Jacques Hochmann est psychiatre et psychanalyste spécialisé dans le domaine de l’enfance, en particulier de l’autisme. Il est professeur émérite à l’Université Lyon I, Claude-Bernard, membre honoraire de la Société psychanalytique de Paris et médecin honoraire des hôpitaux de Lyon. A partir d’éléments de son livre « histoire de l’autisme », Jacques Hochmann effectue une analyse sur les controverses historiques qui ont jalonné l’histoire de l’autisme. Entre causes organiques, psychologiques, inné et acquis, existe des controverses toujours d’actualité entre éduquer et soigner. Son analyse de la situation actuelle, tenant compte des progrès acquis dans les connaissances, nous montre les paradoxes qui viennent entretenir les difficultés d’une vision globale et unifiée de l’autisme.
Jacques Hochmann, qui vient de publier Histoire de l’empathie : connaissance d’autrui, souci du prochain (Odile Jacob, Paris, 2012), définit, dans cet entretien, le concept d’empathie après l’avoir bien différencié de la sympathie, de la pitié ou de la compassion.
Issu de la philosophie esthétique, repris par la psychologie de l’intersubjectivité puis par la psychanalyse, la phénoménologie et la psychiatrie interpersonnelle, le concept d’empathie intéresse maintenant les sciences cognitives et les neurosciences. Concept carrefour, souvent galvaudé, on définit l’empathie comme étant la capacité à se mettre à la place de l’autre sans oublier qu’on est soi. Sous certaines formes, le phénomène existe dans certaines organisations sociales animales.
Par contre, on a pu constater la présence d’un défaut d’empathie dans plusieurs psychopathologies, notamment l’autisme, la schizophrénie et la psychopathie. Après ce fascinant survol d’un concept qui nous semble si familier, le professeur Hochmann nous met en garde contre une certaine mystification de l’empathie et des risques inhérents à ce qu’on pourrait qualifier d’un excès d’empathie.
De la même façon il insiste sur le fait que, malgré le fait qu’il existe une ontogénèse de l’empathie et qu’on puisse la développer chez l’enfant, la violence est inscrite chez l’humain. Néguempathie, à la source de gestes de violence et désesempathie liée, celle-ci, à la fabrication des bourreaux sont aussi, malheureusement, présentes chez l’homme.
Jacques Hochmann est psychiatre et psychanalyste , professeur émérite à l’Université Lyon I, Claude-Bernard. Parmi ses plus récentes publications Histoire de l’Autisme, Paris, Odile Jacob, 2009