Etudiant en dernière année à l’école de cinéma à Nantes, Cinécréatis, j’ai profité d’un projet nécessaire à l’obtention de mon diplôme pour développer l’idée de ce documentaire. Un soir sur les réseaux sociaux, je suis tombé par hasard sur un article qui parlait d’améliorer la communication des autistes grâce à un robot. Je me suis alors vite rendu compte que je ne connaissait rien de l’autisme et était forgé de préjugés. J’ai donc commencé à me renseigner et ai malheureusement réalisé le retard que possède la France dans la prise en charge des personnes autistes. Pire, j’ai réalisé que ce retard est en partie dû au fait que les gens sont ignorants comme je l’étais avant de m’y intéresser. Touché par l’Histoire avec un grand H de l’autisme, et par des histoires de personnes souffrant de cette exclusion de toutes vies sociales - souvent dûe à des préjugés et un problème de communication sur le sujet - j’ai décidé de faire ce film pour essayer de sortir l’autisme de l’ombre. Ce documentaire consiste donc à suivre le quotidien de différentes personnes avec autisme afin d’avoir une vision plus globale de ce handicap et apprendre à les connaitre. L’idée est de s’immiscer dans leur quotidien pour voir à quoi cela ressemble, leurs difficultés, leurs compétences en s’intéressant véritablement à l’humain afin de ne pas les ranger tout de suite dans des catégories.
L’entrée en institution pour les personnes souffrant d’Alzheimer est une séparation douloureuse et nécessaire avec les familles. Gestes d’humanité des soignants et étincelles de vie à l’hôpital de Firminy où la qualité des liens et les animations collectives stimulantes font la différence.
Ils s’appellent Gérard, Choukri ou l'Alsacien, gratteurs de FDJ ou leveurs de coude d'un soir, ils se retrouvent dans un bar-tabac PMU, par habitude ou pour tromper leur solitude. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connu les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Ils sont le pouls et la confidence d'une France déchirée. Ici c'est une famille, c'est une estrade, c'est un ancrage. Ils sont AU CLÉMENCEAU.
Faut-il autoriser l’aide à mourir ? Euthanasie, sédation continue, suicide assisté... Autant de réponses apportées au droit de mourir dans la dignité et pourtant, placée au carrefour des questions morales, religieuses et politiques, la question déchire les Européens. Pendant ce temps, deux trentenaires, un Français et une Belge, en situation de handicap lourd sans espoir de guérison, demandent de mourir dignement au moyen du suicide assisté en Suisse et de l’euthanasie en Belgique, pour mettre fin à leurs souffrances. Quarante ans après la législation très controversée de l’avortement, le documentaire pénètre au cœur de la grande question de société du 21e siècle.
En 1964, André Robillard s’est mis à fabriquer des fusils avec des matériaux de récupération, ramassés au hasard de ses promenades dans l’hôpital psychiatrique où il vivait près d'Orléans. Aujourd’hui, à 87 ans, André demeure toujours dans cet hôpital, où il est entré à l’âge de neuf ans il y a 78 ans. Entre temps, il est devenu un artiste internationalement reconnu du champ de l’Art Brut. Lors d’un voyage d’André à l’Hôpital de Saint-Alban, en Lozère, pour présenter une création théâtrale à laquelle il participe, tout se relie enfin : l'Art Brut, la psychiatrie, la Résistance. L'histoire d'André Robillard croise en effet celle de la Psychothérapie Institutionnelle, véritable révolution du regard sur la folie, opérée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.
Des années après le suicide de ma grand-mère bipolaire, je découvre son récit autobiographique dans lequel elle raconte son expérience de la maladie mentale, ses désillusions sentimentales et sa profonde solitude. En quête de vérité, je décide de confronter son témoignage aux films de famille tournés par mon grand-père et aux souvenirs de ses proches. Réaliser ce film, c’est faire entendre sa voix, c’est tenter d’ordonner le chaos de son existence tragique, c’est libérer la parole et mettre fin au silence pour continuer à vivre.
Alors qu’elle était traitée pour une maladie mentale, la soeur de la documentariste norvégienne Anniken Hoel est brusquement décédée. Soupçonnant les antipsychotiques prescrits d’être en cause, la réalisatrice se lance alors dans une enquête au coeur de l’industrie pharmaceutique. Elle y découvre un système opaque...
45 000 hommes et femmes sont littéralement morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques, en France, entre 1940 et 1945. Des ''citoyens de seconde zone'', victimes du rationnement alimentaire et de l'indifférence. Dont Hélène Guerrier. Sa petite-fille, Isabelle Gautier, a décidé d'exhumer ce secret de famille. Sa quête personnelle devient enquête historique. Elle va plonger dans ce drame méconnu de la seconde guerre mondiale et aller à la rencontre de ces internés tombés dans les oubliettes de l'histoire, familiale et nationale.
