Edgar Morin est né à Paris en 1921. Il est issu d'une famille juive venue de Salonique et, à ce titre, descendant de la diaspora séfarade, expulsée de la très catholique Espagne en 1492, il y a tout juste 500 ans. Résistant au nazisme, il entre à 20 ans dans la Résistance sous le pseudonyme qui lui sert toujours de patronyme aujourd'hui. Opposé au stalinisme, il sera exclu du parti communiste après 10 ans de combat en 1951. Il est considéré, en cette fin de siècle, comme le penseur de gauche de l'avenir. Acteur-témoin de la vie politique (ses articles réguliers dans "Le Monde" font autorité), sociologue du présent, artisan d'une nouvelle approche des sciences de l'homme qui allie le social, le psychologique et le biologique, il travaille depuis 15 ans à l'élaboration d'une "Méthode" apte à saisir la complexité de la réalité (une notion fondamentale de sa pensée). Avant tout, Edgar Morin est un spécialiste de la communication, co-fondateur, en 1959, du Centre d'études de la communication de masse avec Georges Friedman et Roland Barthes. Il définit l'ère dans laquelle nous entrons comme l'ère d'une "religion sans dieux mais mythes".
Gisèle Halimi, d'origine tunisienne, est une avocate célèbre en France. Elle a défendu les militants du F.L.N. algérien, les indépendantistes tunisiens, Jean-Paul Sartre, Henri Cartier-Bresson,... Mais c'est surtout dans la cause des femmes qu'elle s'est distinguée en plaidant dans des affaires d'avortement ou de viol. En 1971, avec Simone de Beauvoir, Jean Rostand et Jacques Monod, entre autres, elle fonde le mouvement féministe "Choisir" qui lutte pour l'émancipation des femmes. La vie de Gisèle Halimi est une vie de combats, tantôt juridiques, tantôt politiques. Elle se bat en particulier pour la parité entre hommes et femmes dans les instances décisionnelles et délibératives de la démocratie. Gisèle Halimi est l'un des grands visages féminins du siècle.
Psychanalyste française, Marie Balmary a étudié l'hébreu et le grec pour pouvoir lire les Saintes Ecritures dans le texte. Sa recherche singulière lui a inspiré plusieurs ouvrages où elle expose une lecture de la Bible à la lumière du testament de Freud ("Le Sacrifice interdit", "La Divine Origine", "Abel ou la travers‚e de l'Eden", Editions Grasset). Dans son livre "L'Homme aux statues" (1979), jugé hérétique par les freudiens orthodoxes, Marie Balmary s'attaque au dogme fondamental de la psychanalyse, le fameux "complexe d'Oedipe".