Dans la vie, Antonin Artaud était comme sur scène: furieux, terrifié, paroxystique. Son oeuvre poétique et théâtrale possède ce même caractère extrême et reflète un esprit torturé, un moi fragmenté, en quête d'incarnation. Il exorcise par une écriture-cri une réalité qui lui échappe. Jeune, Antonin produit deux livres qui dérangent les hommes, qui sont "comme une porte ouverte qui les mène là où ils n'avaient jamais consenti à aller": "L'Ombilic des Limbes" et "Le Pèse-Nerfs". Il y crée une nouvelle rhétorique qui transcrit ses "états innombrables" et sa douleur. Celle-ci aura raison de lui: il sera interné en 1939. Antonin Artaud, désespéré, remplit 406 cahiers en trois ans... Artaud est-il mort avant d'être né? L'hypothèse irrigue le documentaire d'André S. Labarthe qui conduit avec brio le théâtre cruel de la vie d'Antonin et célèbre le poète, révolutionnaire de l'art et de la vie.
A Sarcelles, la réalisatrice Marie De Laubier filme au quotidien une maison de retraite dirigée par une femme vive, attentive et chaleureuse. Cette dernière a décidé de regarder la vieillesse et la mort droit dans les yeux, plutôt gaiement que tragiquement, et d'injecter de la vie et de l'humour à la fin de vie de ses pensionnaires. À travers ses yeux, est proposée une galerie de portraits insolites ou inattendus - et souvent sereins. Ce document n'oublie cependant pas de soulever les problématiques du placement en home, des relations avec le personnel soignant et avec la famille, de la perte d'autonomie et de liberté, des troubles de la mémoire, de la solitude et de la mélancolie...
Né à Constantine en 1966, documentariste engagé, Malek Bensmaïl dépeint à travers son oeuvre non seulement l'Algérie, mais aussi les rapports Nord/Sud et la dualité modernité/tradition. Portraitiste d'une société algérienne et de sa diaspora, il tente, par le biais de la caméra, de mieux faire comprendre son pays, de proposer un autre regard sur l'Algérie d'aujourd'hui... Plébiscités par la presse, ses films sont régulièrement primés dans de nombreux festivals. 1. "Aliénations" (2004 - 105 min) 2. "Le grand jeu" (2005 - 89 min)
Portrait du peintre et écrivain belge Georges Moinet qui présente son oeuvre picturale et littéraire. Le peintre et écrivain belge Serge Moinet a passé douze années d'internement dans un asile psychiatrique, et s'est réfugié pendant dix ans dans un mutisme complet. Devant la caméra de Thierry Zéno, dont c'est la première réalisation avant le sulfureux "Vase de noces", il parle, parle beaucoup, lit des papiers, explique ses tableaux et sa conception du monde qu'ils illustrent, une cosmogonie personnelle liée au fonctionnement du cerveau et de la cellule, à la réverbération de la pensée. A son discours, à peine audible, cohérent dans la logique "folle", fait écho, à l'arrière plan, le brouhaha d'une salle d'hôpital. Thierry Zéno a choisi de filmer le visage du peintre comme ses tableaux, en gros plan. Il se rapproche des yeux, de la bouche, de la barbe, du menton, comme il capte un fragment de tableau. Dans l'art brut, plus encore qu'ailleurs, la personnalité et la création sont liées.
BOWLING FOR COLUMBINE Documentaire (2h00)
Réalisateur :
Michaël MOORE Pays :
Etats-Unis
- 2002
Prix du 55ème anniversaire du Festival de Cannes (2002), le César du meilleur film étranger (2003) et l'Oscar 2003 du meilleur documentaire
Avec plus de 10.000 meurtres par arme à feu chaque année, les États-Unis détiennent le triste record mondial d'homicides et d'agressions au quotidien... S'inspirant du fait divers de la tuerie à la Columbine High School, au Colorado, Michael Moore critique l'industrie de l'armement aux États-Unis, la liberté avec laquelle les citoyens américains peuvent se procurer des armes, ainsi que le laxisme de l'État en matière de législation en la matière. Par ses investigations réalisées au moyen d'analyses chiffrées, d'images d'archives et d'interviews (dont celle de Charlton Heston, chef de file de la National Riffle Association), Michael Moore tente de cerner les facteurs qui poussent la population américaine à se retrancher dans la violence. Il dresse un bilan provocateur, à la fois terrifiant et drôle, d'une nation où 250 millions d'armes à feu sont en circulation.
