Rosie a treize ans et les questions qu'on lui pose à son arrivée dans un home pour jeunes délinquants la plongent dans ses souvenirs. Une mère trop jeune, un frère aîné brutal et autoritaire et ce monde meilleur qu'elle s'est créé et dans lequel elle se réfugie de plus en plus souvent en compagnie de son prince Jimi. Bouleversant.
"Des gens comme les autres" est l'étude en profondeur d'une famille déchirée par la tragédie. Un couple de gens aisés voit son existence bouleversée par la mort de son fils ainé survenue dans un accident de bateau. Le cadet est au bord du suicide, culpabilisé par la mort de son frère. Ce film a remporté 4 Oscars: meilleure image, meilleure mise en scène, meilleur second rôle et meilleure adaptation.
En souvenir de son fils mort, une riche veuve veut faire une donation à un hôpital à condition que soit pratiquée une lobotomie sur sa nièce. Le médecin interroge celle-ci et découvre la vérité sur la mort du fils... Une poignante adaptation de la pièce de Tennessee Williams.
Deux hommes, Marco l'écrivain et Benigno l'infirmier, assistent à un ballet de Pina Bausch mais se croisent sans se parler. Peu après, ils se retrouvent dans la clinique où travaille Benigno, au chevet de deux femmes dans le coma. Une relation forte et mouvementée va se nouer... L'"Almodovar touch", avec ses personnages décalés qui vivent des situations extravagantes comme si elles étaient normales et quotidiennes, avec les parallèles à l'art: musique, ballet, cinéma. Almodovar parle avec notre coeur même si l'esbrouffe picturale de ses oeuvres antérieures semble s'assagir, il sollicite notre intelligence et nous bouleverse.
Luce et Ulysse s'aiment. Ils vivent une vie pleine et heureuse à la tête de leur petite clinique vétérinaire le long de la côte atlantique. Luce attend un heureux événement. L'avenir est radieux. À priori. Car à la naissance de la petite Rose, rien ne se passe comme prévu. Luce perd pied devant les pleurs incessants de son bébé. Pourquoi diable son bébé pleure-t-il ? Serait-ce pour l'avertir de quelque chose? La petite famille serait-elle en danger ?
Au chômage depuis belle lurette, Bob et Tommy vivent tant bien que mal de petits boulots ou de coups foireux. La fille de Bob a maintenant 7 ans. Bob veut qu'elle fasse sa communion solennelle et qu'elle garde de cette journée le plus magnifique des souvenirs. Mais la robe blanche et les accessoires indispensables à la cérémonie coûtent cher, et Bob n'a plus qu'une solution, emprunter... Le cri de Loach qui dénonce avec persévérance le "no future" des banlieues anglaises, où le fait de manger, de se chauffer, de travailler, de vivre simplement appartient au domaine du rêve. Alors, ne subsiste que la dignité qu'il faut à tout prix préserver pour rester un être humain. Un film indispensable.
Sara Goldfarb n'a qu'une passion: sa télévision. Une lettre en provenance de son émission préférée, lui promettant une hypothétique invitation sur le plateau, la convainc de suivre un régime à base d'amphétamines, afin de rentrer dans sa belle robe rouge d'antan. Quant à son fils, héroïnomane, il entraîne sa compagne et son meilleur ami dans différentes combines susceptibles d'entretenir leur coûteuse dépendance. Après "Pi" (1998), Darren Aronofsky confirme son véritable talent avec cette adaptation de Hubert Selby Jr., pilier de la beat generation. Le résultat est une oeuvre étonnante, dont l'excès fait la force tant le fond et la forme se confondent. Une descente aux enfers impressionnante à la limite de l'insoutenable et où culmine l'interprétation d'Ellen Burstyn.
Un individu étrange marche sous la pluie, s'approche de la vitrine d'un restaurant où il aperçoit un piano, entre et commence à tenir un discours incohérent... David Helfgott est un pianiste prodige, né en Australie dans une famille juive, formé par un père exigeant qui a reporté sur lui toute sa frustration personnelle et l'a couvé au point de l'empêcher de partir suivre des cours aux États-Unis. David quitte finalement l'Australie pour Londres, banni par son père. Là-bas, sous la houlette de son professeur, son talent s'épanouit mais, lors d'un concert, David s'effondre. Électrochocs, séjours en hôpital psychiatrique,... jusqu'à ce qu'il soit redécouvert. Une histoire étonnante et vraie, un ton juste et sensible, un film qui raconte et qui touche sans justifier. Oscar pour Geoffrey Ruch.
