En France, quatre millions de personnes sont concernées par l’inceste. Pour briser ce tabou sociétal, Christine Douzain, une psychiatre de La Réunion, a créé un dispositif de sensibilisation inédit qui utilise une pièce de théâtre pour évoquer l’indicible et libérer la parole. En novembre 2020, elle sera jouée pour le grand public, mais aussi dans les lycées et en prison, face à des auteurs d’inceste.
Gisèle Halimi, d'origine tunisienne, est une avocate célèbre en France. Elle a défendu les militants du F.L.N. algérien, les indépendantistes tunisiens, Jean-Paul Sartre, Henri Cartier-Bresson,... Mais c'est surtout dans la cause des femmes qu'elle s'est distinguée en plaidant dans des affaires d'avortement ou de viol. En 1971, avec Simone de Beauvoir, Jean Rostand et Jacques Monod, entre autres, elle fonde le mouvement féministe "Choisir" qui lutte pour l'émancipation des femmes. La vie de Gisèle Halimi est une vie de combats, tantôt juridiques, tantôt politiques. Elle se bat en particulier pour la parité entre hommes et femmes dans les instances décisionnelles et délibératives de la démocratie. Gisèle Halimi est l'un des grands visages féminins du siècle.
Seraing, été‚ 92: en douze mois la commune de Seraing a connu 25 viols et attentats à la pudeur: un chiffre effrayant mais pas exceptionnel. En Belgique, le nombre de déclarations de viol a augmenté de 30 % en 90/91, soit plus de 3.000 par an. A partir du témoignage de femmes victimes, l'émission tente d'approcher la réalité de "l'après-viol". Souvent, les victimes préfèrent se taire par crainte des réactions, même si elles connaissent leur agresseur. D'autres viennent trouver la police, une démarche qui s'apparente parfois à un calvaire. Qualité de l'accueil des femmes violées, formation des agents de police, prise en charge du traumatisme physique et psychologique, examen médico-légal, et nouvelles techniques d'empreintes digitales sont les thèmes abordés dans ce reportage.
LE CRIME QUOTIDIEN Documentaire (56 min)
Réalisateur :
Nina TOUSSAINT Pays :
Belgique
- 1994
Clé d'Or au Festival Ciné Vidéo Psy Lorquin 1995
Zoé était la victime préférée de son père. Pendant 18 ans il l'a maltraitée, humiliée et violée quotidiennement... Aujourd'hui, elle a la force de parler, mais on père bénéficie d'une prescription . La confrontation n'aura jamais lieu. Le bourreau n'avouera plus jamais... Zoé reste seule face à sa mémoire et à sa parole. Mais que peuvent une parole et une mémoire ? Se souvenir et revenir sur les lieux, comme un ancien concentrationnaire, et dire " c'était ici " et " c'était moi "...
Entre 12 et 17 ans, Muriel a été l'objet de harcèlement sexuel et de viols de la part de son beau-père. Faut-il en parler? Faut-il se taire? C'est la question que Muriel s'est posée pendant cinq longues années. Lorsque cela se passe dans un milieu familial, sous le couvert d'une autorité ou d'une tendresse paternelles, il s'installe d'obscurs rapports de force qui laissent l'enfant seul et désemparé face à des sentiments qu'il ne parvient pas à s'expliquer. Le reportage rapporte le parcours de Muriel qui a fini par faire éclater le mur du silence, le tabou inviolable des secrets de famille. Elle a osé réclamer justice et réparation. Mais la justice est-elle rendue pour aider à revivre, à retrouver une dignité, une pureté?
Un reportage qui lève le voile sur un sujet resté longtemps tabou: les violences physiques et les abus sexuels dont sont victimes de nombreux enfants. En Belgique, 7.500 cas d'enfants maltraités ont été signalés en 1995; des chiffres inquiétants, en augmentation constante ces dernières années, mais qui signifient que la loi du silence est de moins en moins respectée. Dans 91% des cas, ces mauvais traitements sont infligés dans le cercle familial: c'est donc auprès de ses proches que l'enfant court le plus de risques. Une présentation des structures mises en place pour aider les jeunes victimes tant du côté des autorités judiciaires qui mettent au point de nouvelles techniques d'audition, que du côté de "S.O.S. Enfants", une équipe composée d'assistants sociaux, de psychologues, de pédopsychiatres et d'un juriste qui ne s'occupe pas seulement des enfants mais également des parents pour casser la chaîne infernale. Note: Ce reportage, composé de témoignages particulièrement poignants, nécessite un accompagnement parental ou pédagogique.
TOUJOURS VIVANTES Reportage (27 min)
Réalisateur :
L. BONENFANT Pays :
Canada
- 1992
Prix du Jury au festival de l'audiovisuel ADATE , 1993
Mention spéciale, catégorie documentaire, au festival La Mondiale de films et vidéos réalisés par des femmes (Québec, 1993).
Témoignages et réflexions de femmes qui ont choisi de surmonter leurs difficultés après une agression sexuelle. Sans détailler les faits eux-mêmes, elles décrivent les circonstances et analysent en profondeur ce qu'elles ont ressenti, comment elles ont été marquées, quelles démarches elles effectuent pour continuer à vivre malgré tout et retrouver la confiance en elles et dans les autres. De leurs réflexions émanent des considérations plus générales sur la violence, le pouvoir, la plus grande vulnérabilité de certaines femmes (handicapées, migrantes), l'attitude des tribunaux. Un document qui tente de briser les préjugés sur les femmes victimes d'agression sexuelle. La conclusion plaide pour une éducation des enfants qui leur apprenne la liberté de dire "non" et pour plus d'égalit‚ entre hommes et femmes.
Par respect pour les victimes et pour leur éviter de nouvelles souffrances, l'émission ne donne pas la parole à ces tueurs d'enfance. Elle laisse toute la place à ceux qui, enfants, ont subi des abus sexuels intra ou extra-familiaux et à ceux, psychologues, pédopsychiatres, juristes, qui se battent avec eux pour sortir du cauchemar, pour reconstruire une vie. L'émission aborde le problème de l'ampleur de ce crime en Belgique, l'immense souffrance et les séquelles à long terme, ainsi que les facteurs qui aggravent cette souffrance. En quoi l'abus sexuel d'un enfant est-il un crime contre nature? En quoi notre société, actuellement, ne fait-elle pas son travail d'éducation et de respect d'une règle fondamentale de vie?
Dans un petit village du Brabant wallon, un octogénaire, connu et respecté de tous, a abusé sexuellement de sa petite voisine de sept ans. Il était devenu une sorte de "papy" à qui les parents demandaient de garder leur fillette en toute confiance. La cour d'assises l'a condamné à quinze ans de réclusion. Début 96, les parents ont appris avec stupéfaction que le "vieux monsieur si gentil" a bénéficié d'une grâce royale et qu'il est libéré. Cette affaire dénote le malaise qui plane dans les cas d'abus sexuels d'enfants. Alors que le problème fait aujourd'hui l'objet de toutes les attentions, des questions continuent de se poser: comment préserver les jeunes victimes, comment sanctionner de tels délits et quelle prévention mettre en place?