Récit d'expérience en même temps que documentaire d'accès à Nietzsche, ce film retrace un voyage sur les lieux mêmes (Sils Maria, Venise, Gênes, Nice, Turin,...) où, durant les dix années de son errance, Nietzsche a séjourné et rédigé ses ouvrages majeurs. L'oeuvre et la vie du philosophe sont ainsi évoquées du point de vue d'une expérience est une esquisse pour rendre compte de cette grammaire d'images fondamentale. Le langage des images mentales est toujours encore à restituer." Yann Kassile vécue.
"Ce que Nietzsche a parcouru, nous le parcourons. Notre tête n'éclatera pas. Nous avancerons comme il a avancé, en défrichant, en interrogeant, animés de pensées jamais calmées, inquiètes et joyeuses, foisonnantes et pures. Nietzsche n'indique pas le chemin, il indique la marche, qu'il faut marcher. En outre, L'expérience de Nietzsche est un film porté par un désir formel élémentaire: approcher la langue des représentations mentales qui nous sillonnent et nous constituent. Il
"Duel en 2 voix" raconte le combat quotidien de trois femmes, trois générations aux prises avec les troubles du comportement alimentaire. Entre la voix du contrôle et celle du non contrôle, l'anorexique-boulimique doit composer et négocier chacun de ses actes. Souffrances et solitude sont au plat du jour. Comme quoi, le problème se situe bien au delà du corps et de l'image corporelle.
L'anorexie-boulimie, maladie complexe qui part de l'intérieur, est un combat quotidien entre le désir du contrôle absolu du corps et le désir de vivre. Un combat sournois qui se vit dans la solitude et la détresse, ignoré de tous. Entre la voix qui hurle "mange pas!" et celle qui supplie, "aime-moi!", Joanny, Catherine et Annick nous parlent de cet équilibre tant recherché et des pièges qui se trouvent sur leur chemin. Mais au-delà des voix qui se répondent en duel chaque jour, il arrive parfois qu'on commence à prendre conscience de la vie qui nous entoure. Ce jour-là, la maladie occupe moins de place.
Note: Le film a reçu la Mention spéciale du jury, Festival international du film de santé de Liège, ImagéSanté 2006, et le Golden Sheaf Award, catégorie Documentary Science/Medecine, Festival du court-métrage de Yorkton, 2006.
"A TROP se pencher sur eux, c'est la meilleure position pour recevoir un coup de pied au derrière" Fernand Deligny c'est une ligne, des lignes, ces remarquables "lignes d'erres" (transcriptions des déplacements et des agirs des enfants mutiques) qui on fait rêver Gilles Deleuze et Félix Guattari. C'est aussi, dés 1945, son livre "Graine de crapule. Conseils aux éducateurs qui voudraient la cultiver". C'est inlassablement avec les incurables, les invivables. En 1967, il s'installe définitivement dans une petite maison dans les Cévennes et crée un réseau de "présences proches". Il était une fois un NOUS et c'est justement là que nous mènent ce film-carnet-notes. Là, LOIN. Loin de ces "lieux prévus pour", "lieux exprès", "lieux tout à fait pour"... LOIN de la "loi du langage" oppressante. En plein milieu des Cévennes, en plein milieu d'une "tentative": tracer des lignes "afin de voir ce qui (ne) nous regarde pas", "afin de voir ce que notre regard aveugle de parlant à bien du mal à voir". Ce film prend son temps, prend le rythme des "tentatives" et laisse s'entremêler, une vieille cafetière, quatre pierres plates, la nourriture qui cuit, l'eau, le feu, l'abri, le territoire, les trajets... Quiétude. "Personne ne cherche à savoir de quoi ils sont atteints, nous sommes à la recherche de ce qui nous manque pour être existant à leurs yeux"... Film-hommage aussi, à ce gamin-là, Janmari.