Comme chaque année, Marie et Jean partent se reposer dans les Landes. De ce dernier voyage, Marie revient seule, bien seule. Son mari a disparu. Entre doute et deuil réel, Marie balance. Il faut pourtant qu'elle continue à vivre. D'une retenue étonnante en comparaison avec ses oeuvres précédentes, François Ozon offre à Charlotte Rampling ce qui restera probablement comme son rôle le plus rentré, le plus intense.
STAND-BY Fiction (1h59)
Réalisateur :
Stephanik Roch Pays :
France
- 2000
Prix du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice pour Dominique Blanc, lors du Festival international du film du Caire en 2000.
Prix de la meilleure première œuvre, lors du Festival des films du monde de Montréal en 2000.
Prix Tournage, lors du Festival du film d'Avignon en 2001.
Nomination au prix du meilleur film, lors du Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires en 2001.
César de la meilleure actrice pour Dominique Blanc et nomination au César de la meilleure première œuvre en 2001.
Hélène et Gérard sont à la cafétaria de l'aéroport et vont embarquer pour Buenos-Aires où ils ont décidé de s'installer. Soudain, Gérard annonce à Hélène qu'il ne l'aime plus, qu'il la quitte. Il lui rend ses bagages, elle tente de le raisonner et de le retenir mais reste seule, désemparée, à Orly. Elle ne va plus quitter l'aéroport, va se prostituer avec des voyageurs en transit et accomplir ainsi une sorte de voyage initiatique. Un premier film très maîtrisé, un rôle magnifique pour Dominique Blanc (César 2001) et une très belle photo.
Fille-mère à l'adolescence, Suzanne vit avec son père routier et sa soeur dont elle est inséparable. Sa vie bascule lorsqu'elle tombe amoureuse de Julien, petit malfrat qui l'entraîne dans sa dérive. S'ensuit la cavale, la prison, l'amour fou qu'elle poursuit jusqu'à tout abandonner derrière elle... Second long métrage de Katell Quillévéré, "Suzanne" est un mélo familial sobre et étincelant qui tire sa force des ellipses, du banal des situations et du talent de ses acteurs.
Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l'incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l'habite...
"Take Shelter" n'est pas qu'un bon film de genre, c'est aussi une étude terrible du couple. (...) Nichols capte ainsi l'esprit d'une époque, et peut-être même d'une génération. [Positif]
Making of - Entretiens - Commentaires audio - Le film vu par Michel ciment - Scènes coupées.
Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n'est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s'entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu'il apprécie de plus en plus Fiona, la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l'usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu'il n'oublie pas de prendre ses médicaments...
Marjane Satrapi change une fois de plus de style avec ce thriller drolatique sur la schizophrénie. Même s'il manque un peu de profondeur, cet exercice de style, quelque part entre Burton et Hitchock, est assez réjouissant.
Après avoir soufflé ses treize bougies, Nina fugue, s'enfuit dans les montagnes et retourne quelques jours plus tard chez elle avec la ferme intention de s'acheter une voiture. Dès lors, elle emploie toute son énergie à réaliser cet objectif, de baby-sittings en gardes de chiens et autres petits boulots.
"L'indépendance vis-à-vis des autres, la découverte de soi à l'aube de la puberté, Nina en fait secrètement l'expérience, disparaît de la maison comme si elle répondait à une injonction spirituelle (...), sans qu'aucune tentation d'un récit de délinquance ou d'hystérie adolescente ne vienne troubler le calme, la tranquillité apparente de la crise." [Cahiers du Cinéma]
Avant d'être amoureux, Thomas est surtout agoraphobe. Cloîtré dans son appartement, il passe sa vie devant son ordinateur, incapable du moindre contact humain direct. Son psy, avec qui il communique par visiophone, lui conseille de s'inscrire dans un club de rencontres informatiques. Peu à peu, des femmes apparaissent sur son écran, sans soulever chez lui un quelconque intérêt. Jusqu'au jour où Mélodie le contacte. Révélation belge de l'année 2000, Pierre-Paul Renders confirme avec ce premier long métrage son aptitude à se frotter à la science-fiction, tout en racontant avant tout une histoire humaine (ce qu'il avait déjà fait dans le court métrage "La Tendresse" en 1992). Le parti-pris formel est risqué (tout le film est centré sur l'écran d'ordinateur de Thomas) et peut parfois lasser, mais cela ne gâche pas la réussite d'un premier film original et techniquement innovateur.
