Ils vont à l'école obligatoire jusqu'à 16 ans. A la sortie, ils rejoignent les 17 % de jeunes sans emploi. Lorsqu'ils n'ont ni famille, ni amis qui puissent les soutenir, les voilà en galère ; Galère cette embarcation pour condamnés aux longues peines. Si l'expression est ancienne, il est significatif qu'une génération l'est reprise à son compte pour décrire son quotidien. Parmi ces jeunes, il y a ceux qui n'ont plus rien : ni travail, ni argent, ni logement... Rien ni personne : Ils débarquent, en dérive totale, en ces lieux de traverses où (dans le meilleur des cas) ils trouveront peut-être avec qui parler, avec qui entreprendre...
Un téléphone sonne, une main le saisit. Des mots malhabile parfois. Ou des pleurs. Ou le silence. Mal de la séparation, mal de la solitude, mal de vivre... Quoiqu'il en soit, une besoin de parler. D'un coté une détresse, de l'autre une écoute. Une simple écoute, celle des deux mille bénévoles de SOS Amitié. Le plus ancien service -35 ans- de secours psychologiques par téléphone. Sa rigueur dans l'écoute, son expérience, son implantation nationale, en font un service de référence. Et les appels sont en augmentation constante. Prés de 700 000 par an. Pour la première fois, SOS Amitié dont la règle d'or est l'anonymat, a accepté pendant plusieurs semaines la présence d'une caméra. Pour comprendre, et la détresse de ceux qui appellent, et le trouble de ceux qui écoutent.
Denis est arrêté par la police. Comme ce n'est pas la première fois, il risque gros. Mais le juge d'instruction le soumet au choix suivant: soit il retourne en prison, soit il accepte un programme de réinsertion. C'est ainsi qu'il se retrouve dans un centre d'inadaptés: autistes, psychotiques, anorexiques... Dans un premier temps, Denis a des difficultés à s'intégrer, mais grâce à la patience du responsable du centre et à la gentillesse des pensionnaires, il se transforme...