Une collection d'entretiens avec de grands praticiens (pédiatre, psychologue, pédopsychiatre, anesthésiste, juge pour enfants, professeur de philosophie,...) qui exposent leurs réflexions et abordent les difficultés, abus et carences dont sont victimes les enfants et les adolescents au sein de la famille ou de l'école.
Moyen d'information pour un travail individuel ou support d'animation collective, les entretiens sont conçus comme outil de réflexion destiné aux professionnels de la santé, de l'enfance et de la famille. Ils sont également conseillés aux parents qui s'interrogent sur les problématiques développées. L'objectif est d'engager la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le développement harmonieux de l'enfant et de l'adolescent.
Un entretien avec David Le breton, professeur de sociologie à l'Université de Strasbourg et membre de l'Institut de France. Animé par Françoise Puig, éducatrice spécialisée, directrice de l'établissement pour adolescents et membre d'Anthéa.
"Les conduites à risque sont pour les jeunes générations en détresse, une forme de résistance. Ce sont des tentatives de vivre et non des tentatives de suicide. Ce sont des appels à vivre, des actes de passage, rarement des pathologies, ce sont des anthropo-logiques. Ce sont des jeunes qui ont besoin de passeurs, de compagnons de route, d'éducateurs qui leur donne envie de grandir."
Autour de 18 mois, l'enfant entre dans un phase d'opposition, la période du "non". Ce "non" est perçu comme provocateur ou agressif. Dans cette période, la tâche des parents est d'offrir un cadre de limites structurantes et un soutien affectif à l'enfant. Par ce biais, il pourra intégrer des repères internes indicateurs de règles de vie en commun et aussi identifier ses besoins. Les parents peuvent aider l'enfant à reconnaître les différentes sensations qu'il éprouve dans la conquête de son indépendance et de sa créativité. Sur base de témoignages de parents, la découverte de différentes attitudes face à ces comportements.
Quatre scientifiques font le bilan des connaissances dans le domaine de la psychologie et de la neurobiologie des émotions humaines. Ils retracent les recherches menées depuis le "Traité des passions" de Descartes, en passant par les études de Darwin qui annoncent le début de la psychologie des émotions, complétées par les travaux de Duchenne de Boulogne, qui a catalogué les expressions humaines en déterminant leurs relations avec les muscles de la face et, qui sont actuellement poursuivies par Paul Ekman, professeur de psychologie. Antonio Damasio, professeur de neurologie, explique la différence entre émotions et sentiments, l'universalité des émotions et le rôle du cerveau comme siège de celles-ci. Ray Dolan, professeur de neuro-imagerie, présente la fonction de l'hippocampe qui intervient dans notre capacité à mémoriser et à recréer les émotions. Enfin, Atsuo Takanishi, professeur de génie mécanique, tente de mettre en équation le cerveau humain et les processus mentaux à l'aide d'un robot... Les explications sont soutenues par des extraits de films, des photographies, des dessins, des gravures et la voix de Michel Bouquet.
1. "Guérir autrement" (58'): Un film de Youki Vattier avec David Servan-Schreiber, d'après son best-seller "Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse"... En s'appuyant sur les parcours de trois femmes combattant la dépression, "Guérir autrement" explore les médecines alternatives, celles prônées par le célèbre neuropsychiatre français David Servan-Schreiber, persuadé que les maux de l'âme, quand c'est possible, devraient être traités de la manière la plus naturelle qu'il soit. Le médecin nous guide dans les dédales mystérieux du cerveau et nous explique comment ces méthodes différentes agissent, soulagent et nous rendent les clés de notre mieux-vivre. Un message d'espoir: Pour guérir l'esprit, il est possible de passer par le corps. Celui-ci serait notre meilleur allié, susceptible de réveiller nos énergies internes et de nous ramener, tout en douceur, sur les chemins du mieux-être...
2. "Soulager la souffrance" (42'): Entretien exclusif de David Servan-Schreiber par Patrice Van Eersel. Après des études de médecine et de psychiatrie, David Servan-Schreiber s'est tourné vers la recherche fondamentale en neurosciences cognitives. Il est ensuite revenu à la pratique clinique tout en poursuivant ses travaux sur la neurobiologie des émotions. Il a créé et dirigé un centre de médecine intégrée à l'université de Pittsburgh où il enseigne en qualité de professeur clinique de psychiatrie. Il est l'auteur des best-seller "Guérir" et de "Anticancer" parus aux Editions Robert Laffont.