Janet est une petite fille potelée, pas très jolie, qui vit dans la campagne néo-zélandaise. Convaincue de n'attirer personne, Janet s'isole de plus en plus et fait des découvertes, notamment la poésie dans laquelle elle se réfugie. Mais son enfance est brisée par les coups de colère de son père, la noyade de sa soeur, les crises d'épilepsie de son frère... Douée d'un réel talent littéraire, Janet ne parvient toujours pas à s'extérioriser et, déclarée schizophrène, passe huit ans dans un hôpital psychiatrique. D'après les récits autobiographiques de Janet Frame, l'histoire d'une enfant lunaire, entre âpreté du réel et lyrisme poétique.
Laure a dix ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu'elle est un garçon. Action ou vérité? Action. L'été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres... suffisamment différent pour attirer l'attention de Lisa qui en tombe amoureuse. Laure profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l'été n'allait jamais révéler son troublant secret.
TOUT SUR MA MÈRE Fiction (1h40)
Réalisateur :
Pedro ALMODOVAR Pays :
Espagne
- 1996
Oscar et César 2000 du meilleur film étranger.
Manuela, qui travaille dans un service de transplantation cardiaque, perd subitement Esteban, son fils de 18 ans, admirateur d'Huma, comédienne réputée. Manuela part à la recherche du père d'Esteban. En chemin, elle rencontre Huma, Nina, Rosa, Agrado... Un mélo tout de femmes peut-être, mais avec le talent et la verve d'Almodovar, unanimement reconnus et primés.
À l'origine, Abel et Junon eurent deux enfants, Joseph et Elizabeth. Atteint d'une maladie génétique rare, le petit Joseph devait recevoir une greffe de moelle osseuse. Elizabeth n'était pas compatible, ses parents conçurent alors un troisième enfant dans l'espoir de sauver Joseph. Mais Henri qui allait bientôt naître, lui non plus, ne pouvait rien pour son frère - et Joseph mourut à l'âge de sept ans. Après la naissance d'un petit dernier, Ivan, la famille Vuillard se remet doucement de la mort du premier-né. Les années ont passé, Elizabeth est devenue écrivain de théâtre à Paris. Henri court de bonnes affaires en faillites frauduleuses, et Ivan, l'adolescent au bord du gouffre, est devenu le père presque raisonnable de deux garçons étranges. Un jour fatal, Elizabeth, excédée par les abus de son mauvais frère, a "banni" Henri, solennellement. Plus personne ne sait exactement ce qui s'est dissoute. Seul Simon, le neveu de Junon, recueilli par sa tante à la mort de ses parents, maintient difficilement le semblant d'un lien entre les parents provinciaux, la soeur vertueuse, le frère incertain et le frère honni...
Un ballet hivernal magistral. Les interprètes (...) étincellent, des membres fidèles du pays des merveilles de Desplechin (...) aux néophytes (...), et Catherine Deneuve règne de son aura terriblement humaine (...). Eblouissant. [MCinema]
Nick rentre très tard le soir et se laisse absorber par son travail. Sa femme, Mabel, élève leurs enfants et s'ennuie. Un soir, ils doivent sortir ensemble mais un effondrement sur un chantier mobilise Nick. Mabel erre dans les rues et se donne au premier venu. Le ménage se dérègle, Mabel sombre et doit subir un traitement psychiatrique. Elle revient, changée mais tentée par le suicide... Un film intelligent sur l'aliénation de la femme. Note: il existe un documentaire sur le réalisateur dans la série "Cinéma de notre temps", qui porte la référence TD1590.