Une collection d'entretiens avec de grands praticiens (pédiatre, psychologue, pédopsychiatre, anesthésiste, juge pour enfants, professeur de philosophie,...) qui exposent leurs réflexions et abordent les difficultés, abus et carences dont sont victimes les enfants et les adolescents au sein de la famille ou de l'école.
Moyen d'information pour un travail individuel ou support d'animation collective, les entretiens sont conçus comme outil de réflexion destiné aux professionnels de la santé, de l'enfance et de la famille. Ils sont également conseillés aux parents qui s'interrogent sur les problématiques développées. L'objectif est d'engager la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le développement harmonieux de l'enfant et de l'adolescent. Un entretien entre Valérie Carrara, psychologue et Suzanne Robert-Ouvray, docteur en psychologie clinique et psychothérapeute.
Le syndrome de l'enfant hyperactif trouve son origine dans la souffrance précoce de l'enfant hypertonique. Le trop de mouvement, d'impulsivité, de tensions corporelles et psychiques et d'inattention en sont les caractéristiques. Ces signes précèdent l'entrée dans la pathologie installée qui peut être prévenue par l'évitement de surstimulations corporelles et psychiques.
Ils se préparent pour un nouveau spectacle au Théâtre Rossetti, à Trieste. Ils disent être des “fous”. Et s’ils sont sur scène aujourd’hui c’est aussi grâce à la loi Basaglia. Un univers fellinien, dans lequel défilent des personnages dont on suit avec tendresse le quotidien.
Après nous avoir rapporté un rêve personnel et signifiant, Guy Baillon nous explique l'importance de la première rencontre avec une personne en souffrance. Ayant créé une Unité d'accueil, il explique que le diagnostic et les soins sont secondaires à ce temps de l'accueil quel que soit le lieu de celui-ci : urgences psychiatriques, à domicile, voire en cellule d'isolement. Il situe clairement la place de la famille et le rôle des instances administratives pressées par la connaissance d'un diagnostic. Après avoir donné des axes de formation au personnel confronté à l'accueil, il définit celui-ci comme la capacité d'être présent à l'autre en totalité. Il fait en conclusion le lien avec la notion d'empathie que les neurosciences ont également étudiée. Guy Baillon est psychiatre des hôpitaux, ancien médecin-chef à l'hôpital de Ville-Evrard, auteur du livre : "Les urgences de la folie, l'accueil en santé mentale" Editions Gaétan Morin.
Immersion dans la vie de patients d'un hôpital psychiatrique, immersion placée sous le signe du retour, le réalisateur ayant plongé seul dans cet univers pendant presque deux années avant de commencer la réalisation du film. Récit tracé au fil des rencontres, des errances et des histoires passées ou présentes, s'enchevêtrant au coeur de leurs voix.
L'HOMME QUI AVAIT PERDU LA TÊTE Cinéma expérimental/essais (10 min)
Réalisateur :
Fred Joyeux Pays :
France
- 2013
Prix TV5 monde au Festival Paris Courts devant ainsi que le Prix du meilleur film expérimental au Téhéran short film festival
Tandis qu’Alain vient d’être hospitalisé, il reçoit la visite d’une jeune psychologue en charge des nouveaux arrivants. La conversation s’engage. Aidé par sa femme, Marielle, Alain tente de répondre au mieux aux questions de la jeune femme. Celle-ci n’est pas au bout de ses surprises ! L'Homme qui avait perdu la tête est un film d’animation documentaire reconstituant l’histoire vraie d’Alain de Filippis.
Pourquoi un homme tient-il debout ? Parce qu’il marche, aime, espère, écrit… Sinon, il tombe ! Patrice rêve d’une vie différente, rangée, avec un travail, une femme, des enfants. Cette vie, il la sait pourtant inaccessible, lui qui se reconnaît schizophrène chronique, stabilisé. Alors entre la folie qui l’éloigne de cette vie et la normalité qui l’attire tant, Patrice se déchire, depuis 30 ans. L’amour et la mort l’ont entrainé de la rue à l’asile, d’hébergements provisoires en institutions thérapeutiques. Une vie d’errance, avec comme boussole un hypothétique voyage au Brésil. Pourtant, il est debout. Emouvant dans la franchise et la confiance totale qu’il accorde. Un fou ? Non, un poète !
Thierry TREMINE nous donne une lecture passionnante de l’histoire de la Psychiatrie en apportant des clés pour mieux comprendre comment l’évolution des idées génère de l’UTOPIE. Elle devient alors à chaque étape de l’Histoire le ferment d’une nouvelle approche de la psychiatrie qui se confronte alors aux données économiques et sécuritaires. Il illustre ses propos par une érudition historique, politique et littéraire pertinente permettant à chaque soignant de mieux définir la spécificité de leur place et de leur rôle dans le rapport à l’autre.
