Atteints de troubles psychiques, Antoine, Rémi et Cyril ont la trentaine, l'âge où l'on construit sa vie. Aujourd'hui « stabilisés », ils ont parcouru tout un cheminement et livrent un combat de chaque jour pour vivre avec leur maladie, pour acquérir autonomie et liberté, pour s'adapter au monde qui les entoure. Avec l'aide des médicaments mais aussi grâce au travail, à la pratique d’un art, d’un sport, de la relaxation, grâce au soutien de proches, d’associations... ils ont retrouvé un équilibre, souvent fragile, mais au moins, ils ont le sentiment de vivre, et non plus uniquement de survivre. Le film raconte le combat qu'ils ont dû mener pour parvenir d’abord à traverser la rue, puis à reprendre des études, à trouver un emploi, et parfois, à s’engager dans une relation amoureuse durable…
Comment se loger, travailler, se soigner, s’épanouir, lorsqu’on vit en ville avec une souffrance psychique ? A l’écoute des témoignages singuliers d’une quinzaine de personnes suivies en psychiatrie, le film dessine un état des lieux intime et concret du soin hors de l’hôpital et des enjeux du vivre ensemble.
Andréa, Gianna, Lorenzo... des enfants porteurs de handicap et pourtant ils vont à l'école, comme tous les autres, handicapés ou non. Cela se passe en Italie où depuis 1977, la loi a rendu obligatoire l'intégration dans l'école ordinaire de tous les enfants. A la question de l'intégration, les Toscans font une réponse originale tendant à prouver qu'il s'agit moins d'intégrer que de ne pas exclure.
En réparation d'un délit, des mineurs sont amenés à effectuer une prestation éducative ou philanthropique ordonnée par le juge. La vidéo retrace ce qu'est la prestation à travers les regards des différents "acteurs" concernés de près ou de loin par la mesure. La parole est largement donnée aux jeunes qui, malgré les circonstances difficiles et délicates, ont accepté de parler devant la caméra.
Au départ d'un travail d'atelier avec des jeunes de Saint-Gilles, le film raconte la vie d'un quartier de Bruxelles où les communautés se côtoient. C'est une enclave pauvre entre deux quartiers riches. Un visage de Bruxelles et du monde. Le personnage principal, Lambert Desmet, n'arrive plus à retrouver sa place après une longue cure de désintoxication alcoolique, suite à une bavure policière dont il est responsable et à la suite de laquelle il est mis en examen. Il est né dans ce quartier, mais ne s'y sent plus chez lui. Il a perdu son identification avec le monde nouveau dans lequel tout se transforme.
Une journée ordinaire semble s'annoncer dans un lycée de l'Oregon. Tout bascule quand deux étudiants armés jusqu'aux dents ouvrent le feu sur les élèves de l'établissement... "Elephant" évoque avec recul le massacre de Columbine, comme un écho contemplatif au film de Michael Moore. La caméra escorte les étudiants dans cette école progressivement transformée en plate-forme de jeu vidéo épurée à l'extrême. L'esthétique est documentaire et distanciée, d'une simplicité sophistiquée. Van Sant explore sans envisager de solution et laisse exploser à la face de la société américaine, devenue insensible aux questions sociales, une véritable bombe. Palme d'or Cannes 2003.
Interview de Gus Van Sant - Bandes-annonces - Court métrage: "Elephant" (A. Clarke, 1989).
Au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres. Suivant l'exemple américain, l'Europe se polarise entre ses quartiers riches et ses banlieues de misère où se généralise la "tolérance zéro". On construit une prison quand on ferme une usine. Les pauvres, en général et les jeunes issus de l'immigration en particulier, sont l'objet de toutes les peurs. Passant de l'autre côté du miroir et brisant les clichés, le film les montre dans leur humanité, dans une cellule, le box d'un tribunal ou une cave de cité, avec leurs émotions, leurs envies, leurs peurs et leur désespoir. Loin d'une image de la démocratie européenne où tous ont leur chance, le film, prenant à témoin la France et la Belgique, offrant un regard critique et émouvant d'une société parfois sordide, la nôtre. "Quelle drôle d'époque!" Que sommes-nous en train de faire? Avons-nous perdu la raison?"
La consultation se trouve à l'intérieur de l'hôpital Avicenne de Bobigny. C'est un îlot qui semble abandonné au fond d'un couloir. Une grande pièce obscure et vétuste où atterrissent des hommes malades, marqués dans leur chair, et pour qui la douleur dit les peines de l'exil. S'ils y reviennent, c'est qu'ils ne désespèrent pas de trouver ici le moyen de tenir debout, de résister au naufrage.
LA VIE RÊVÉE DES ANGES Fiction (1h53)
Réalisateur :
Eric ZONCA Pays :
France
- 1997
Double Prix d'interprétation féminine (Élodie Bouchez et Natacha Régnier) au Festival de Cannes 1998. César 1999: meilleur premier rôle féminin (E. Bouchez), meilleur espoir féminin (N. Régnier) et meilleur film.
À vingt ans, Isa bat les pavés du Nord de la France à la recherche de petits boulots, poursuivant, sac au dos, un bonhomme de chemin plutôt accidenté. Elle rencontre Marie, jeune fille aussi désepérée qu'elle-même peut sembler optimiste, qui lui propose de venir s'installer chez elle. Commence alors une amitié plutôt chaotique... Ce film désarme par sa spontanéité, sa justesse et le coeur énorme qui s'en dégage. Double Prix d'interprétation féminine (Élodie Bouchez et Natacha Régnier) au Festival de Cannes 1998. César 1999: meilleur premier rôle féminin (É. Bouchez), meilleur espoir féminin (N. Régnier) et meilleur film.
