En 1964, André Robillard s’est mis à fabriquer des fusils avec des matériaux de récupération ramassés au hasard de ses promenades dans l’hôpital psychiatrique où il vivait. Intrigué, son docteur envoya un de ces fusils à Jean Dubuffet, pour la collection d’Art Brut que celui-ci constituait en marge de la création artistique reconnue. Aujourd’hui, à quatre-vingts ans, s’il est devenu un artiste internationalement reconnu, André Robillard est aussi l’un des plus anciens patients de l’Hôpital Spécialisé en France. Il est entré à "l’asile", comme on disait alors, à l’âge de huit ans, en 1939, et y a vécu depuis, pendant soixante-dix ans, dans le même hôpital, où il fut témoin de toute l’histoire de la psychiatrie.
Depuis 1964, André Robillard fabrique des fusils avec des matériaux de récupération. Le docteur Renard a envoyé un de ceux-ci à Jean Dubuffet, collectionneur d'art brut. À son tour, celui-ci fit exposer plusieurs de ces fusils au musée de l'Art Brut à Lausanne. Cette reconnaissance l'a bouleversé et stimulé à en créer des dizaines d'autres. Dans ce film tourné dans un style très "direct", l'artiste nous fait part de son enthousiasme d'être bientôt exposé à Cologne. Ce film témoigne de l'importance d'être connu, voire reconnu, en tout cas accepté comme artiste.
Le programme "Anim'action" propose une rencontre entre écoles et monde culturel, entre élèves et artistes pendant le temps scolaire dans les écoles francophones de la région bruxelloise. L'objectif est de développer des actions culturelles, artistiques et créatrices à l'école en partenariat avec le monde associatif. Trois projets sont présentés. 1. L'axe lecture: découverte du plaisir de lire dans ses aspects relationnels et créatifs. Tous les quinze jours, un même rituel conduit les enfants au plaisir des livres, des histoires et de la lecture. Trois histoires sont racontées par une conteuse aux enfants d'une classe maternelle en présence de leurs mamans. 2. L'axe culture: la pratique créatrice en liaison avec la rencontre d'oeuvres artistiques ou culturelles. Deux artistes plasticiens rencontrent des élèves arrivés depuis peu en Belgique et tentent de leur faire vivre une expérience de création. 3. L'axe éducation permanente: une citoyenneté active et la pratique de la démocratie par l'ouverture de l'école à son environnement social et culturel. Une animatrice du Creham et un éducateur montent une pièce de théâtre sur le thème de l'intolérance dans laquelle se mêlent chant, cirque, rap et break dance.
Le programme "Anim'action" propose au sein de l'enseignement francophone de la région bruxelloise une rencontre entre écoles et monde culturel, entre élèves et artistes. L'objectif est de développer des actions culturelles, artistiques et créatrices à l'école en partenariat avec le monde associatif. Trois projets sont présentés: 1. L'axe lecture, "De mains et de mots": Tout un univers de rêve, celui des contes et des histoires racontés aux enfants, s'est créé autour de Chantal et Lisy. Elles sont conteuses et s'adressent, chacune dans leur langage, à des enfants sourds et malentendants. La langue des signes et le langage parlé se côtoient pour ouvrir les portes à l'imaginaire et à la créativité des enfants. 2. L'axe culture, "Approche de la danse contemporaine et de la musique": Pendant que Pierre Rubio, danseur, initie une classe à la "danse contact" et à l'improvisation, Alexandre Furnelle, contrebassiste, entraîne un groupe d'une autre école à construire des instruments de musique avec des objets de récupération (verres, pièces de vélo, pots de fleurs,...). L'orchestre ainsi formé accompagnera la chorégraphie. 3. L'axe éducation permanente, "Jardins mobiles": Imaginer d'abord les costumes: les dessiner, envisager les matières intéressantes à utiliser, les coudre, les essayer... Imaginer encore des chars légers, sans moteur... Mixer le tout avec un des groupes de la Zinneke parade 2002!
Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène: furieux, terrifié, paroxystique. Son oeuvre poétique et théâtrale possède ce même caractère extrême et reflète un esprit torturé, un moi fragmenté, en quête d'incarnation. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Antonin produit deux livres qui dérangent les hommes, qui sont "comme une porte ouverte qui les mène là où ils n'avaient jamais consenti à aller": "L'Ombilic des Limbes" et "Le Pèse-Nerfs". Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit ses "états innombrables" et sa douleur. Celle-ci aura raison de lui: il sera interné en 1939. Antonin Artaud, désespéré, remplit 406 cahiers en trois ans... Artaud est-il mort avant d'être né? L'hypothèse irrigue le documentaire d'André S. Labarthe qui conduit avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin et célèbre le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie.
Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène: furieux, terrifié, paroxystique. Son oeuvre poétique et théâtrale possède ce même caractère extrême et reflète un esprit torturé, un moi fragmenté, en quête d'incarnation. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Antonin produit deux livres qui dérangent les hommes, qui sont "comme une porte ouverte qui les mène là où ils n'avaient jamais consenti à aller": "L'Ombilic des Limbes" et "Le Pèse-Nerfs". Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit ses "états innombrables" et sa douleur. Celle-ci aura raison de lui: il sera interné en 1939. Antonin Artaud, désespéré, remplit 406 cahiers en trois ans... Artaud est-il mort avant d'être né? L'hypothèse irrigue le documentaire d'André S. Labarthe qui conduit avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin et célèbre le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie.
