Réunis à Montréal à l’occasion d’un colloque organisé par le GESH, Catherine Ducommun Nagy, Serge Tisseron et Eric Trappeniers nous livrent leurs réflexions sur les thèmes de la honte et de la loyauté et posent certains repères pour mieux comprendre ces deux sujets omniprésents mais rarement abordés en intervention et en psychothérapie.
Catherine Ducommun Nagy est psychiatre et auteur de "ces loyautés qui nous libèrent". Serge Tisseron est psychiatre et auteur de "la honte : psychanalyse d’un lien social". Eric Trappeniers est psychologue et auteur de "Cause toujours ! A quoi on obéit quand on désobéit"
Un Roumain arrive chez une analyste qu’un ami lui a conseillée. Il la voit chaque semaine, lui parle, mais très vite se renseigne sur elle : elle est écrivain, elle habite une maison en bois dans un asile de fous. Au bout d’un an, il rassemble ses forces, il lui dit qu’il en a marre de lui parler de ses problèmes, que ça l’emmerde. Il veut faire un film sur sa parole, à elle.
La dépression nerveuse touche un nombre considérable de personnes, jusqu'à une sur cinq d'après certaines sources. Ses causes sont multiples et les mécanismes de son déclenchement restent mal élucidés. Les témoignages de personnes ayant souffert ou souffrant encore de dépression sous l'une ou l'autre de ses formes (dépression réactionnelle, mélancolie, maniaco-dépression,...) sont commentés par un psychiatre qui insiste sur la triple dimension, biologique, psychologique et sociale de la dépression.
Psychiatrie, folie, maladie mentale, des mots qui font peur et que l'on préfère réserver aux autres. Des mots qui impliquent ou qui impliquaient souvent enfermement, asile. Beaucoup de choses ont évolué ces trente dernières années (anti-psychiatrie, neuroleptiques, réflexion psychanalytique...) pour qu'on puisse dire qu'il existe aujourd'hui de réelles alternatives à l'hospitalisation psychiatrique. L' émission propose de redéfinir la psychiatrie au départ de documents d'archives (1962, 1971, 1990, 1991) qui sont commentés par un psychiatre et un psychanalyste. Ces derniers insistent sur l'importance de rétablir la communication là où il n'y en a plus quand la personne est en souffrance et qu'elle ne peut plus trouver de soutien dans son environnement social. Leur but est de montrer que tout un chacun peut éprouver à un moment de sa vie des problèmes existentiels qui n'impliquent pas pour autant la folie et que des lieux existent où l'on peut trouver une aide (centre de santé mentale, placement familial, psychothérapie, ...).
Une collection d'entretiens avec de grands praticiens (pédiatre, psychologue, pédopsychiatre, anesthésiste, juge pour enfants, professeur de philosophie,...) qui exposent leurs réflexions et abordent les difficultés, abus et carences dont sont victimes les enfants et les adolescents au sein de la famille ou de l'école. Moyen d'information pour un travail individuel ou support d'animation collective, les entretiens sont conçus comme outil de réflexion destiné aux professionnels de la santé, de l'enfance et de la famille. Ils sont également conseillés aux parents qui s'interrogent sur les problématiques développées. L'objectif est d'engager la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le développement harmonieux de l'enfant et de l'adolescent. Un entretien entre Caroline Eliacheff, psychanalyste, et Catherine Dolto Tolitch. La société définit comme maltraitance des actes laissant des traces physiques et psychiques. Caroline Eliacheff propose une vision plus large des formes de violence: les silences, les solitudes et les atteintes à la confiance de l'enfant ainsi que la violence analytique des acteurs sociaux. Elle aborde les problèmes de répétition entre générations, la difficulté du diagnostic et l'importance pour les spécialistes de se positionner par rapport aux faits, et non à la personne qui a violenté l'enfant. Elle conseille de tenter de voir avec l'enfant, de manière générale, ce qui est permis et de ce qui est interdit, et de ne jamais juger le parent maltraitant devant lui. Pour l'enfant, seule la parole humanise les actes.
Comment aménager autour d'une situation donnée, la rencontre d'une famille d'une ethnie différente avec une équipe qui voudrait non seulement évaluer ou comprendre, mais aussi proposer une intervention efficace. Marie-Rose Moro, ethnopsychiatre, nous parle du dispositif qu'elle met en place dans la consultation ethnopsychiatrique qu'elle anime à Paris avec des familles de provenances culturelles diverses ; un modèle qu'elle voudrait aussi proposer pour des familles du quart-monde que l'on retrouve dans nos villes.
Des jeunes, des enfants et leurs parents viennent consulter, souffrance en bandoulière, sous le manteau ou sous la peau, c'est selon. Au centre médico-psycho-pédagogique, les soignants sont là pour les accompagner en thérapie. Par le jeu, le dialogue, le silence, en famille, en groupe ou individuellement, ils cheminent pour les aider à grandir. La nuit, dans les couloirs et la salle d’attente, entre rêve et cauchemar, un drôle de petit bonhomme s’anime et libère ses émotions. Il était une fois, derrière le symptôme, tapis dans l'ombre, des enfants, des adolescents et des parents qui avaient peur du loup... Loup y es-tu ?