Le décor : l’hôpital psychiatrique d’Evreux à la veille de sa démolition. En guise d’introduction, un mouvement de travelling arrière, rapide et sec, traversant une fenêtre. Ainsi s’annonce le programme du film : aller du dehors vers le dedans, porté par le souffle du vent. Rebattant les cartes en déliant les images du son qu’il retravaille par une synchronisation partielle, Quentin Brière Bordier focalise toute son attention aux sonorités de la vie matérielle. Claquement des ciseaux du coiffeur, ronronnement du rasoir éléctrique, cliquetis des couverts, autant de présences sonores magnifiées par un somptueux noir et blanc. Exempt de parole, le film oppose au témoignage un regard attentif aux visages et aux gestes ritualisés de la vie quotidienne. Attention dénuée de toute nostalgie pour les murs usés de ces espaces désuets, dont la tonalité carcérale surgit au détours de quelques plans violents, saccadés. Et alors que peu à peu, dedans, les espaces se vident, vouant à la disparition des ultimes traces des vies passées, et que dehors la destruction fait rage, murs détruits, arbres arrachés dans le fracas des tronçonneuses, on voit ces corps prostrés, têtus dans leur mutisme. On l’a compris, des arbres qu’on abat à ces derniers hommes, Quentin Bordier nous convie à déplacer notre regard au-delà de toute compassion pour, comme le titre évoquant Murnau le suggère, nous souvenir d’une humanité qui est aussi la nôtre”. http://quentinbrierebordier.wordpress.com/2013/03/23/les-derniers-hommes-2/
"Depuis sa chaise roulante, Stephen Dwoskin enquête sur l'essence de la douleur. A partir d'expériences individuelles, il élabore sa recherche et questionne à son tour son propre rapport à la douleur, celle de l'esprit, du coeur, de l'âme et du corps. Un film au ton humble et bouleversant en quête de compréhension de la condition humaine, complexe et fragile. Auteur d'une trentaine de films expérimentaux d'inspiration autobiographique, Dwoskin voit en la douleur une des expériences fondatrices de l'humain" (www.renardfilms.org).
RETOUR À KOTELNITCH Documentaire (1h46)
Réalisateur :
CARRÈRE Emmanuel Pays :
France
- 2003
le film a reçu le Prix spécial du jury au Festival Premiers plans
d'Angers.
Kotelnitch est une petite ville située à 800 km à l'est de Moscou. L'auteur y est d'abord allé sur les traces d'un prisonnier de guerre hongrois qui y avait passé 55 ans, oublié de tous, dans un hôpital psychiatrique. Il y est retourné une première fois faire ce qu'il croyait alors être un film documentaire à partir du personnage féminin trouble rencontré lors du premier tournage: Ania. Plus tard, Emmanuel Carrère apprend l'assassinat de Ania, par un fou semble-t-il. Il retourne alors à Kotelnitch une troisième fois pour son enterrement. Il s'est rendu compte que ces trois tournages, étalés sur deux ans, racontaient une histoire et que cette histoire était la sienne... Compléments DVD: "Le Soldat perdu" (documentaire réalisé par Emmanuel Carrère pour l'émission Envoyé Spécial, 52') - "Ania prend sa guitare" (séquence musicale, 3').
Etudiant en dernière année à l’école de cinéma à Nantes, Cinécréatis, j’ai profité d’un projet nécessaire à l’obtention de mon diplôme pour développer l’idée de ce documentaire. Un soir sur les réseaux sociaux, je suis tombé par hasard sur un article qui parlait d’améliorer la communication des autistes grâce à un robot. Je me suis alors vite rendu compte que je ne connaissait rien de l’autisme et était forgé de préjugés. J’ai donc commencé à me renseigner et ai malheureusement réalisé le retard que possède la France dans la prise en charge des personnes autistes. Pire, j’ai réalisé que ce retard est en partie dû au fait que les gens sont ignorants comme je l’étais avant de m’y intéresser. Touché par l’Histoire avec un grand H de l’autisme, et par des histoires de personnes souffrant de cette exclusion de toutes vies sociales - souvent dûe à des préjugés et un problème de communication sur le sujet - j’ai décidé de faire ce film pour essayer de sortir l’autisme de l’ombre. Ce documentaire consiste donc à suivre le quotidien de différentes personnes avec autisme afin d’avoir une vision plus globale de ce handicap et apprendre à les connaitre. L’idée est de s’immiscer dans leur quotidien pour voir à quoi cela ressemble, leurs difficultés, leurs compétences en s’intéressant véritablement à l’humain afin de ne pas les ranger tout de suite dans des catégories.