LA COULEUR QU'ON A DERRIÈRE LES YEUX Documentaire (18 min)
Réalisateur :
CARRIDROIT Céline Pays :
France
- 2006
Prix "Enfance et Jeunesse" au festival
Traces de Vie 2006 de Clermont-Ferrand.
Comment s'échappe-t-on du monde quand on a un esprit lourd à porter? Grégory Carras nous donne son point de vue sur ce genre de questions qu'un parcours atypique l'a amené à approfondir. "Le fait qu'il n'y ait rien, Ferré le disait, il n'y a plus rien, ce n'est ni une consolation, ni une chose douloureuse, pour moi ça est. Je suis là-dedans".
Aujourd'hui, Grégory assume sa maladie, la schizophrénie, après s'être reconstruit grâce à différents moyens d'expression. Un témoignage sans pesanteur, une belle rencontre que la réalisatrice nous livre au travers d'une vraie écriture cinématographique.
Note: Un court-métrage (18') réalisé dans le cadre du master de réalisation de documentaire de création de l'Université Stendhal 3 à Grenoble, le film a obtenu le Prix "Enfance et Jeunesse" au festival Traces de Vie 2006 de Clermont-Ferrand.
Après une hospitalisation de plus d'un an en hôpital psychiatrique, Christian est parti avec un groupe de cet hôpital pour un séjour thérapeutique au Mali. Cette expérience l'aide à comprendre qu'en tant que malade mental, sa place n'est pas celle d'un exclu.
En 45 ans d'exil en psychiatrie, Louis Marie connaîtra, de placement en placement, la lobotomie, les viols, les passage à tabac, le cabanon, la faim, la camisole et l'abrutissement médicamenteux pour finalement conquérir sa liberté en construisant lentement "son histoire" de cet "enchaînement infernal" dans des entretiens filmés avec l'aide de médecins pendant dix ans. Pas à pas, Thierry Le Merre suit Louis qui réexplore les lieux de son errance psychiatrique et dont les mots dessinent l'inhumanité d'une psychiatrie asilaire. Thierry Le Merre prend soin de confronter le récit de Louis avec des rapports médicaux, des photographies d'archives et ponctue ce documentaire d'extraits d'entretiens filmés de Louis, comme autant de fragments d'une vie égarés en psychiatrie.
Collectionneur de musiciens maudits, d’assassins déraisonnables, de monstres de foire, de révolutionnaires paranoïaques, de pétomanes ou d’anachorètes suicidaires, un patient en institution psychiatrique présente une galerie de personnages historiques qui le hantent.
LA MOINDRE DES CHOSES Documentaire (1h45)
Réalisateur :
Nicolas PHILIBERT Pays :
France
- 1996
Grand Prix du public aux Rencontres Internationale du Cinéma à Paris 1996
Au cours de l'été 1995, fidèles à ce qui est désormais devenu une tradition, pensionnaires et soignants de la clinique psychiatrique de La Borde se rassemblent pour préparer une pièce de théâtre qu'ils joueront le 15 août. Le choix de cette année s'est porté sur l'Opérette de Witold Gombrowicz, une pièce troublante par les résonances particulières qu'elle offre avec l'univers de la folie. Au fil de répétitions, le film retrace les hauts et les bas de cette aventure. Mais au-delà du théâtre, il raconte la vie à La Borde, celle de tous les jours, le temps qui passe, les petits riens, la solitude et la fatigue, et puis aussi les moments de gaieté, les rires, l'humour dont se parent certains pensionnaires. Un film sur la folie ? Certainement pas. Sur la psychiatrie ? Encore moins ! Le théâtre ? Un prétexte... Plutôt qu' un film sur, j'ai fait un film avec et grâce à : avec des fous, et grâce à La Borde. Alors, s'il fallait en définir le sujet, je dirais que c'est un film qui parle de ce qui nous relie à l'autre, de notre capacité-ou incapacité- à lui faire une place. Et finalement, de ce que l'autre, dans son étrangeté "peut nous révéler de nous-mêmes " Nicolas Philibert Biblio : Interview Philibert in dossier de presse
Une approche de la musicothérapie. Interview de spécialistes qui depuis peu découvrent et appliquent un traitement musical à leurs patients : M.Dierkens, professeur de psychiatrie à l'Université de Bruxelles et de Mons ; M.Couvreur, kinésithérapeute ; Mme.Ypersiele, sociologue ; M.Gilson, psychologue, directeur d'un P.M.S. Rencontre avec des personnes qui ont suivi un traitement de musicothérapie : les patients expliquent que la musique diffère selon le problème à traiter.
Depuis longtemps et même aux pires moments, une assistance médicale fut octroyée au prisonnier. L'action de ce document, documentaire-fiction porté par les dialogues d'Alphonse Boudard, se situe dans cette période contemporaine où la réforme pénitentiaire se tourne résolument vers la resocialisation du délinquant et restitue sa dimension thérapeutique. La découverte de la relation clinicien-patient a beaucoup dynamisé la psychiatrie contemporaine au point de faire éclater les structures du vieil asile. Ce film, par ses images réalistes et ses dialogues authentiques, devrait contribuer à une meilleure connaissance de cet univers carcéral où " l'aliénation" dans sa pluridimensionnalité exprime aussi la pathologie du social et de l'éthique.
