A travers quelques expérimentations sur des enfants d'ages divers, le film illustre les théories de Jean Piaget sur la notion de conservation des quantités chez l'enfant. Gaston Mialaret, ici expérimentateur, a choisi l'exemple de la conservation de liquides. 1 - Deux verres de même forme contenant une même quantité de liquide sont déplacés. 2 - Le liquide est versé dans des contenants de diamètres différents. 3 - Il est réparti dans plusieurs contenants. Evolution de la notion de conservation des quantités suivant l'âge du sujet. Entre la non conservation et la maîtrise complète de la notion, on note différentes étapes intermédiaires. Il est important de connaître ces étapes afin de proposer aux enfants à l'école maternelle du matériel approprié pour l'aider à peu à peu, intégrer , puis maîtriser ces notions. Un panneau annonce chaque séquence.
Pendant quatre semaines, on a filmé les activités d'enfants de tous âges sur le terrain de jeux d'un grand ensemble. Pour les moyens et les plus grands, cette observation met en évidence une fragmentation importante du jeu. En quelques secondes, celui-ci évolue, se transforme, disparaît par distraction ou inattention. Le film constitue une introduction à la série de 17 courtes études filmées, qui portent chacune sur une forme particulière de jeu.
Tout peut servir à rouler : patins,vélos, petites voitures, chariots... Des enfant de différents âges éprouvent les possibilités de divers véhicules - tricycle, vélo, vélomoteur, patins à roulettes, caisse à roulettes. Le plaisir éprouvé se manifeste : triomphe de la peur, de la maîtrise physique et de l'équilibre , griserie du déplacement. Chaque enfant entraîne l'autre, à mesure des occasions qu'il rencontre. Les enfants s'associent par exemple pour utiliser un véhicule. La caisse à roulettes fabriquée par les enfants permet d'ironiser sur la voiture, idole de l'adulte. Le film a été tourné dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil et à Montmartre.
A travers l'exemple du toboggan, c'est le problème du jouet qui est posé, et plus particulièrement des appareils à jouer qui sont installés dans les aires de jeu des jardins publics et des grands ensembles. Au fur et à mesure que l'enfant maîtrise les usages prévus de ce jeu, on observe qu' il s'en affranchit, invente d'autres modes d'emploi, et la glissade prudente du petit laisse la place à des exercices audacieux, imprévisibles et spectaculaires. L'imagination créatrice s'exerce ainsi dans la réinvention de tout objet. On a filmé les toboggans du terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil et les rampes d'escaliers de la rue du Mont-Cenis à Montmartre.
L'enfant éprouve son corps, son équilibre, sa propre capacité de contrôle. Les acrobaties observées ici sont, à une exception près, le fait de filles à l'approche de l'adolescence. L'enfant a alors acquis la pleine maîtrise de son dynamisme et de son habileté corporelle. Il le manifeste et l'éprouve ici sous diverses formes. Le film montre ces jeux d'habileté corporelle qui dépassent les limites que lui imposent constamment les habitudes gestuelles et les institutions. Dans l'acrobatie l'enfant joue sans accessoires de jeu, c'est une compétition entre plusieurs moments de son propre jeu : on refait mieux, plus vite, plus compliqué. La comparaison avec les autres est aussi un stimulant. Le film a été tourné dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil.
Ici les joueurs sont surtout des filles. Cependant, on voit des garçons jouer à "la marelle à main". Le film montre plusieurs formes de ce jeu (des plus simples aux plus complexes) dont les règles très précises ont la permanence d'une véritable institution. Les origines mythiques et l'aspect socio-culturel de son évolution sont également évoqués. Une animation permet de montrer le schéma théorique de chaque jeu. Il s'agit d'un jeu de règles et de performance sur un parcours à exécuter. Le film a été tourné dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil et dans un square de Montmartre.
Jeu de règles qui permettent de jeter, lancer, pousser, viser et mesurer sa propre habileté face aux autres ou à soi-même. Les joueurs ont de 2 à 14 ans. Les enfants sont seuls ou en groupes, de filles ou de garçons. Le film permet des comparaisons dans les manipulations selon les âges. Ces jeux d'habileté aux les règles plus ou moins précises, intègrent des formes symboliques (où par exemple les billes deviennent projectiles) et d'imitation (reflet du jeu de football des adultes). Ces jeux ont été tournés dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil et dans un square de Montmartre. Les jeux de billes, dans la rue, le jeu de baby-foot dans une salle de patronage
A la sortie de l'école, un groupe de garçons d'une dizaine d'années se hâte de jouer avant de se séparer pour aller déjeuner. Il s'agit là d'une courte parenthèse, d'une explosion d'agitation, entre des activités sérieuses. Cette turbulence n'est pas une catégorie de jeu, mais une façon de jouer qui menace le jeu lui-même. A l'exception de deux courtes séquences tournées à Rueil, ce film a été filmé dans une rue de Montmartre. La séquence a été quasiment filmée en temps réel.
Le film montre la joie de créer, d'imposer sa marque sur le papier sur les murs, en couleurs ou pas. Ces activités n'ont pas la gratuité d'autres jeux, cela concerne l'apprentissage de conduites majeures l'écriture et le dessin, essentielles à l'intégration dans le monde des adultes. Le plaisir sensoriel des activités de peintures est manifeste, l'apprentissage vient en surcroît. Des enfants dessinent, peignent, gribouillent avec les moyens que l'on met à leur disposition dans la crèche, de la PMI ou au patronage ou avec des moyens de fortune qu'ils trouvent dans un square à Montmartre.