AVANT QUE LES MURS TOMBENT Documentaire (27 min)
Réalisateur :
Duchemin Eve Pays :
Belgique
/
Pays-Bas
- 2008
2009 : Traces de vie - Clermont-Ferrand (France) - Mention spéciale
2009 : Doc en courts - Lyon (France) - Prix du Jury Étudiant
Près de Charleroi, Colin vit seul avec sa mère dans une maison insalubre, qui s'effondre chaque jour, un peu plus. Face à la misère, il écrit avec ses potes dans sa chambre, devenue pour l’occasion, une "maison de jeunes" improvisée. Du rap comme exutoire et comme nécessité. La seule manière qu'ils ont trouvée pour faire parler de cette pauvreté au cœur de l'Europe, et qu'on ne regarde plus. Même à travers nos téléviseurs. Tant que cette maison résiste, ils ne traîneront pas dehors. Tant qu’ils écrivent, ensemble, ils ne tomberont pas. "Avant que les murs tombent" évoque une jeunesse de laissés-pour-compte, au bord la chute.
Portrait du peintre et écrivain belge Georges Moinet qui présente son oeuvre picturale et littéraire. Le peintre et écrivain belge Serge Moinet a passé douze années d'internement dans un asile psychiatrique, et s'est réfugié pendant dix ans dans un mutisme complet. Devant la caméra de Thierry Zéno, dont c'est la première réalisation avant le sulfureux "Vase de noces", il parle, parle beaucoup, lit des papiers, explique ses tableaux et sa conception du monde qu'ils illustrent, une cosmogonie personnelle liée au fonctionnement du cerveau et de la cellule, à la réverbération de la pensée. A son discours, à peine audible, cohérent dans la logique "folle", fait écho, à l'arrière plan, le brouhaha d'une salle d'hôpital. Thierry Zéno a choisi de filmer le visage du peintre comme ses tableaux, en gros plan. Il se rapproche des yeux, de la bouche, de la barbe, du menton, comme il capte un fragment de tableau. Dans l'art brut, plus encore qu'ailleurs, la personnalité et la création sont liées.
Roger Chomeaux, dit « Chomo », artiste pluridisciplinaire aujourd’hui disparu, a voué sa vie à la création. Son travail hors des circuits traditionnels de l’art utilisait essentiellement pour ingrédients des matériaux de récupération les plus divers, qu’il allait chercher dans les décharges environnantes ou dans les sous-bois. Pendant la plus grande partie de sa vie, seul sur une parcelle de la forêt de Fontainebleau, vivant en ascète, dans des conditions très rudes et dans le plus grand dénuement, Chomo bâtit ce qu’il nomme le "Village d'Art Préludien", son monde à lui. Ce microcosme est constitué d’un ensemble de bâtisses, composé de « L'Eglise des Pauvres », du « Sanctuaire des Bois brûlés » et du « Refuge », des constructions destinées à abriter ses nombreuses sculptures et peintures. Reclus dans son univers, Chomo a refait le monde à sa manière, un monde parallèle où la création est omniprésente, alimentée d’énergies invisibles. “Je suis gouverné par les forces cosmiques” déclarait-il.
" Couples en résidence " poursuit la trajectoire que Gérard Preszow a entamé avec "A l'école de la Providence" (2000) d'abord" " et " Bruxelles sur un plateau "(2001)" " ensuite. Bruges, mai 2002 : quatre artistes handicapés et quatre artistes contemporains occupent une maison pendant une semaine au cours de laquelle ils sont invités à produire une exposition publique. " Couples en résidence " fait apparaître le noyau de cette action : comment chaque couple d'artistes s'y prend pour arriver à des fins communes ? Quelles stratégies relationnelles met-on en place pour rejoindre l'autre ? Au nom de quelles valeurs morales et artistiques ? Quel est le désir de l'autre ? Comment le comprendre ? Que veut-il ? Mais qui est cet autre ? Et l'autre de l'autre ? " Couples en résidence " est autant un moment de saisie des questions touchant à l'art et ses marges que l'occasion d'éprouver les malentendus, les souffrances et les joies du couple d'aujourd'hui.
Mathieu Pinède met en scène son propre visage démultiplié pendant qu’il récite, peut-être comme une litanie, quelques-uns des messages, paroles répétées et fortes comme des incantations, qui semblent être les remparts de sa vie.
