Pour demander la suppression des hôpitaux psychiatriques judiciaires et le retour des personnes internées dans les structures de soins au sein de la communauté, Marco Cavallo, grand cheval de bois et de papier mâché peint en bleu, symbole dès 1973, au cœur de Trieste, de la liberté regagnée par les malades mentaux, s'est de nouveau mis en route. En 2013 et 2014, il a couvert plus de 4400 km à travers les rues de 16 villes, à la tête d'une procession de citoyens, d'artistes, de travailleurs de la santé mentale, ainsi que de personnes internées qui, pour la première fois, ont raconté leurs histoires à leurs concitoyens.
Roger Misès est psychanalyste, professeur à la Faculté de médecine de Paris-Sud et chef d'un service de pédopsychiatrie de la région parisienne "La Fondation Vallée". Il a écrit de nombreux livres sur la psychiatrie de l'enfant et s'est illustré par la création en 1966 de l'un des premiers Centres de Jour dans un service de pédopsychiatrie. Il a aussi développé un Centre d'Action Thérapeutique à Temps Partiel (C.A.T.T.P.). Il nous raconte les principes généraux ainsi que les modalités de fonctionnement de ces dispositifs : indication, encadrement, classes, personnel, place de la psychothérapie psychanalytique, rôle des parents, résultats, etc.
Paul Danblon se penche sur la question des maladies mentales. A grands renforts d’explications concernant divers troubles mentaux (schizophrénie, paranoïa, etc...), d’interviews de psychiatres, dont le Dr Paul Sivadon, de fictions recréant des entretiens entre patients et psychiatres, d’images de séances de traitements par électrochoc, de vues de diverses institutions psychiatriques (dont le tout nouveau « Foyer de l’Equipe » présenté par le jeune Jean Vermeylen) et des nouvelles pratiques (ateliers d’expression corporelle, musique, etc…), l’émission nous brosse un vaste portrait de la situation du point de vue médical, en Belgique dans les années 60.
L'arrivée des médicaments psychotropes a entraîné des profonds changements dans les thérapeutiques en psychiatrie en modifiant parfois les conceptions cliniques. Le Professeur Zarifian réactualise et restitue avec pertinence et objectivité le rôle et la fonction de ces médicaments. Son analyse nous fait mieux comprendre les risques d'une médicalisation excessive dans l'utilisation abusive des psychotropes, ceci posant un vrai problème de société. Il sait, dans cet entretien, nous faire partager sa vision d'une médecine soucieuse des vraies valeurs dans ne perspective humaniste.
Jean Oury nous trace l'histoire de son aventure qui allait faire de la clinique de La Borde un lieu mythique de la psychiatrie contemporaine. Il nous rappelle avec humour et clairvoyance, dans sa discussion avec Pierre Delion, les fondements de la psychothérapie institutionnelle et les risques qu'elle connait face à l'évolution technocratique actuelle de notre système de santé.
Cinq spécialistes des urgences en psychiatrie nous dressent le panorama de la situation actuelle. Leur expérience sous des angles différents nous permet de mieux comprendre ces nouvelles pratiques pour les différents partenaires concernés : équipes de secteur, praticiens hospitaliers, urgentistes. Un exemple clinique illustre l'intrication de l'urgence somatique et de l'urgence psychiatrique.
LES VOIX DE MA SOEUR Documentaire (49 min)
Réalisateur :
Philippin Cécile Pays :
France
- 2011
1er Prix au Xe festival internayional du film de Santé de Liège. Clé
d’Argent au Festival Ciné-vidéo-Psy de Lorquin 2012.
Prix GIE Grand Ouest Régie télévisions LMTV
« Les voix de ma sœur » est le portrait et le témoignage d'Irène, souffrant de schizophrénie depuis 20 ans. Il prend la forme d’un journal intime à plusieurs voix : - celle d'une patiente, décrivant avec lucidité sa pathologie, - celle de sa famille combattant la culpabilité et le déni, - celles de ses soignants de l'hôpital Saine Anne à Paris.
A Roubaix, une émission radio unique en son genre est enregistrée tous les lundis depuis 8 ans. Les animateurs de cette émission sont des hommes et des femmes atteints de troubles psychiques, et des infirmiers. Entre animation, interviews, commentaires et débats, ils construisent ensemble un véritable moment radiophonique. On ne sait pas qui est patient, qui est soignant ; chacun a la parole.
Guérir le corps et l'esprit, de la psychanalyse à la psychothérapie. Qu'est-ce qu'être psychothérapeute? Quel est l'héritage de la psychanalyse? Reste-t-elle toujours une référence? Daniel Friedmann pose ces questions à seize psychothérapeutes, dont beaucoup de médecins psychiatres, qui appartiennent aux principaux courants ou pratiques présents en France: l'ethnopsychanalyse, la thérapie familiale, l'hypnothérapie, la Gestalt thérapie, les thérapies relevant de la psychologie humaniste, les thérapies consacrées aux addictions, les thérapies comportementales et cognitives... Chacun d'eux exprime à sa façon son choix de devenir psychothérapeute, révélant une partie de son parcours, les problèmes et enjeux de sa responsabilité, de sa formation, des relations avec les patients...