3. "Cas pratique psycho-fiction: David Servan-Schreiber au travail" (52'): Jean apprend qu'il est atteint d'une tumeur cérébrale cancéreuse inopérable. Tout bascule, il décide alors de consulter David Servan-Schreiber. Montrant ses nombreux entretiens avec le psychiatre, seul ou accompagné de ses proches, cette fiction met en lumière le travail de psychothérapie et son rôle déterminant pour vivre mieux une épreuve douloureuse. (Réal. Eric Le Roch)
Du Quai 9 à Genève, un des rares locaux d'injection en Europe, aux coteaux du Valais, ce film nous montre des univers très dissemblables dans lesquels s'inscrivent différentes trajectoires de vie.
Sans complaisance mais sans jugement, avec un récit qui alterne entre la réalité brutale de l'addiction et la poésie d'images symboliques et évocatrices, ces témoignages rendent compte de l'intimité de six personnes entre 25 et 85 ans, qui nous exposent leurs vécus, leurs addictions, leurs années dans la rue, leurs combats contre les préjugés et la maladie psychiatrique, les affres de la dépendance et la force qu'il a fallu - pour certains - afin d'arriver à s'en sortir.
Le document dresse un portrait de groupe de personnes qui parlent librement de leurs pratiques sexuelles. Résidant à Poix de Picardie, un village dans la Somme, un instituteur à la retraite et sa femme, une aide-soignante, forment un couple populaire dans la région qui n'hésite pas à pratiquer l'échangisme et à organiser des soirées réputées "chaudes". Une journaliste célibataire de Lyon, collectionne les relations amoureuses de courte durée tout en rêvant d'une vie de famille. Un commercial dans une start-up, et sa femme, mère au foyer, s'avouent mutuellement leur infidélité. Deux pensionnaires dans un foyer de l'association des paralysés de France, évoquent leur vie sexuelle comparable à celle de couples normaux. Avertissement: Le document est interdit au moins de 12 ans. Daniel Karlin filme les corps qui s'entremêlent avec pudeur et respect de l'autre, mais avec curiosité. Chaque protagoniste a accepté de se laisser filmer pendant l'acte sexuel. Parce qu'ils assument ce qu'ils sont et ce qu'ils font.
Jean-Benoît a dix-sept ans et débute un apprentissage de mécanicien diéséliste. Entre le garage où il travaille, la relation amoureuse avec Hélèna, les rapports conflictuels avec sa mère, le film montre l'incapacité de Jean-Benoît à apprendre et sa difficulté à sortir d'une enfance marquée par la disparition de son père... Pendant deux ans, le réalisateur a suivi ce gamin en difficultés de la banlieue rouennaise, faisant de son apprentissage la métaphore de sa reconstruction. Une aventure qui n'est pas sans vicissitudes. Jean-Benoît esquive le travail, la caméra, refuse d'aborder le passé. Le réalisateur tend un miroir à l'adolescent qui ne lui renvoie pas l'image rassurante dont il rêve. Le film parle du passage douloureux de l'enfance à l'âge adulte, de la difficulté d'apprendre, du besoin de trouver sa place au sein d'une communauté. Mais au coeur du film, il y a surtout une relation intime, pudique, complexe entre le cinéaste et le jeune, une rencontre de cinéma qui peut changer la vie.
Note: Le film est accompagné d'un livret qui reprend - entre autres - un entretien avec le réalisateur Didier Nion.
Comment tenir le coup suite à l'annonce du handicap de son enfant?
Cette nouvelle est comme un raz de marée, quelque chose qui vous fait vous vider de votre sang. Tout ce qu'on a rêvé éclate face à ce drame qui s'empare de votre vie. Et puis, très vite, c'est autre chose qui prend le relais.