"La maladie, la folie et la mort sont les anges noirs qui ont veillé sur mon berceau à ma naissance", disait Edvard Munch (1863-1944). Très tôt marqué par la mort et la folie, ces thèmes sont récurrents dans l'art du peintre norvégien. Sa mère et une de ses soeurs meurent alors qu'il est encore enfant. Sa deuxième soeur sera atteinte de folie. Munch vit alors dans l'angoisse de ce lourd destin familial et prendra le pinceau pour exprimer son tourment. Son art est intimement lié à son histoire personnelle. Evitant les normes de représentation et de montage des films biographiques, Peter Watkins a ajouté des éléments très personnels et subjectifs à cette biographie des jeunes années de Munch, aux prises avec les conventions et le puritanisme de son époque. Par un montage audacieux, revisitant les techniques documentaires et narratives, Watkins pousse un "cri" personnel autant qu'il dresse le portrait de l'artiste et de son milieu. Considéré par beaucoup comme un des très rares films autobiographiques de qualité, "Edvard Munch" est sans doute la meilleure oeuvre jamais consacrée à l'acte créatif et à la peinture. Un chef-d'oeuvre, réalisé à l'époque pour la télévision suédoise et projeté en avant-première dans sa version cinéma.
Le psychologue et criminologue flamand Steven De Batselier, lié à l'époque au projet thérapeutique non-conventionnel "Passage 144" à Louvain, a co-signé ce travail autour de l'univers torturé d'un psychopathe criminel. Le film est construit au moyen, d'une part de textes poético-autobiographiques du détenu, que l'on ne verra jamais, et d'autre part de ses hallucinants dessins, qui nous mettent en contact avec des pensées et sentiments d'un sinistre accompli.
Voilà plusieurs années que des artistes interviennent en milieux de soins mais leur travail reste peu ou mal connu du grand public. La commission Art et Santé œuvre à faire connaître ce champ d’action essentiel de la culture et à interroger ces pratiques. Elle a choisi cette fois-ci le format de l’image pour aborder plusieurs questions de fond : quel est l’engagement de l’artiste qui choisit de travailler en milieux de soins ? Quel rapport entretient-il avec ce milieu ? Quelle collaboration entre l’artiste et le soignant ? Quels effets et quelle durabilité ont ces pratiques ?
À partir des nombreuses images recueillies en suivant plusieurs artistes et institutions culturelles dans divers milieux de soins à Bruxelles et en Wallonie, Isabelle Rey a réalisé un montage de 18 minutes divisé en trois chapitres. « Vue sur coulisses » aborde plus particulièrement les spectacles « en chambre », « Déployer l’instant » se penche davantage sur les ateliers organisés en milieux de soins, et « Empreintes et traverses » sur la collaboration entre artistes et soignants.
Au-delà des autistes prodiges dont on parle souvent dans les médias, on retrouve de nombreux autistes dessinateurs dont les oeuvres nous interpellent. Qu'est-ce qui caractérise leur travail? Qu'est-ce qui les différencie des autres dessinateurs? Reproduisent-ils tout simplement, mais avec talent, ce qu'ils voient ou sont-ils de véritables artistes? Nous avons rencontré trois autistes dessinateurs extrêmement doués: Pierre Godefroy de Valognes en France, Miguel Malo de Montréal et le jeune Jules Guermonprez, âgé d'à peine 11 ans, de Grenoble. Ils nous ont parlé de leur travail : thèmes, inspiration, motivation, technique, devenir de leurs oeuvres... Pour nous aider à mieux comprendre les relations entre l'art, la perception et l'autisme, nous avons demandé au professeur et chercheur Laurent Mottron du Centre d'excellence en troubles envahissants du développement de l'Université de Montréal, de commenter leurs oeuvres et ce qu'ils en disent. Ces autistes dessinateurs ont en effet des particularités perceptives qui leur permettent de transposer très précisément ce qu'ils voient ou imaginent, maîtrisant notamment, très jeunes et avec talent, la perspective. Toutefois, comme le font tous les artistes, ils interprètent et transforment la réalité en développant un style pictural qui leur est propre, combinant formes et couleurs, et ils se servent de leur art pour communiquer et prendre leur place dans la société. Accès : http://cecom.qc.ca/boutique/
LA FEMME 100 TÊTES Documentaire (20 min)
Réalisateur :
Eric DUVIVIER Pays :
France
- 1968
Médaille d'Argent à la Biennale de Venise 1969
Ce film est une adaptation cinématographique du roman " La femme 100 têtes " de Max Ernst, tentant l'expérience de transformer le livre d'images mouvantes et vivantes en réalisant les mêmes surimpressions que dans les collages originaux. Cet essai a l'ambition d'apporter quelques contributions aux recherches du surréalisme dans l'exploration de l'inconscient.
Sur les murs de Libreville au Gabon, il y a les écrits d'un personnage connu sous le pseudonyme du "Maréchalat du roi Dieu". André Ondo Mba de son vrai nom est un personnage particulier... Il souffre de schizophrénie paranoïde aigüe et est atteint de surdité. Au fil des années, il a développé un art graphique par l'écriture où il prêche les mythologies qui lui sont dictées depuis l'au-delà par son double immortel. Ses écrits font penser à l'écriture automatique des poètes surréalistes. Pour les médecins psychiatres il est considéré comme un cas, pour le commun des Librevillois qui ne le connaissent qu'à travers ses écrits c'est un poète, un philosophe, un mystique.
Compléments DVD: Entretien avec la réalisatrice (32') - Filmographie.