Coffret de 8 DVD divisé en 4.
DVD 7: Marie-Rose Moro, thérapeute transculturelle.
(68 min). Thèmes: Qu'est-ce qu'être psychothérapeute? - Comment devient-on ethnopsychanalyste? - La question psychothérapique des enfants de migrants - Existe-t-il différentes approches dans l'ethnopsychanalyse? - Un vocabulaire polymorphe - La référence à la psychanalyse selon Marie-Rose Moro - La thérapie transculturelle proche de la thérapie familiale? - La spécificité de la thérapie transculturelle - Quelles sont les références à la psychanalyse? - Est-ce que le rythme des thérapies transculturelles est suffisant? - Comment imaginez-vous la psychothérapie de demain?
DVD 7: Eliane Corrin, hypnothérapeute. (52 min). Thèmes: Comment êtes-vous venue à pratiquer l'hypnothérapie? - Est-ce une forme de thérapie corporelle? - L'hypnose, un processus de communication - Le passage de l'hypnose à l'hypnothérapie - Les fondements de Milton Erickson - L'hypnose, un travail sur le ressenti - Comment se déroule une séance d'hypnose? - Quelles sont les limites de l'hypnose?
DVD 8: Dario Morales, psychothérapeute auprès des détenus.
(62 min). Thèmes: Le choix de la pratique en prison - Une démarche libre et volontaire de la part du patient - Les obligations de soins judiciaires - Le paradoxe de la pratique du clinicien en prison - Le nombre croissant des personnes incarcérées ayant des troubles psychiatriques - Prévenir les risques de suicides - Nuancer la dangerosité psychiatrique et la dangerosité sociale - La dimension de l'acte dans le réel. DVD 8: Dina Scherrer, coach.
(52 min). Thèmes: Coach et non psychothérapeute - L'accompagnement des jeunes en difficulté scolaire - Pourquoi choisir d'être coach et non psychothérapeute? - Le déroulement des séances de coaching, la durée et le prix - Les pratiques narratives - Les différences et les similitudes entre le coach et le psy - Une approche différente.
« Mes Questions sur la folie en Prison » est un cheminement dans l’enfermement. Un enfermement dans les têtes, et dans les murs, dans un lieu deux fois maudit. Bruits de serrures, de portes, qu’on ouvre et qu’on referme toujours derrière soi. Une plongée dans l’un des 26 services hospitaliers d’une prison, celui de Poitiers-Vivonne. Ce documentaire souhaite porter un regard sur une réalité dure et dérangeante, celle de la maladie mentale des détenus, des formes qu’elle peut prendre, de la manière dont l’administration pénitentiaire la gère et dont le corps médical la soigne. Soigner et punir… est-ce possible ? Dans ce nouvel asile de la République, où 8 personnes sur 10 présentent au moins un trouble psychiatrique, Serge Moati se met en quête d’histoires d’hommes. Avec constamment en arrière-plan, cette question, qui nous interpelle, qui nous dérange : « Mais que font nos fous en prison ? »
Le Docteur Daniel Lengelé participa en tant que jeune psychiatre à la création du Secteur d’Anderlecht en 1961, puis à la fondation du premier foyer de postcure qui allait donner naissance à l’asbl l’Équipe. Par la suite il collabora à la fondation et l’installation de La Gerbe. Avec le docteur Philippe Hennaux, il revient sur ces moments féconds de la psychiatrie extra hospitalière.
Hiver 2012. Répondant au SOS de sa collègue Mitra Kadivar, le psychanalyste Jacques-Alain Miller tente par échanges de mails de la libérer d’un hôpital psychiatrique à Téhéran où elle a été internée à la suite d’un complot de ses voisins.
Eté 2016. Une équipe artistique se met au travail pour donner corps et voix à l’histoire tragique de Mitra, à travers la création d’un opéra auquel participent des résidents d’un centre psychiatrique à Aix-en-Provence.
Le film rend compte de ce processus de création, où l’on accède à l’inaudible et à l’invisible de la souffrance psychique, où l’opéra se fait l’écho de la résistance et de la solidarité mises en œuvre pour libérer Mitra.
Ainsi se tissent des liens entre des mondes qui ne se seraient probablement jamais rencontre?s sans le cinéma : le monde de Mitra en Iran, celui des mails échangés avec Miller, celui des artistes en répétition, celui des résidents en psychiatrie. Autant de rencontres transformatrices qui amplifient par la musique et le chant la portée de l’histoire singulière d’une femme accusée de folie.
Dans une époque de grandes remises en questions politiques et sociales, et le film est ancré dans un temps où la lutte du malade mental pour sa reconnaissance en tant qu’individu s’inscrivait naturellement dans une mouvance révolutionnaire.
