Dans son film Poétique du Cerveau, Nurith Aviv tisse des liens entre récits biographiques et récits sur le biologique. A partir de photographies issues de ses archives personnelles, des souvenirs et des réflexions que ces images éveillent en elle, la cinéaste va à la rencontre de chercheurs en neurosciences pour évoquer avec eux des sujets tels que la mémoire, les neurones miroirs, le bilinguisme, la lecture, l’odeur, ou encore les traces de l’expérience.
Ron et Karen accueillent chez eux une communauté de personnes qui entendent des « voix » commentant, chaque jour, leurs pensées et actions. Tous débattent de l’impact qu’elles ont sur leur vie et leur identité sociale, ainsi que des négociations à engager avec elles pour en faire des cohabitantes plus que des intruses. Ceci introduit une dialectique originale sur la différence, la stigmatisation et l’indépendance, et montre comment les singularités individuelles peuvent former un corps politique. Pour le film, la « folie » n’est pas déconnexion de la réalité, mais plutôt conscience aiguë de celle-ci.