Seraing, été‚ 92: en douze mois la commune de Seraing a connu 25 viols et attentats à la pudeur: un chiffre effrayant mais pas exceptionnel. En Belgique, le nombre de déclarations de viol a augmenté de 30 % en 90/91, soit plus de 3.000 par an. A partir du témoignage de femmes victimes, l'émission tente d'approcher la réalité de "l'après-viol". Souvent, les victimes préfèrent se taire par crainte des réactions, même si elles connaissent leur agresseur. D'autres viennent trouver la police, une démarche qui s'apparente parfois à un calvaire. Qualité de l'accueil des femmes violées, formation des agents de police, prise en charge du traumatisme physique et psychologique, examen médico-légal, et nouvelles techniques d'empreintes digitales sont les thèmes abordés dans ce reportage.
Après nous avoir rapporté un rêve personnel et signifiant, Guy Baillon nous explique l'importance de la première rencontre avec une personne en souffrance. Ayant créé une Unité d'accueil, il explique que le diagnostic et les soins sont secondaires à ce temps de l'accueil quel que soit le lieu de celui-ci : urgences psychiatriques, à domicile, voire en cellule d'isolement. Il situe clairement la place de la famille et le rôle des instances administratives pressées par la connaissance d'un diagnostic. Après avoir donné des axes de formation au personnel confronté à l'accueil, il définit celui-ci comme la capacité d'être présent à l'autre en totalité. Il fait en conclusion le lien avec la notion d'empathie que les neurosciences ont également étudiée. Guy Baillon est psychiatre des hôpitaux, ancien médecin-chef à l'hôpital de Ville-Evrard, auteur du livre : "Les urgences de la folie, l'accueil en santé mentale" Editions Gaétan Morin.
La consultation se trouve à l'intérieur de l'hôpital Avicenne de Bobigny. C'est un îlot qui semble abandonné au fond d'un couloir. Une grande pièce obscure et vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l'exil. S'ils y reviennent, c'est qu'ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.
Des autistes et psychotiques sévères sont renvoyés des asiles psychiatriques parce qu'ils sont trop "lourds" pour ces institutions pourtant créées pour eux. Par ailleurs, des maisons pour enfants malades mentaux profonds ne peuvent les garder au-delà de 18 ans. Quelques-uns, chanceux, vont à "La Devinière" (Farciennes-Belgique) où ils sont pris en charge de manière admirable et dans des conditions financières difficiles par des personnes qui acceptent de consacrer leur vie aux pathologies les plus lourdes. Témoignages poignants et analyse des "comptes" de la folie ordinaire.