Mona fait de l'auto-stop. Elle dérive au gré des rencontres. Elle est sale et ne veut pas qu'on l'aime à tout prix. Jeune femme asociale, elle mourra de froid, seule. Personnage dont la vie est fragmentairement reconstruite par ceux qui l'ont rencontrée, Mona est une rebelle débarrassée du romanesque habituel. Éprise de liberté, elle enclenche un processus d'exclusion sociale dont l'issue ne peut être que fatale. Sandrine Bonnaire démontre à ceux qui en doutaient qu'elle est bien plus que la créature de Maurice Pialat.
Un document surprenant sur le monde méconnu des malades mentaux. Exclus de la société, ces malades sont souvent condamnés à passer leur vie dans des asiles. En 1978, le Docteur Roelandt, chef de service de l'hôpital psychiatrique d'Armentières (région lilloise) bouleverse le régime thérapeuthique qui leur est infligé. En coopération avec des médecins généralistes, des élus locaux, des assistantes sociales, des enseignants, des policiers, des artistes,... il crée de nouvelles structures adaptées et viables dans la ville afin que ses patients puissent accéder à un certaine autonomie et donner un nouveau sens à leur existence. Une nouvelle approche de la santé mentale illustrée par des interviews de malades, du personnel médical et de l'initiateur de la "psychiatrie citoyenne".
Rosie a treize ans et les questions qu'on lui pose à son arrivée dans un home pour jeunes délinquants la plongent dans ses souvenirs. Une mère trop jeune, un frère aîné brutal et autoritaire et ce monde meilleur qu'elle s'est créé et dans lequel elle se réfugie de plus en plus souvent en compagnie de son prince Jimi. Bouleversant.
PRIÈRE DE RÉINSÉRER Documentaire (52 min)
Réalisateur :
Jean-Michel CARRE Pays :
France
- 1992
Nominé au 7 d'Or à Paris en 1993 et aux Emmy Award
L'échec des tentatives de réinsertion des détenus est un problème majeur de la justice auquel notre société semble incapable de répondre. La prison ne règle rien. Misère affective et matérielle y sont au contraire accentuées: déresponsabilisation, marginalisation, rupture avec la famille, avec les enfants, humiliation... Le document suit des jeunes femmes dans leurs tentatives de réinsertion, dès leur sortie de prison, à la recherche d'un travail, d'un logement, chez le juge, dans leur famille. Comment accéder à la normalité malgré tous les obstacles qu'elles rencontrent? Comment ne pas rechuter et se retrouver à nouveau en prison?
STAND-BY Fiction (1h59)
Réalisateur :
Stephanik Roch Pays :
France
- 2000
Prix du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Dominique Blanc, lors du Festival international du film du Caire en 2000.
Prix de la meilleure première œuvre, lors du Festival des films du monde de Montréal en 2000.
Prix Tournage, lors du Festival du film d'Avignon en 2001.
Nomination au prix du meilleur film, lors du Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires en 2001.
César de la meilleure actrice pour Dominique Blanc et nomination au César de la meilleure première œuvre en 2001.
Hélène et Gérard sont à la cafétaria de l'aéroport et vont embarquer pour Buenos-Aires où ils ont décidé de s'installer. Soudain, Gérard annonce à Hélène qu'il ne l'aime plus, qu'il la quitte. Il lui rend ses bagages, elle tente de le raisonner et de le retenir mais reste seule, désemparée, à Orly. Elle ne va plus quitter l'aéroport, va se prostituer avec des voyageurs en transit et accomplir ainsi une sorte de voyage initiatique. Un premier film très maîtrisé, un rôle magnifique pour Dominique Blanc (César 2001) et une très belle photo.
Une traversée de l'Europe qui commence à Ceuta, enclave espagnole sur les côtes marocaines et s'achève à Berlin. De visage en visage, le film nous entraîne du Sud vers le Nord. Par sa présence, son expérience de vie partagée, chacune des personnes rencontrées sur la route témoigne de ce que signifie être un migrant sans papiers en Europe, aujourd'hui. Chacun d'entre eux se pose la question du goût, de l'odeur et de la couleur que nous voulons donner à nos lendemains.
Denis est arrêté par la police. Comme ce n'est pas la première fois, il risque gros. Mais le juge d'instruction le soumet au choix suivant: soit il retourne en prison, soit il accepte un programme de réinsertion. C'est ainsi qu'il se retrouve dans un centre d'inadaptés: autistes, psychotiques, anorexiques... Dans un premier temps, Denis a des difficultés à s'intégrer, mais grâce à la patience du responsable du centre et à la gentillesse des pensionnaires, il se transforme...
"Dans certaines maisons de la région d'Ainay-le-Château, dans le Bourbonnais, un des murs de la chambre des propriétaires était autrefois percé d'une lucarne. L'ouverture ainsi pratiquée donnait sur les quartiers réservés à leurs pensionnaires, des malades mentaux, hommes et femmes. Les "parents d'accueil" pouvaient dès lors aisément surveiller les égarements passagers de leurs "protégés". Voilà déjà cent ans que ces pratiques existent et, aujourd'hui, quatre cents familles de l'endroit accueillent quelque mille patients principalement originaires d'hôpitaux parisiens. Là, c'est la campagne, nous y sommes des étrangers. Les gens de la ville n'ont pas colonisé les lieux, ils y ont envoyé leurs fous. Ces hommes et ces femmes ne sont pas un problème dont il est urgent de parler: ils ne dérangent personne, ils sont hors du monde, du nôtre. Chacun d'entre eux est, tout au plus, une petite tragédie du grand ordinaire, de celles que la société préfère laisser dans l'ombre et qui nous laisse toujours un arrière-goût amer" (Th. Augé).