Le film est plus une question qu'une réponse : que fait l'enfant seul, quand il s'isole ? Peut-on dire qu'il joue ? On ne sait quel nom donner à ces conduites. S'agit-il de poursuivre un rêve ou une réflexion. S'agit-il de quête de soi-même ou d'un repos ? Tous les enfants retenus dans ce film ont en commun la solitude, non pas une solitude imposée - ils sont dans des lieux publics-, mais une solitude qui apparaît comme un choix. Des enfants solitaires ont été filmés sur le terrain de jeu et au voisinage d'un grand ensemble, à Montmartre, dans un patronage. Les âges sont divers, de 3 ans à l'adolescence.
A l'âge frontière entre l'enfance et l'âge l'adulte, on observe des comportements, des jeux nouveaux : on se coiffe, on se recoiffe, on se touche, on se bouscule, on se chatouille, d'abord entre jeune du même sexe, puis on s'enhardit pour aller vers l'autre sexe, à plusieurs, puis seul, on le taquine, puis on l'embrasse : on est dans la séduction et le désir d'aimer. On agresse les autres ce qui revient à dire qu'on les a remarqués. Devant un monde hostile ou étranger, les adolescents adoptent des attitudes d'imitation ou de refus qui leur permettent de l'affronter, ils se regroupent en bandes, groupes provisoire qui ont leurs usages en matière de consommation en particulier. Seuls, à deux, en bandes, des adolescents ont été filmés à Rueil, aux abords d'un grand ensemble et dans sa galerie marchande. Contrairement aux autres films de la série, ce film n'a pas de commentaire.
La série "Des enfants et des jeux" illustre la naissance et la diversification des activités ludiques entre deux mois et treize ans. Quand commence le jeu ? A quel âge ? Qu'est-ce qui est jeu ? Qu'est ce qui est conduites motrices ? Le film décrit des comportements de ce qu'on peut appeller le jeu primitif, qu'il est difficile parfois de distinguer des comportements instinctifs et d'exercices réflexes. Il propose une réflexion sur l'essence du jeu. Film tourné dans une crèche de PMI qui montre des enfants de 2 à 10 mois.
A 15 mois, l'enfant fait et défait, recommence sans arrêt trajets et actions. Ce film donne à observer des jeunes enfants ayant atteint des niveaux de développement très inégaux, ce qui permet des comparaisons intéressantes. La méthode choisie, isolement de certaines variables et comparaisons successives de deux enfants, permet des observations fines et différentielles. Film tourné dans une crèche de PMI qui montre des enfants de 7 à 15 mois.
Naissance des activités logiques à partir des processus d'emboîtement, puis d'empilement, enfin d'encastrement. Observation de manipulations caractéristiques de cet âge dans l'échelle du développement normal, en particulier des manipulations de certains jeux éducatifs et des limites que leur impose le degré de maturation psychologique de l'enfant. Ce film permet d'aborder l'évolution génétique de l'enfant, son rôle dans l'appréhension de la structure et des propriétés des objets dans les activités logiques qui en découlent. Film tourné dans une crèche de PMI qui montre des enfants de 1 à 2 ans.
Naissance du jeu symbolique qui se poursuivra toute la vie sous des formes plus voilées. A travers deux thèmes de jeux, la poupée, la dînette avec l'eau, le film montre la naissance du jeu symbolique et ce qu'il implique : consolidation des acquisitions antérieures et possibilité de résoudre des difficultés affectives. Film tourné dans une crèche de PMI qui montre des enfants de 2 à 3 ans.
L'enfant sait le rythme, il en a besoin. Il le crée quand cela lui est possible. Ce film est un essai sur le jeu symbolique et plus particulièrement sur la re-création, le détournement de la fonction initiale des objets, qui servent de prétexte et de support au jeu. Ce film concerne les manifestations enfants. Film tourné dans une crèche de PMI qui montre des enfants de 2 à 3 ans.
Le sable est une matière qui se prête à toutes les métamorphoses et l'enfant à tout âge y redécouvre des mondes qu'il peut façonner à sa guise. L'unité du film est le matériau utilisé, les âges, les conduites ludiques sont très hétérogènes, du jeu fonctionnel au jeu symbolique, plus ou moins élaborés ou socialisés. Les manipulations des enfants sont par ailleurs intéressantes d'un point de vue génétique et du point de vue de l'expression créatrice. Le film a pour cadre la cour d'une école maternelle, le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil, un square de Montmartre, et un patronage laïque.
Le jeu symbolique revêt de multiples aspects et prend les formes les plus étranges comme les plus simples pour s'exprimer. Ce film aborde le faire semblant dans sa généralité, quel que soit l'âge de l'acteur. On observe ici la diversité de ce type de jeux, ses balbutiements, son épanouissement et ses formes dégradées. Le film fait découvrir la dialectique de l'imitation et de la création dans le jeu, du vrai et du faux. Certaines séquences ont été tournées dans une école maternelle de Rueil, d'autres dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil, d'autres dans un patronage.
Jeu de vertige qui peut être soit collectif, soit solitaire. Des enfants de différents âges, garçons et filles, utilisent le tourniquet, l'un des accessoires du terrain de jeux. Le film révèle le plaisir qu'ils éprouvent. Le tourniquet suscite des usages très prudents ou des acrobaties un peu dangereuses. Les enfants y jouent seuls ou collectivement, et là, se manifeste la joie d'être ensemble et la griserie du vertige. Le film a été tourné dans le terrain de jeu d'un grand ensemble de Rueil.
Le film examine l'évolution des représentations et du statut de l'enfant du 16ème au 19ème siècle. Le regard porté sur l'enfance est analysé à travers la littérature, les courants philosophiques, la législation, les conceptions pédagogiques et mis en regard de l'histoire générale. L'accent est mis sur les grandes tendances et les contradictions de ce statut et de son évolution dont les conditions et les facteurs sont également analysés.