Une poignée d'hommes malmenés par la maladie, les abandons, ou l'alcool, dont certains connurent la rue, ont trouvé refuge à Médiation, au fin fond des collines du Var. Ils tentent là de se réancrer dans la vie, aidés en cela par les arbres, les ânes, et surtout leurs chiens, à qui les lient des relations complexes et puissantes.
Ils se préparent pour un nouveau spectacle au Théâtre Rossetti, à Trieste. Ils disent être des “fous”. Et s’ils sont sur scène aujourd’hui c’est aussi grâce à la loi Basaglia. Un univers fellinien, dans lequel défilent des personnages dont on suit avec tendresse le quotidien.
Ce film court est une excellente carte de visite pour tous nos partenaires à chaque fois que nous voulons leur présenter la particularité et l'intérêt de cette forme d'accompagnement des personnes qui ont gravement souffert de troubles psychiques, ceci ici en leur permettant de "vivre" et partager (par la simple vision du film) ce qu'elles vivent. En soulignant qu'elles veulent être respectées et advenir à la vie de tout le monde. Nous comprenons tous ici, sans commentaire, leur souffrance, la complexité de l'environnement adapté, et simultanément la simplicité qui peut régner dans sa mise en place et son organisation par des acteurs formés et intelligents, comme le sont les membres des équipes soignantes et sociales. Film sensible, vrai, agréable, émouvant sans nous blesser, accompagné par un travail respectée, et la vie reprend peu à peu sa place. Merci infiniment. Guy Baillon.
VICTOR CORDIER Documentaire (25 min)
Réalisateur :
Pigeon Mara Pays :
Belgique
- 1981
Clé d’or au Festival de Lorquin en 1982
Animatrice au Club Antonin Artaud, un centre de jour pour malades mentaux, Mara y rencontre à la fin des années septante, Victor, en pleine tentative de réinsertion sociale. Catalogué « débile, psychotique, éthylique » par le corps médical, Victor apparaît très vite « irrécupérable ». Mara prend alors conscience des limites de son approche thérapeutique et propose à Victor de dessiner ce qui lui passe par la tête. Le film se construit autour de cette expérience, parcours de Victor, apparition de ses dessins mais aussi récit d’une rencontre, d’une amitié qui verra Mara puis Victor quitter le Club Antonin Artaud à la recherche de plus d’indépendance. Mara veut son film comme un espace critique où elle refuse et la relation normative « patient-soignant » et l’objectivité documentaire du portrait d’artiste que sa démarche cinématographique rejoint le geste créateur de Victor. Cinéma radicalement subjectif, Victor Cordier est un « je » à deux voix qui s’appellent et se répondent.
Atteints de troubles psychiques, Antoine, Rémi et Cyril ont la trentaine, l'âge où l'on construit sa vie. Aujourd'hui « stabilisés », ils ont parcouru tout un cheminement et livrent un combat de chaque jour pour vivre avec leur maladie, pour acquérir autonomie et liberté, pour s'adapter au monde qui les entoure. Avec l'aide des médicaments mais aussi grâce au travail, à la pratique d’un art, d’un sport, de la relaxation, grâce au soutien de proches, d’associations... ils ont retrouvé un équilibre, souvent fragile, mais au moins, ils ont le sentiment de vivre, et non plus uniquement de survivre. Le film raconte le combat qu'ils ont dû mener pour parvenir d’abord à traverser la rue, puis à reprendre des études, à trouver un emploi, et parfois, à s’engager dans une relation amoureuse durable…
CAPOEIRA, BEL HORIZON (52 min)
Réalisateur :
Basil SALLUSTIO Pays :
Belgique
- 1995
Prix de la Biennale du Hainaut (B), 1997
Prix de la ville de Palerme au Sport Film Festival de Palerme (I), 1999
Partout au Brésil, la capoeira est à l'honneur mais spécialement à Belo Horizonte au sein du groupe "Porto de Minas" qui utilise le phénomène capoeira comme outil d'éducation et de redynamisation sociale des gosses de rue. Car, bien plus qu'un art du spectacle, une danse et une lutte où se mêlent le chant, les percussions, mais où s'expriment aussi l'adresse, l'élégance et la malice, elle est surtout une philosophie basée principalement sur la recherche de l'équilibre psychique de l'individu. Après un détour historique et une incursion dans le passé africain de la Capoeira, à la recherche de ses racines, le film s'articule autour des témoignages des professeurs et surtout du portrait d'un des jeunes. Un document à contrepoint des clichés et des stéréotypes sur les mégalopoles brésiliennes.
Trois personnes, ayant souffert de troubles mentaux, témoignent de leur parcours entre l'hôpital et la reprise d'un travail. Pascale est employée dans une banque, Noël, ancien cadre commercial, travaille dans un atelier protégé, Marguerite a été reclassée dans une grande surface.
La vie à La Bourguette, une institution pour autistes créée en Provence pour répondre aux besoins cruciaux posés par l'autisme et la psychose infantile. À côté du centre qui accueille enfants et adolescents, la Ferme du Grand Réal, avec son restaurant et son moulin à huile, salarie 38 adultes autistes. L'institution, fondée en 1973, offre aux malades un projet de vie en accord avec le rythme des saisons... Le film suit les autistes dans la gestion de leur quotidien, dans leur labeur aux champs, au moulin à huile, à l'atelier de céramique et au restaurant. Il est entrecoupé par des interventions du fondateur qui apporte des éclaircissements sur leur maladie et explique le souci humaniste qui anime l'institution.
LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE Reportage (52 min)
Réalisateur :
François CHOUQUET Pays :
France
- 1993
Clé de bronze au 18e Festival de Lorquin 1994
Documentaire sur les vacances "en intégration" d'un groupe de handicapés mentaux. Selon les statistiques, il y a, en France, trois millions de personnes handicapées, c'est-à-dire, "dans l'incapacité d'assurer une vie individuelle ou sociale normale" (Art. 1 de la Déclaration des Droits des Personnes Handicapées). Un million d'entre elles, considérées comme handicapées mentales, vivent en famille, en foyer, en appartement thérapeutique ou en hôpital psychiatrique. Certains travaillent en C.A.T., et quand vient le temps des vacances, ils partent en "congés payés", tels Valérie, Jean-François, Michel, Sylvie, Willy, Maryse, Cécile et les autres, bien décidés à "s'éclater". Durant ces vacances, nos acteurs auront surtout dit la distance qui les tient séparés de la vie. "Citoyen, j'ai la conviction que ces aliénés ne sont si intraitables que parce qu'on les prive d'air et de liberté" disait Pinel, libérateur des malades de Bicêtre.
A partir d'un atelier vidéo réalisé avec des personnes bénéficiaires du RMI, ceux-ci décident de mettre à profit leur expérience de la vidéo pour témoigner de leur propre vécu.
1) Le 31 juillet 1984, la vie d'Achille bascule. Son fils se donne la mort après avoir pris toute la famille en otage. Cinq ans plus tard, les gaz employés par les forces de l'ordre pour déloger le forcené rendent toujours la maison inhabitable, on cherche en vain le moyen de la décontaminer. Sans travail, séparé de son épouse, abandonné des siens, ignoré par ses concitoyens, Achille vit seul dans sa caravane entre ses poules, son chien, ses lapins, les souvenirs du passé et sa maison empoisonnée. 2) "L'autisme": Sébastien a six ans et demi. C'est un petit garçon de la banlieue bruxelloise mais il est quelque peu différent des autres enfants de son âge. Sébastien ne parle pas, ne joue pas, ne rit pas... Derrière son regard étrangement distant et ses gestes un peu raides, se cache un être solitaire qui semble vivre dans un autre monde. Sébastien est autiste.
Pour aider les handicapés à s'insérer dans le tissu social et professionnel, il est impératif qu'ils soient secondés par des services compétents. De plus en plus d'asbl d'aide aux personnes déficientes se mettent en place pour les orienter, les conseiller, les soutenir dans leur projet de normalisation, en offrant l'accompagnement indispensable. L'émission montre l'exemple de plusieurs personnes handicapées qui, en accord avec l'équipe éducative, ont tenté l'autonomie: vivre en appartement supervisé, travailler... Elles revendiquent avant tout le droit d'être considérées comme une personne même si elles savent qu'il faudra beaucoup de temps pour faire changer les mentalités.
Les alternatives à l'hospitalisation pour les personnes atteintes de troubles mentaux. L'hôpital psychiatrique reste le seul univers pour une majorité de patients, parfois pour toute la vie. D'autres solutions qui laissent une porte ouverte à la réinsertion dans la vie sociale existent pourtant...
Dépression, névrose, alcoolisme, violence... Chaque année, près de 45.000 personnes ont recours à la psychiatrie. Afin d'éviter la dépendance et la solitude inhérentes à l'internement psychiatrique, différentes structures alternatives proposent d'autres solutions que la camisole chimique. Réintégration dans la ville, placement familial, solidarité des particuliers...autant de formules souples qui préservent l'autonomie du malade et qui permettent la réadaptation à la vie sociale. Des responsables de l'encadrement des malades placés expliquent les avantages de ces formules et des personnes ayant un lourd passé psychiatrique apportent les témoignages de leur réinsertion. Leur équilibre mental demeure fragile et l'aide des neuroleptiques est souvent indispensable, mais aujourd'hui, elles ont un foyer et elles ont réappris à se prendre en charge.
Pour les malades dits "malades mentaux chroniques", des "expériences pilotes" sont tentées en France afin de leur permettre d'en "sortir" et de trouver une place dans la société. Explications de ce travail de réinsertion sociale à travers un exemple dans le Gard. Malgré un lourd passé psychiatrique, trois personnes osent se lancer dans l'aventure du dehors. Comme la pratique alternative qui a inspiré les producteurs, le film se déroule entre deux pôles: l'hôpital psychiatrique de Prime Combe, impasse où échouent les malades chroniques de toute la région, et Sommières, lieu ouvert, ville carrefour.
Vivre en ville est un pari risqué pour quelqu'un qui a vécu un certain temps à l'hôpital et qui a été marqué par la psychiatrie asilaire. Le fonctionnement à Paris de "Trames", réseau de communication et de solidarité entre des gens, patients en psychiatrie. Les individus, leur histoire et le groupe; entre les mots (sur la psychiatrie, le délire, les médicaments) et les activités créatrices (peinture, écriture, théâtre, vidéo, radio). Au travers des paroles dites, une émotion retenue et une sorte d'urgence vitale. Au coeur de ce reportage, la créativité des gens de "Trames" et leurs liens affirmés ou contestés avec la "folie".
La parole est donnée à 6 personnes devenues tétraplégiques, qui s'expriment, sans concession, sur leurs difficultés quotidiennes et leurs aspirations. Ces témoignages émouvants et forts, sont avant tout, une base de travail et de réflexion pour tous les gens confrontés à l'accompagnement de ces personnes , de l'hôpital, après l'accident, jusqu'à un possible emploi et une réinsertion sociale.
En Communauté française, près de cent ateliers protégés emploient 7000 travailleurs handicapés. De nombreux produits vendus en grande surface y sont sous-traités. Ces ateliers sont devenus de véritables P.M.E., et leur chiffre d'affaires global atteint les 307 milliards. Faire du social en tenant compte des paramètres économiques, telle est l'équation que doivent résoudre les ateliers protégés au risque d'oublier ceux pour qui ils ont été créés.
Actuellement, de plus en plus de patients sont pris en charge dans des structures hospitalières situées au coeur de la cité. Mais, parallèlement comment vivent-ils leur quotidien ? En quoi le travail des infirmiers s'en trouve-t-il modifié ? Après de nombreux séjours en hôpital psychiatrique, Théo M., 49 ans, est suivi en hôpital de jour depuis 1990. Ce document nous montre depuis que sa mère a été hospitalisée il y a quelques années. Vivant seul, stabilisé, soutenu par une équipe soignante, Théo gère son quotidien. "Ma mère, quand elle marche, on dirait qu'elle est floche comme quelque chose qui fait floc, elle est tellement âgée, ça tient à un fil, elle est belle, ma mère !" - Théo.
Ce film a pour objectif de montrer, le plus simplement du monde, plusieurs personnes trisomiques, du plus jeune âge à l'âge adulte , au travers de leur vie au quotidien, au sein de la société. L'enfant trisomique est éducable et perfectible. Il a droit à une éducation à part entière pour le développement de tout son être. Comme tout autre personne, handicapée ou non, la personne trisomique a droit à une vie épanouissante, tant personnelle que familiale et sociale. Elle n'a pas à vivre à moitié, ni à l'écart.