Philippe Jeammet est professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris VI, et ex-chef du service de psychiatrie des adolescents et des jeunes adultes à l’Institut Mutualiste Montsouris (Paris). Il a consacré une bonne partie de sa carrière aux jeunes souffrant d’anorexie ou de boulimie, ce couple infernal comme il le dit si bien. Dans cet entretien, le Professeur Jeammet nous rappelle la gravité des troubles des conduites alimentaires chez l’adolescent (7 à 10% de mortalité, 20 à 30% de chronicité) et ses conséquences importantes sur la vie de ces jeunes personnes. Celles-ci risquent de souffrir d’importants problèmes affectifs et de comportement tout au long de leur vie.
La mort suscite l’incompréhension, provoque des réactions de fuite, de rejet.
Comment accompagner ceux qui s’en vont ? comment limiter l’isolement de ceux qui restent ? comment atténuer les complications psychologiques liées au deuil ? comment rendre à la mort sa juste place ?
Marie-Frédérique Bacqué dans ce document apporte des réponses en nous montrant l’importance de la dimension symbolique et sociale de la perte et du deuil.
Ce film peut contribuer à aider tous ceux qui de façon personnelle ou professionnelle sont confrontés à cette épreuve est
Marie-Frédérique Bacqué Psychologue, vice présidente de la société de thanatologie, professeur à l’Université de Strasbourg. Elle est également l’auteur de « Deuil à vivre », de « Deuil et santé » et de « Mourir aujourd’hui ».
La naissance d’un enfant porteur d’un handicap vient bouleverser l’équilibre relationnel, affectif et psychique de la famille. Tenant compte de son expérience de psychologue-psychanalyste au sein d’un CAMSP (Centre d’Action Médico Social Précoce), Simone Korff Sausse nous aide à comprendre les mécanismes inconscients à l’oeuvre chez les parents et les enfants dans cette situation. Elle explique comment on peut aider ces familles afin que l’enfant développe le plus harmonieusement possible son identité de sujet. Son approche psychanalytique complète de façon féconde l’approche clinique et thérapeutique globale préconisée par la loi de 2005 sur les droits des personnes handicapées.
Dans cet entretien, Brigitte Chamak, neurobiologiste et sociologue, recense dans un premier temps un certain nombre de films, séries-télé, livres qui ont modifié l’image de l’autisme au cours des dernières années.
Si des films comme l’Enfant sauvage de François Truffaud ou Cet enfant-là de Deligny ont montré des enfants sévèrement atteints, on présente plus souvent maintenant des personnages spectaculaires, Asperger ou autistes de haut niveau, dans des films comme Rain Man, Ben X, My name is Khan ou Millenium.
De la même façon, des reportages sur des autistes célèbres comme Temple Grandin ou des émissions comme Skin, Monk ou Grace Anatomy, qui mettent en scène des personnages de type Asperger ont connu une diffusion phénoménale. Madame Chamak démontre que cette surreprésentation des autistes de haut niveau à l’écran a pour conséquence, entres autres, de sous-estimer l’importance des autistes en très grande difficulté qui sont pourtant fort nombreux et en forte demande de soins.
Dans un deuxième temps Brigitte Chamak souligne que les émissions qui abordent le traitement de l’autisme mettent de l’avant des approches comportementales et négligent, voire dénigrent, d’autres approches moins prisées par les groupes d’influence. Une réflexion sur ces questions, devrait, selon madame Chamak avoir lieu dans la société et dans les médias.
Brigitte Chamak est sociologue et neurobiologiste, professeur à Paris-Descartes et chercheur à l’INSERM.
Jacques Hochmann est psychiatre et psychanalyste spécialisé dans le domaine de l’enfance, en particulier de l’autisme. Il est professeur émérite à l’Université Lyon I, Claude-Bernard, membre honoraire de la Société psychanalytique de Paris et médecin honoraire des hôpitaux de Lyon. A partir d’éléments de son livre « histoire de l’autisme », Jacques Hochmann effectue une analyse sur les controverses historiques qui ont jalonné l’histoire de l’autisme. Entre causes organiques, psychologiques, inné et acquis, existe des controverses toujours d’actualité entre éduquer et soigner. Son analyse de la situation actuelle, tenant compte des progrès acquis dans les connaissances, nous montre les paradoxes qui viennent entretenir les difficultés d’une vision globale et unifiée de l’autisme.