"Pour rester vivante, j'ai filmé au quotidien ce que je vivais avec mon fils et je suis partie en tournée avec une troupe de danseuses quelques jours par mois pendant deux ans. Si je voulais aider mon petit, je devais aussi penser à moi". C'est d'abord aux parents que les hôtesses de l'air conseillent de placer le masque à oxygène en cas de dépressurisation, et puis sur leurs enfants.
Ce documentaire est le point de vue subjectif de la réalisatrice touchée de plein de fouet par les difficultés de son enfant et son "bricolage de vie" pour tenir le choc. Oscillant entre vie de famille et tournées, les images montrent le clivage mis en place par la mère pour ne pas être entièrement happée par le handicap de son fils et rendre leur quotidien le plus heureux possible.
Pour faire entendre sa voix, Sarah Moon Howe utilise un langage très personnel à partir d'éléments explosés mêlant archives familiales, images du quotidien, scènes oniriques, vidéos médicales (caméra reliée à un électro-ancéphalogramme), images super 8 illustrant les rêves et les angoisses, raccourcis symboliques en animation, reportages réalisés lors de la tournée "Nightshade", et bande sonore de Ad Cominotto et Daan qui viennent universaliser un sujet encore tabou. Compléments DVD: "Ne dites pas à ma mère" (28') - "Derrière le masque" (20') - "Interview de Simone Sausse, psychanalyste" (23').
Chacun des 26 épisodes de la série "L'éducation en questions" se propose d'aborder, à travers l'oeuvre et l'expérience d'un pédagogue qui a marqué l'histoire de l'éducation, une question particulière, illustrée par des situations contemporaines. "L'émission ne pose pas seulement des questions frontales auxquelles les universitaires répondent souvent par des propos touffus, que les médias évitent, qui évoquent la complexité des rapports entre adultes et enfants, et qui semblent à tort propres à l'époque actuelle. Le documentaire répond en évitant le piège des recettes. Il rappelle plutôt la mémoire enfouie de ceux qui ont déjà pensé sur ce thème" (Le Figaro). "Cela aurait pu être austère, ennuyeux, jargonneux. C'est au contraire captivant" (Le Monde). Volume 6, épisodes 22 à 26 (de treize minutes chacun): Albert Thierry (1881-1915): "Faut-il encore enseigner les grandes oeuvres?" Makarenko (1888-1939): "Peut-on éduquer sans punir?" Rabindranath Tagore (1861-1941): "Peut-on apprendre par la contemplation?" Paul Robin (1837-1912): "La mixité: progrès ou régression?" Ivan Illitch (1926): "Faut-il supprimer l'école?"
ÊTRE ET AVOIR Documentaire (1h14)
Réalisateur :
Nicolas PHILIBERT Pays :
France
- 2002
Prix Louis Delluc 2002, Meilleur film français de l'année
Nicolas Philibert a posé sa caméra pendant dix semaines dans une classe unique d'un petit village du Puy-de-Dôme. Cette école ancienne regroupe treize enfants d'âges très différents. L'instituteur doit composer avec cette disparité et donner à chacun l'enseignement qui correspond à son niveau, de la maternelle au CM2. Il a lui-même 55 ans et est à moins de deux ans de la retraite. Le maître accompagne cette petite communauté dans l'apprentissage de la vie avec son lot de questions, de blessures et de joies... Un film qui, dans sa simplicité, est une méditation à la fois grave et gaie sur la pédagogie, la vie rurale, le passage du temps, l'évidence et la beauté du quotidien.
Un groupe de femmes d'origines africaine et maghrébine, vivant en France, font un bilan de leurs vies. Elles rendent compte de la tradition et des règles sociales qui les ont construites et auxquelles elles se sont soumises. Elles évoquent leur vie quotidienne, leurs relations avec leur conjoint, les enfants, la famille, la société... La discussion s'anime autour des sujets du mariage arrangé, de la virginité, de la sexualité mais aussi de la coutume de l'excision. En miroir, une jeune Algérienne et une jeune Malienne aspirent à être d'autres femmes que celles attendues par leurs familles. Elles expriment la douleur qui les accompagne dans leur choix, leur détermination, leur révolte... A travers ces regards de femmes, la réalisatrice fait sienne la fameuse phrase de Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient".