François Pirotte a accompagné et filmé un groupe de neuf adolescents psychotiques pour la première fois en camp de vacances extérieur à l'Institut "La Porte ouverte" de Blicquy, centre de rééducation psycho-sociale. Grand bain de folie ludique, ce film constitue également un document sur la possibilité d'intégration thérapeutique d'un dispositif audio-visuel à la clinique de la psychose; où l'on parle et agit autrement, où chacun trouve son rythme, où le cinéma, la musique et la photographie sont mis au service d'un traitement de l'image de soi, de l'imaginaire, du symbolique... et du réel.
En compagnie de sa mère, Renée, qui souffre d'importants troubles mentaux, le réalisateur Jonathan Caouette entreprend un voyage à travers les Etats-Unis, pour la ramener de Houston à New York. Les obstacles qu'ils rencontrent sur leur route sont entrecoupés de retours dans le temps qui donnent un aperçu de cette relation mère-fils particulière. A travers un montage musical et parfois psychédélique, alternant réalité et imaginaire, "Walk Away Renee" traite de l'amour, du sacrifice et de la perception de la réalité qui nous entoure...
Lors de cet entretien, Daniel Schurmans nous raconte son parcours et la rencontre des cultures qui ont guidé ses réflexions et ses pratiques cliniques. Notamment avec des guérisseurs africains. Naviguant entre la psychiatrie et l’anthropologie, Daniel Schurmans explore les concepts et les pratiques en Europe, nourri par ses enseignements et expériences étrangères. Il développe le concept de psychiatrie anthropologique, interroge l’origine des troubles mentaux, avec entre autres la question de la psychose, et pointe l’importance du donné culturel dans l’appréhension des souffrances psychiques. Dans la collection "Mémoires de psys"
Le Dr Guy Jonard, psychiatre, s’entretient avec le professeur Jean Bertrand, psychiatre, fondateur et président d’honneur du Groupement International Francophone des Hôpitaux de Jour Psychiatriques, fondateur et médecin directeur de l’hôpital de jour « La Clé » à Liège.
Avec Guy Jonard, son collègue et ami de longue date, Jean Bertrand évoque pour nous son parcours de médecin psychiatre et d’enseignant à l’Université de Liège, mais surtout, il nous raconte l’histoire du Groupement des Hôpitaux de jour, insistant sur l’ l’importance des colloques internationaux qui ont permis de tisser, au fil du temps, des rencontres et des relations fructueuses entre les équipes pluridisciplinaires.
Le Dr Jean Vermeylen, psychiatre et psychologue, fut titulaire de nombreuses charges professorales à l’ULB, co-fondateur du Secteur Psychiatrique d’Anderlecht, co-fondateur en 1964 de l’asbl L’Équipe qu’il dirigea jusqu’en 1998. Il fut dans les années 60, l’un des piliers de la naissance et du développement de la psychiatrie communautaire en Belgique. Initié par le Dr Philippe Hennaux et Michel Batugowski, ce document est tissé sur la trame d’images d’archives, d’extraits de ses écrits, et de témoignages de proches collaborateurs.
Karin Rondia s’entretient avec le Dr Emile Meurice, directeur honoraire de l’Hôpital Psychiatrique Provincial de Lierneux, lequel retrace son parcours de psychiatre dans la région de Liège, brossant au passage un portait de l’évolution des pratiques depuis les années 50.
« Ce que disent les insensés n’a-t-il pas de sens ? ». C’est au départ de cette question que, cherchant à comprendre ce qui « dysfonctionne » dans le cerveau humain, Emile Meurice a passé de nombreuses années à chercher des outils d’analyse de la psychose et à s’interroger sur le sens du délire.
Fondateur du GIERP et de Psycholien, il publie aujourd’hui des monographies de personnalités atteintes de ce qu’il appelle « un excès d’implication ».
Ce troisième entretien de la collection "Mémoires de psys" avec le Dr Philippe Hennaux, est consacré à la contribution de Siegi Hirsch à l'histoire de la psychiatrie, et permet de mettre en lumière les valeurs essentielles qui ont traversé son œuvre : la vie, la créativité, le souci de l'autre et le respect de celui qui veut savoir.
Siegi Hirsch a inspiré puis formé plusieurs générations de psychiatres aux thérapies de groupe et au travail systémique. Son influence déterminante lors de la création de nombre de structures extra-hospitalières à Bruxelles depuis les années 60 s'est prolongée par une réflexion sur les institutions, portant sur les rapports entre leurs fonctionnements et les pratiques thérapeutiques.
Le film nous entraine dans l’étrange voyage d’une tribu, d’un petit peuple nomade qui n’a de terre que celle qu’il crée. Le film, réalisé avec les acteurs-patients de la clinique psychiatrique de La Borde est autant la cartographie d’une aventure poétique qu’une impossible histoire à raconter. Le film invite à expérimenter les vertiges et les transports d’une réalité insoumise. Sur les pas d’un petit peuple en devenir.
A Geel, près d’Anvers, sur 34000 habitants, il y a 550 "fous du village". C’est qu’une tradition séculaire veut que les paysans accueillent au sein de leur famille des patients psychiatriques. Ceux-ci n’y sont pas en vacances, mais en deviennent membres à part entière et participent à la vie de leur famille adoptive. Parfois durant des dizaines d’années. Arnout Hauben a suivi quatre de ces familles pendant quatre saisons, et filme "la vie comme elle va", sans pathos ni rebondissement spectaculaire : Robke et Eddie, les colombophiles (aussi nombreux dans cette région que dans le Hainaut des "Convoyeurs attendent), Léon, virtuose de la scie à bois, Klara, qui aime les escapades à la mer, et dont les parrains ne peuvent plus se passer. Geel est un documentaire produit pour la télé flamande, d’excellente facture, qui - pour une fois - prend la temps de nous raconter les petites choses de la vie, parfois amusantes, parfois un peu tristes, jour après jours, dans ce petit village finalement unique au monde.
William Z ferme le triangle issu d'un couple banal qui aime tant et si mal. William est fils unique, désiré, adoré. Mais, il n'a pas cherché à s'intégrer dans les rêves parentaux. Alors le triangle s'est brisé. Tout petit, il s'est laissé glisser le long d'un mur, s'est recroquevillé, refermé sur un étrange secret. Aujourd'hui, le père conduit son fils à l'hôpital, l'énième hôpital. Il sait déjà qu'il va falloir parler, raconter les pourquoi, les comment, dévoiler, se mettre à nu. Cela lui semble insupportable. Il en veut tellement à William pour cela et pour le reste. L'inattendu pour le père, c'est qu'il se retrouve en face d'une jeune femme, psychiatre, directrice de l'hôpital, et, l'étrange jeu des questions-réponses se transforme tout de suite en rapport de séduction, en rapport de force.
Ça a commencé par des bruissements, des chuchotements puis les voix sont devenues plus intenses. Lors d'un groupe de parole d'entendeurs de voix, Pierre se dévoile. Errance, psychiatrie et prémonitions, voyage dans les abîmes d'un esprit fascinant.
Xavier Moine, artiste en résidence à l’hôpital Paul GUIRAUD de villejuif, initiateur de l’atelier I.D. VISION, a réalisé ce film pour répondre à la demande du Docteur Denis Chino, qui était de donner la parole aux usagers confrontés à la psychiatrie et à la prise de leur traitement. Ils étaient libres de s’exprimer sur leur ressenti, leur vécu. Le travail de Xam était de tenter de nous plonger dans l’univers de la psychose : par la distorsion du son, des effets sonores et lumineux, de superpositions d’images afin de nous immerger dans cet univers parallèle.
Johnny Barett, journaliste ambitieux qui souhaite gagner le Prix Pulitzer, projette de s'immerger dans un asile psychiatrique pour démasquer l'auteur d'un meurtre qui s'y est déroulé. Préparé par un psychiatre, ancien spécialiste de la guerre psychologique, et avec la complicité réticente de sa compagne Cathy, stripteaseuse, qui se fait passer pour sa sœur victime de ses tendances incestueuses, il se fait arrêter puis interner tout en continuant à simuler des troubles mentaux. Dans le couloir central de l'établissement, la « rue » où se côtoient tous les patients, il lui faut affronter et composer avec les névroses et psychoses des aliénés pour découvrir la vérité. Alors que son enquête avance, le traitement aux électrochocs, sa simulation continuelle de la maladie et l'environnement dans lequel il évolue commencent à générer chez lui un état de confusion mentale qu'il peut de moins en moins maîtriser.