La communication du diagnistic d’autisme est parfois difficile. Dans cet entretien, Lisa OUSS nous donne de façon très claire tous les éléments pour qu’elle soit réalisée le mieux possible. Ces recommandations devraient être connues de tous les professionnels afin d’aider les parents confrontés à cette situation.
Jacques Hochmann, qui vient de publier Histoire de l’empathie : connaissance d’autrui, souci du prochain (Odile Jacob, Paris, 2012), définit, dans cet entretien, le concept d’empathie après l’avoir bien différencié de la sympathie, de la pitié ou de la compassion.
Issu de la philosophie esthétique, repris par la psychologie de l’intersubjectivité puis par la psychanalyse, la phénoménologie et la psychiatrie interpersonnelle, le concept d’empathie intéresse maintenant les sciences cognitives et les neurosciences. Concept carrefour, souvent galvaudé, on définit l’empathie comme étant la capacité à se mettre à la place de l’autre sans oublier qu’on est soi. Sous certaines formes, le phénomène existe dans certaines organisations sociales animales.
Par contre, on a pu constater la présence d’un défaut d’empathie dans plusieurs psychopathologies, notamment l’autisme, la schizophrénie et la psychopathie. Après ce fascinant survol d’un concept qui nous semble si familier, le professeur Hochmann nous met en garde contre une certaine mystification de l’empathie et des risques inhérents à ce qu’on pourrait qualifier d’un excès d’empathie.
De la même façon il insiste sur le fait que, malgré le fait qu’il existe une ontogénèse de l’empathie et qu’on puisse la développer chez l’enfant, la violence est inscrite chez l’humain. Néguempathie, à la source de gestes de violence et désesempathie liée, celle-ci, à la fabrication des bourreaux sont aussi, malheureusement, présentes chez l’homme.
Jacques Hochmann est psychiatre et psychanalyste , professeur émérite à l’Université Lyon I, Claude-Bernard. Parmi ses plus récentes publications Histoire de l’Autisme, Paris, Odile Jacob, 2009
L’adolescence est une période de changements importants. Les relations familiales et interpersonnelles se transforment radicalement et la quête d’autonomie est prédominante ; on parle de processus « ado ». Pour le Dr GERARDIN, pédopsychiatre, il est important de porter un regard positif sur les jeunes, ce qui implique de voir d’abord leurs forces, leur potentiel, les idéaux et les valeurs positives dont ils sont porteurs et d’éviter les étiquettes qui sont des pièges dans lesquels les adolescents risquent d’être pris. C’est avec ce regard que l’équipe du CHU de Rouan a développé une unité de soins pour adolescents qui prend en compte aussi bien les aspects psychiatriques et psychologiques que les aspects somatiques de la demande.
Dans cet entretien, Priscille GERARDIN, décrit le dispositif de soins : les clientèles, les différents lieux d’accueil et les différentes modalités thérapeutiques qui sont toujours en lien avec le processus « ado ». Elle souligne la nécessité de séparation et les besoins d’avoir accès à des espaces qui leur sont propre. Elle aborde le travail essentiel auprès des parents, l’importance du groupe, de la médiation thérapeutique, des liens avec le milieu scolaire et les Maisons des adolescents. Le Dr GERARDIN termine cet entretien en parlant de prévention, de recherche et de perspectives d’avenir.
Brigitte Chamak s’est intéressée à l’histoire des sciences et à l’épistémiologie dans le cadre du champ de l’autisme. Elle nous explique comment les controverses à ce sujet ont pris leurs origines dans les changements successifs de définition des classifications : Autisme, TED, TED atypique, spectre autistique… Elle analyse également la place et le rôle des nombreuses associations qui ont influencé les modifications successives des lois concernant l’autisme et son repérage comme handicap, tout en précisant l’actualité des controverses persistantes.
Dans cet entretien, le Professeur OLIE nous explique de façon claire les progrès les plus récents concernant nos connaissances sur la schizophrénie. Il insiste sur l’évolution actuelle de la clinique en lien avec une détection plus précoce, une meilleure connaissance du risque de consommation de toxiques et enfin avec le rôle des familles et associations.
Il suppose aussi que le changement d’attitude des professionnels améliore la trajectoire thérapeutique du patient. Le regard social, celui des associations, mais aussi celui des médias ont également contribués à cette amélioration.
Enfin, le Professeur OLIE précise les nouveaux axes thérapeutiques et surtout les progrès dans les connaissances neurophysiologiques qui contribuent à mieux soigner les patients tout en ouvrant des perspectives d’avenir positives.