Qu’est ce que ça veut dire de se tourner vers l’Histoire ? Quels sont les enjeux ? A mon avis, on ne peut pas échapper à la relation à soi-même et à son histoire. Une voix féminine prononce ces mots au cœur d’un monologue lancinant qui raconte trente-trois témoignages d’hommes et de femmes dont les vies sont étroitement liées au monde de la psychiatrie. Cette voix off est au premier plan d’un film dont elle incarne la colonne vertébrale. Autour d’elle, des images se greffent, se délitent, échappent au regard qui se voudrait documenté d’une histoire tangible. Car parler de la mémoire d’un hôpital psychiatrique situé au cœur d’une ville révèle ici notre incapacité à retranscrire le réel.
Unité de Crise et d'urgences psychiatriques, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles. Qu’est-ce que le travail du personnel en santé mentale aujourd’hui ? Chaque thérapeute, du psychiatre à l’aide-soignant, peut se poser cette question : qu’est-ce que je fais là ? Qui suis-je pour essayer de soigner alors qu’on sait que la plupart du temps, on accompagne ? Ce film interroge la psychiatrie au présent, nos capacités d’écoute et d’acceptation, dans un lieu singulier et intense où l’on peut entrevoir la qualité de vie d’une société et ses limites.
La réalisatrice a grandi dans un hôpital de l'Est de la France, inauguré en 1973 par ses parents, tous deux psychiatres. Rompant avec la tradition asilaire, ils y ont expérimenté de nouvelles façons de soigner. Aujourd'hui, cet hôpital a changé : des murs se sont élevés et des portes se sont refermées. Trente ans plus tard, elle retourne sur place pour faire revivre l'utopie médicale des années 70 et la confronter à la réalité d'aujourd'hui. Un débat qui questionne l’hôpital idéal, la folie et la normalité.
Martin est rejeté par sa mère et souvent maltraité par son père. L'histoire ressemble à une étude de cas tirée du livre « Le drame de l'enfant doué » de la pédopsychologue suisse de renommée mondiale, Alice Miller. Mais Martine est son fils ! Après la mort de sa mère, il mène une enquête pour tenter de comprendre la contradiction entre la célèbre théoricienne de la maltraitance et sa mère destructrice. Il part à la découverte du drame qui se cache derrière son histoire : la Shoah, à laquelle sa mère a échappé en Pologne en prenant une fausse identité.
Après un burn out, Alain, médecin généraliste, reprend son activité. Son quotidien s’organise autour de ses consultations, mais aussi de rendez-vous chez sa psychiatre. A la fois soignant et patient, il se confie sur son épuisement professionnel, la passion dévorante pour son métier, sa relation à sa mère malade. Un homme sensible, fragilisé, à l’image de ses patients.
La vie de Fernand Deligny, éducateur célèbre, et son désir de cinéma croisent son accueil d’enfants autistes. De l’hôpital d’Armentières en 1940 au hameau de Graniers, Deligny invente des lieux de vie qui permettent aux enfants et adolescents d’échapper à l’enfermement. Il crée du collectif et du réseau ; il invente un atelier permanent de recherche sur ce qui fait l’humain au–delà du langage. On le connaît pour 2 films « Le Moindre Geste » et « Ce Gamin là ». Mais il n’a cessé pendant 40 ans d’articuler ses expériences de vie avec des essais cinématographiques. Truffaut sera un de ses compagnons de route.
Romy n’a pas vu son père ni sa famille paternelle depuis le divorce de ses parents il y a dix ans, et vit une relation de grande proximité avec sa mère, fondatrice de la marque "LOL". En pleine crise existentielle, elle décide de se rendre chez son père à Bruxelles et de mener une enquête sur la raison du divorce de ses parents. Anaïs, une amie - fille de divorcés aussi -, lui propose de l’accompagner filmer ses retrouvailles. Mais cette enquête sur les traces du passé va faire exploser les non-dits. Une aventure libératrice entre Shoah, secrets de famille et farouche volonté de vie.
Une femme voulait s’arrondir et fondre aussi souvent que la lune, mais elle n’est pas la femme lune qu’elle attendait.
La naissance d'un premier enfant la plonge dans la tourmente. Au fil des jours, l’illusion d’une maternité parfaite cède la place à la tragédie. Son récit, ponctué de témoignages d'autres femmes, évoque l’ambivalence maternelle et nous révèle une part plus sombre de la maternité.
Mon père a immortalisé, dans des films de famille, les plus beaux moments de sa vie, tandis que les difficultés de ma mère frappaient l’angle mort de ses images.
Aujourd’hui, je revisite ces films pour raconter une autre histoire : celle d’une femme qui voit son rôle de mère lui enlever peu à peu sa liberté.
Janvier 2016. L'histoire amoureuse qui m'avait amené dans le village d'Alsace où je vis est terminée depuis six mois. A 45 ans, je me retrouve désormais seul, sans voiture, sans emploi ni réelle perspective d'avenir, en plein cœur d'une nature luxuriante dont la proximité ne suffit pas à apaiser le désarroi profond dans lequel je suis plongé. La France, encore sous le choc des attentats de novembre, est en état d'urgence. Je me sens impuissant, j'étouffe d'une rage contenue. Perdu, je visionne quatre à cinq films par jour. Je décide de restituer ce marasme, non pas en prenant la caméra mais en utilisant des plans issus du flot de films que je regarde.