Unité de Crise et d'urgences psychiatriques, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles. Qu’est-ce que le travail du personnel en santé mentale aujourd’hui ? Chaque thérapeute, du psychiatre à l’aide-soignant, peut se poser cette question : qu’est-ce que je fais là ? Qui suis-je pour essayer de soigner alors qu’on sait que la plupart du temps, on accompagne ? Ce film interroge la psychiatrie au présent, nos capacités d’écoute et d’acceptation, dans un lieu singulier et intense où l’on peut entrevoir la qualité de vie d’une société et ses limites.
Après avoir passé une partie de sa vie en France, Selma, jeune psychanalyste, revient dans son pays d'origine, la Tunisie et ouvre son cabinet en banlieue de Tunis à Ezzahra. Au lendemain de la révolution, les Tunisiens s'interrogent sur l'avenir politique et économique de leur pays, en pleine reconstruction après une longue période de dictature. Alors que Selma commence à trouver ses marques, elle se heurte à l'administration bancale du pays en apprenant qu'il lui manque une autorisation indispensable pour exercer son métier.
Trois ermites aînés, Charlie (Gilbert Sicotte), Tom (Rémy Girard) et Boychuck (Kenneth Welsh), vivent dans la forêt de l'Abitibi, isolés du reste du monde. Leur quiétude prendra cependant fin.
D’abord, Boychuck, peintre à ses heures, trouve la mort. Ensuite, les deux ermites survivants voient arriver une jeune femme (Ève Landry), en reportage dans la région, au sujet d’un incendie de forêt ayant fait rage longtemps auparavant, et qui cherche Boychuck pour obtenir son témoignage à ce propos. À défaut de le rencontrer, elle trouvera dans son atelier des dizaines de tableaux faisant écho à sa tragique expérience liée à ces incendies, et les fera découvrir aux deux autres, qui en apprennent ainsi sur leur ami décédé.
Puis arrive Gertrude (Andrée Lachapelle). Elle fut internée à l'âge de 16 ans pour des motifs religieux. Gertrude veut fuir le centre psychiatrique et est amenée chez Charlie et Tom par son neveu Steve, rencontré aux funérailles de Paul, père de Steve et frère de Gertrude. Les deux ermites se rebiffent au début ; nouvelle vie, nouvelle identité, Gertrude devient Marie-Desneiges. S'ensuit une idylle amoureuse touchante et lumineuse.
FOLIE DOUCE, FOLIE DURE (18 min)
Réalisateur :
Marine Laclotte Pays :
France
- 2020
2021 : Côté court - Festival du film court de Pantin - Pantin (France) - Section Panorama
2021 : Images en bibliothèques - Paris (France) - Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
2021 : FIPADOC - Festival International Documentaire - Biarritz (France) - Compétition court métrage
2020 : Escales Documentaires - La Rochelle (France) - Escale jeune public
Une balade dans le quotidien de plusieurs institutions psychiatriques, à la rencontre de personnes hors normes qui nous laissent entrer dans leur intimité…
Le centre social du Centre Hospitalier Le Vinatier ouvrait ses portes en 1965, né d’une volonté de modernisation et d’humanisation de l’ancien asile devenu hôpital départemental. L’espoir d’ « un extérieur à l’intérieur de l’hôpital » qui permettrait aux malades de sortir des pavillons pour bénéficier d’activités commerciales et culturelles pour les préparer à leur retour dans la société s’est rapidement heurté à différents obstacles.
Dans un pays où la folie est fortement stigmatisée et à peine prise en charge par l'institution hospitalière, chaque étape du voyage rend perceptible l'importance du temps passé à écouter le malade et sa famille. Au fil des rencontres avec Michel Dewez, médecin, psychiatre et psychanalyste belge, des soignants de centres de santé généralistes sont formés à une prise en charge ambulatoire.
Ron et Karen accueillent chez eux une communauté de personnes qui entendent des « voix » commentant, chaque jour, leurs pensées et actions. Tous débattent de l’impact qu’elles ont sur leur vie et leur identité sociale, ainsi que des négociations à engager avec elles pour en faire des cohabitantes plus que des intruses. Ceci introduit une dialectique originale sur la différence, la stigmatisation et l’indépendance, et montre comment les singularités individuelles peuvent former un corps politique. Pour le film, la « folie » n’est pas déconnexion de la réalité, mais plutôt conscience aiguë de celle-ci.