Le docteur Thierry Gallarda, psychiatre au Centre Hospitalier Sainte-Anne à Paris, participe à une consultation Dysphorie de genre, qui reçoit et accompagne les personnes qui souhaitent entamer un processus de changement de sexe. Après avoir précisé les termes LGBT, le docteur Gallarda souligne dans un premier temps le fait qu'on ne parle plus maintenant d'un trouble psychiatrique mais d'une simple dysphorie, ce qui montre bien l'évolution de la société. Cette dysphorie se manifeste cependant par un malaise ou une souffrance, parfois importante, parfois banalisée, parfois déniée. Elle se caractérise également par une extrême hétérogénéité : parfois sans aucune comorbidité, parfois associée à des troubles sévères. Le rôle du psychiatre dans l'équipe multidisciplianire où il oeuvre est d'essayer d'évaluer la présence et selon le cas, l'impact des co morbidités et de voir comment on peut mieux répondre à la demande de transition de sexe. Dans un deuxième temps, Thierry Gallarda aborde la grande variété des perceptions selon les cultures et l'environnement socioéconomique et insiste sur le rôle essentiel des familles qui sont aux premières loges et évidemment de l'école. Il prône en terminant la nécessité du soutien tout en favorisant un regard distancié et une réflexion qui permet d'éviter les positions extrêmes.
Thierry Gallarda aborde le phénomène du vieillissement en identifiant deux grands moments charnières : la mise à la retraite, vers l'âge de 60 ans, avec des enjeux très particuliers sur le repli social et les ajustements socio-familiaux et ce qu'on pourrait appeler le grand âge, vers 80 ans, associé aux maladies physiques, à la perte d'autonomie et à la dépendance. Phénomène normal s'il en est un, le vieillissement peut également devenir pathologique. La dépression et les maladies neurodégénératives sont surreprésentées mais d'autres pathologies, anxiété, maltraitance, problématique autour de la sexualité, baisse importante de la qualité de vie. Thierry Gallarda aborde les facteurs de risque les plus fréquents associés à ces difficultés : traumatismes de l'enfance réactualisés, difficultés socio-économiques, maladies chroniques… Il aborde également l'importance de la prévention : contrer la solitude, combler les besoins de base et modifier la perception négative du vieillissement qui ne tient pas compte de l'évolution sociétale et l'âgisme qui fait bien plus de tort que le vieillissement lui-même. Enfin le docteur Gallarda résume le dispositif mis en place à l'hôpital Ste-Anne qui décloisonne les spécialités favorisant une synergie entre la neurologie cognitive et la psychiatrie de la personne âgée créant ainsi une offre de soin inédite. Le docteur Gallarda est psychiatre, responsable du Centre d'Evaluation des Troubles Psychiques et du Veillissement (CETPV) à l'hôpital Ste-Anne, Paris 14ème.
Dans cet entretien, François Gonon nous démontre avec passion et enthousiasme comment en étudiant pendant de nombreuses années le neurotransmetteur dopamine, il a compris que celui-ci n'est en aucune manière responsable du TDAH, preuves scientifiques à l'appui. Elargissant alors ses études au travers des publications scientifiques mondiales, il nous explique les limites des neurosciences sur l'explication des origines des troubles mentaux et ceci à l'inverse de croyances incomplètes trop souvent véhiculées par les medias et prenant trop souvent en compte une première publication sans tenir compte des publications suivantes qui invalident les premières. Il nous montre également comment la génétiques ne peut expliquer qu'un pourcentage infime des troubles mentaux et souligne les limites actuelles de la pharmacologie. Ses conclusions, étayées par sa connaissance des publications scientifiques mondiales, mettent en avant la place prépondérante de l'environnement dans la genèse des troubles psychiques en lien avec la plasticité cérébrale découverte par les neurosciences. François Gonon, Neurobiologiste, directeur de recherche au CNRS de l'Institut des maladies neurodégénératives de l'Université de Bordeaux.