rende le quotidien plus tolérable. L'équipe de Pulsations a rencontré plusieurs de ces personnes et recueilli leurs témoignages souvent étonnamment lucides sur la façon dont ils se sentent perçus dans notre société. La schizophrénie fait partie des psychoses, c'est à dire des désordres mentaux qui font perdre au malade le contact avec la réalité ordinaire. C'est une maladie qui débute vers la fin de l'adolescence, et pour laquelle on n'a pas encore identifié de causes précises. Une fragilité d'origine génétique semble indiscutable, qui serait renforcée par certains facteurs extérieurs encore mal déterminés.
La Devinière : une maison près de Fleurus, où une vingtaine d'enfants considérés comme irrécupérables, inéluctables par la société, sont accueillis et vivent en toute liberté. Chaque enfant vit à son rythme, jour et nuit. L'essentiel est de leur donner la possibilité d'exprimer librement leur mal être et de retrouver une communication au sein de laquelle ils sont réellement pris en considération pour eux-mêmes. Le reportage est suivi d'une interview de F.Wolff, réalisatrice, qui parle notamment de l'importance de l'expression de cette "impossibilité à vivre ", de l'instauration des relations, de l'analyse des causes de l'état psychotique, de la formation du personnel de ce type de maison ...
Nous sommes en 1988. Donnie est un adolescent de prime abord comme les autres, mais au fond très perturbé. Bouffées d'agressivité, horribles cauchemars... et un lapin géant nommé Frank qui lui apparaît pour lui confier la date de la fin du monde, dans à peine un mois...! La psychiatre s'arrache les cheveux. Mais quand le réacteur d'un 747 venu de nulle part s'écrase sur la chambre de Donnie et que l'étrange lapin Frank le sauve d'une mort certaine, Donnie est bien obligé de prendre son visiteur au sérieux... Le premier film d'un réalisateur très prometteur, largement primé dans divers festivals, est un petit bijou où le fantastique réside non dans l'apparition d'êtres fabuleux mais dans la plongée au coeur du psychisme troublé d'un ado pas si différent des autres. Rythme insolite et bande-son splendide pour ce regard impertinent sur le système éducatif américain et les clichés des films pour "jeunes". Une trouvaille.
ELLE S'APPELLE SABINE Documentaire (1h25)
Réalisateur :
bonnaire sandrine
- 2007
Prix de la Critique internationale à la
Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Un portrait sensible de Sabine Bonnaire, autiste de 38 ans, réalisé par sa soeur la plus proche.
Le documentaire fait le récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de vingt-cinq ans, et témoigne de sa vie aujourd'hui dans une structure adaptée. Le film évoque une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, Sabine reprend goût à la vie - même si ses capacités restent altérées - dans un foyer d'accueil en Charente.
Note: Le documentaire a reçu le Prix de la Critique internationale à la Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2007.
Bonus DVD: Making of.
Note: Un livret d'entretien avec Sandrine Bonnaire accompagne le titre.
Caterina Profili nous entraîne dans une fanfare joyeuse et cacophonique, celle de son cerveau où des méduses multicolores côtoient des poupées suicidaires sur des symphonies dirigées par un Arturo Toscanini enragé.
Louis II de Bavière a vécu sa psychose pendant quarante ans sans trop de difficultés. Bien que les indices de sa maladie devinrent de plus en plus évidents, le diagnostic de psychose fut longtemps réfuté par plus d'un de ses familiers. Sa psychose se déclencha à la mort de Richard Wagner et ensuite, plus radicalement, lorsque l'état catastrophique de ses finances l'obligea à interrompre la construction de ses châteaux aussi coûteux qu'apparemment inutiles. Le film-vidéo de P. de Neuter et Ph. Meremans propose dans une première partie un exposé aussi fidèle que possible de la biographie du roi, journal intime du roi et documents d'époque à l'appui. Dans sa seconde partie, il rend compte, pour un large public, de la particularité de ce destin dans une perspective psychanalytique.
Il s'agit d'une forme de type hébephénocatatonique chez une jeune fille de 18 ans qui, dans ce film, exprime des idées de référence, des sentiments de dédoublement. Les troubles psychomoteurs sont ici plus marqués que dans d'autres formes cliniques de la maladie. Disponible en VHS Pal/Sécam et 16 mm son optique * Ce film est strictement réservé au Corps Médical