Lors de cet entretien, Daniel Schurmans nous raconte son parcours et la rencontre des cultures qui ont guidé ses réflexions et ses pratiques cliniques. Notamment avec des guérisseurs africains. Naviguant entre la psychiatrie et l’anthropologie, Daniel Schurmans explore les concepts et les pratiques en Europe, nourri par ses enseignements et expériences étrangères. Il développe le concept de psychiatrie anthropologique, interroge l’origine des troubles mentaux, avec entre autres la question de la psychose, et pointe l’importance du donné culturel dans l’appréhension des souffrances psychiques. Dans la collection "Mémoires de psys"
Les problèmes psychologiques, éthiques et humains que pose la pratique de la médecine fœtale sont exposés par le professeur Soulé. S'appuyant sur sa pratique au sein d'une équipe de médecine fœtale, le professeur Soulé nous permet de comprendre que la haute technicité qu'implique cette discipline médicale ne peut se passer d'un pédopsychiatre.
Le Dr. René Angerlergues vient à la clinique psychiatrique, après avoir pratiqué en neuropsychologie durant vingt ans. De là, sans doute, son souci de décrire un statut de la psychiatrie qui soit défini de manière à permettre de tenir ensemble les deux fils de la biologie et de la psychanalyse. Chemin faisant, il aborde la place du DSM III, de la pharmacologie, des notions de prise en charge, de rééducation dans une psychiatrie compatible avec la qualité de l'homme, c'est-à-dire la qualité créatrice du psychisme humain.
Psychiatrie, folie, maladie mentale, des mots qui font peur et que l'on préfère réserver aux autres. Des mots qui impliquent ou qui impliquaient souvent enfermement, asile. Beaucoup de choses ont évolué ces trente dernières années (anti-psychiatrie, neuroleptiques, réflexion psychanalytique...) pour qu'on puisse dire qu'il existe aujourd'hui de réelles alternatives à l'hospitalisation psychiatrique. L' émission propose de redéfinir la psychiatrie au départ de documents d'archives (1962, 1971, 1990, 1991) qui sont commentés par un psychiatre et un psychanalyste. Ces derniers insistent sur l'importance de rétablir la communication là où il n'y en a plus quand la personne est en souffrance et qu'elle ne peut plus trouver de soutien dans son environnement social. Leur but est de montrer que tout un chacun peut éprouver à un moment de sa vie des problèmes existentiels qui n'impliquent pas pour autant la folie et que des lieux existent où l'on peut trouver une aide (centre de santé mentale, placement familial, psychothérapie, ...).
Le Dr Philippe Hennaux s’entretient avec le Professeur Willy Szafran, psychiatre, psychanalyste, professeur émérite de psychiatrie et de psychologie médicale de la VUB, auteur de plusieurs ouvrages sur Freud et la psychanalyse.
Homme de science et de culture, Willy Szafran nous livre brillamment ses réflexions sur la place de la psychiatrie dans son évolution historique, et dans ses rapports à la médecine et à la société. Il expose son point de vue sur la psychiatrie psychodynamique qui vise à redynamiser la psychiatrie grâce à l’apport de la psychanalyse, de la phénoménologie, de la sociologie et de la philosophie.
Il y a 90 ans (1911), E. Bleuler (1857-1939), un psychiatre suisse, invente le mot schizophrénie qui recouvre alors à peu près toute la pathologie mentale et prend en compte l’organisation de la vie psychique inconsciente. Aujourd’hui, où en est-on ? Plus qu’une réalité clinique, la schizophrénie semble aujourd’hui en France un objet théorique assez peu connu, une maladie dont la définition même semble poser problème. Même si les connaissances scientifiques et les traitements ont lentement évolués, ce mot est est utilisé indifféremment pour désigner un jeune adulte délirant et un malheureux "chronique" après 30 ans d’institution. Il faut ajouter que pour le moment la schizophrénie est une maladie dont on ne guérit pas. C’est un film sur la fragilité, la capacité à faire face à des événements qui déroutent, à des événements douloureux qui font exploser nos mécanismes de défense, sur l’échec qu’il faut accepter, la fin de notre toute puissance qu’il faut admettre. C’est un film sur la réalité. Celle qui attend les patients car, si la schizophrénie est une maladie qui s’exprime essentiellement par la rupture, une perte de contact vital avec la réalité et le lien social, si les patients ont du mal à percevoir cette réalité car elle est difficile, agressive, s’ils s’en détachent, s’en isolent, ils doivent l’affronter, essayer de s’y ancrer. Celle qui attend les familles car après le choc produit par l’entrée dans la maladie, il faut s’adapter à la nouvelle situation. Celle qui nous attend peut-être tous face à une vie à vivre