En 1977, les journaux intimes et les lettres d'une mystérieuse femme russe, Sabina Spielrein, furent découverts dans la cave de l'ancien Institut de psychologie de Genève. On trouve entre autres une riche correspondance avec deux des pionniers de la psychanalyse, Sigmund Freud et Carl Gustav Jung, dont elle fut la patiente, l'amie et l'amante, avant de devenir elle-même psychanalyste. Ces documents témoignent d'une quête permanente des mystère de l'âme humaine.
Mêlant archives, documents et reconstitutions, ce film retrace le parcours hors norme de cette femme, son importante contribution à la psychanalyse, et, au-delà de son parcours académique, le rôle qu'elle a joué dans les relations entre Freud et Jung.
Note: Le film a reçu le Prix Fipresci 2003 de la Critique internationale.
Bonus DVD: La vie de Sabina Spielrein - Symboles et influences - Entretien avec Menicha Spielrein - Entretien avec Margarita Khatyaturyants - Entretien avec Vladimir Ovtcharenko - Témoignage de la réalisatrice, Elisabeth Márton.
Depuis plus de trente ans, Boris Lehman a réalisé, produit et diffusé, de manière artisanale et souvent combative, plus de 300 films (parfois courts, parfois très longs). Alors qu'aujourd'hui le cinéaste ne désire plus voir ses films projetés qu'en sa présence, la Médiathèque permet cependant de découvrir en vidéo une quinzaine de jalons importants de son oeuvre. Ce film n'est pas un document sur la folie, pas plus qu'une enquête de cinéma-vérité. Il est le reflet de l'expérience vécue par le groupe de théâtre du Club Antonin Artaud (centre de réadaptation sociale et culturelle pour malades mentaux situé dans le quartier du Béguinage à Bruxelles et au sein duquel Boris Lehman fut animateur de nombreuses années durant). A travers la création ludique et instinctive d'une pièce construite à partir d'improvisations collectives s'exprime le désir des acteurs de "ne pas stagner, de pouvoir s'en sortir et de voler de ses propres ailes".
Dans cet entretien, François Gonon nous démontre avec passion et enthousiasme comment en étudiant pendant de nombreuses années le neurotransmetteur dopamine, il a compris que celui-ci n'est en aucune manière responsable du TDAH, preuves scientifiques à l'appui. Elargissant alors ses études au travers des publications scientifiques mondiales, il nous explique les limites des neurosciences sur l'explication des origines des troubles mentaux et ceci à l'inverse de croyances incomplètes trop souvent véhiculées par les medias et prenant trop souvent en compte une première publication sans tenir compte des publications suivantes qui invalident les premières. Il nous montre également comment la génétiques ne peut expliquer qu'un pourcentage infime des troubles mentaux et souligne les limites actuelles de la pharmacologie. Ses conclusions, étayées par sa connaissance des publications scientifiques mondiales, mettent en avant la place prépondérante de l'environnement dans la genèse des troubles psychiques en lien avec la plasticité cérébrale découverte par les neurosciences. François Gonon, Neurobiologiste, directeur de recherche au CNRS de l'Institut des maladies neurodégénératives de l'Université de Bordeaux.
Jean-Didier Vincent est neurophysiologiste, professeur à l'Institut universitaire de France et directeur de l'Institut Alfred Fressard du CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont "Biologie des passions", "La vie est une fable" et "La chair du diable". Jean-Didier Vincent est aussi, fait méconnu, neuropsychiatre. Convaincu que les neurosciences sont porteuse d'espoir notamment dans le domaine de la santé mentale, il aborde dans cet entretien mené avec le docteur Bouvarel certaines questions qui interpellent le psychiatre d'aujourd'hui. Qu'entend-on par neuroscience? Est-ce que l'ensemble des champs d'étude que sont la pharmacologie, la biologie moléculaire et la génétique en fait partie? Et l'imagerie cérébrale, la psychochirurgie, les sciences de l'homme et les sciences de la société? Quelles ont été les principales avancées au cours des dernières décennies? Les principaux désenchantements? Le professeur Vincent conclut sur les conséquences du développement des neurosciences, sur la pratique et la formation des psychiatres. Optimiste, il croit que le psychiatre peut et doit devenir une grande figure de la médecine de demain.
Le parcours de Stanislas Tomkiewicz, médecin psychiatre atypique qui, depuis le ghetto de Varsovie en passant par le camp de Bergen-Belsen, deviendra un directeur de recherche de l’Inserm très engagé et passera sa vie à défendre les enfants maltraités, les adolescents délinquants, les polyhandicapés et tous les « damnés de la terre ». Un homme disparu en 2003, mais que l’on aimerait encore rencontrer au coin dans un amphi ou dans un café.
Tout part de la rencontre en Lozère dans un hôpital psychiatrique de quatre jeunes psychiatres : Balvet, Tosquelles, Bonnafé et Chaurand. Ils ont caché ceux que l’ordre en place menaçait : résistants et juifs… Ils ont lutté contre la faim et l’oppression nazie. Plus encore, ils ont brisé les barreaux de l’asile et se sont engagés dans une tentative de libération intellectuelle et humaine.