"Je sentais le désir absolu de faire ce truc pour ne pas trop sombrer" : "ce truc", un film conçu et dirigé par un homme dans sa chambre d’hôpital. Des murs blancs pour horizon, des tuyaux verts qui le lient à la vie, lui cloué dans ses draps, soumis à ce monde médical hiérarchisé. Le silence engendre le vide mais aussi les pensées, les images. La voix féminine transmet les mots qu’il ne peut prononcer. L’œil de la pendule est cerclé de rouge : violence du désir.
William Z ferme le triangle issu d'un couple banal qui aime tant et si mal. William est fils unique, désiré, adoré. Mais, il n'a pas cherché à s'intégrer dans les rêves parentaux. Alors le triangle s'est brisé. Tout petit, il s'est laissé glisser le long d'un mur, s'est recroquevillé, refermé sur un étrange secret. Aujourd'hui, le père conduit son fils à l'hôpital, l'énième hôpital. Il sait déjà qu'il va falloir parler, raconter les pourquoi, les comment, dévoiler, se mettre à nu. Cela lui semble insupportable. Il en veut tellement à William pour cela et pour le reste. L'inattendu pour le père, c'est qu'il se retrouve en face d'une jeune femme, psychiatre, directrice de l'hôpital, et, l'étrange jeu des questions-réponses se transforme tout de suite en rapport de séduction, en rapport de force.
"Dans certaines maisons de la région d'Ainay-le-Château, dans le Bourbonnais, un des murs de la chambre des propriétaires était autrefois percé d'une lucarne. L'ouverture ainsi pratiquée donnait sur les quartiers réservés à leurs pensionnaires, des malades mentaux, hommes et femmes. Les "parents d'accueil" pouvaient dès lors aisément surveiller les égarements passagers de leurs "protégés". Voilà déjà cent ans que ces pratiques existent et, aujourd'hui, quatre cents familles de l'endroit accueillent quelque mille patients principalement originaires d'hôpitaux parisiens. Là, c'est la campagne, nous y sommes des étrangers. Les gens de la ville n'ont pas colonisé les lieux, ils y ont envoyé leurs fous. Ces hommes et ces femmes ne sont pas un problème dont il est urgent de parler: ils ne dérangent personne, ils sont hors du monde, du nôtre. Chacun d'entre eux est, tout au plus, une petite tragédie du grand ordinaire, de celles que la société préfère laisser dans l'ombre et qui nous laisse toujours un arrière-goût amer" (Th. Augé).
Anna a 23 ans. Une coupe de cheveux à la Louise Brooks, des ongles longs telle une actrice lynchienne, et toujours une tenue pleine de fantaisie : autours de ce mètre cinquante charismatique, il y a déjà tant à raconter. Car aujourd’hui, après une adolescence marginale, Anna est à un véritable tournant de sa vie. Elle a décidé de s’en sortir.
Ça a commencé par des bruissements, des chuchotements puis les voix sont devenues plus intenses. Lors d'un groupe de parole d'entendeurs de voix, Pierre se dévoile. Errance, psychiatrie et prémonitions, voyage dans les abîmes d'un esprit fascinant.
Xavier Moine, artiste en résidence à l’hôpital Paul GUIRAUD de villejuif, initiateur de l’atelier I.D. VISION, a réalisé ce film pour répondre à la demande du Docteur Denis Chino, qui était de donner la parole aux usagers confrontés à la psychiatrie et à la prise de leur traitement. Ils étaient libres de s’exprimer sur leur ressenti, leur vécu. Le travail de Xam était de tenter de nous plonger dans l’univers de la psychose : par la distorsion du son, des effets sonores et lumineux, de superpositions d’images afin de nous immerger dans cet univers parallèle.
A 8 ans, Stephen Eliot, parce qu'il se croit en danger de mort permanent, est interné parmi des autistes, à l'école orthogénique de Chicago, l'institut fondé par Bruno Bettelheim. C'est sa dernière chance. Les tests psychologiques révèlent un processus de nature schizophrène, des angoisses paranoïdes assez importantes pour indiquer un traumatisme précoce. Bettelheim pense qu'il peut arriver à sauver cet enfant. Un traitement à long terme est préconisé, il durera treize ans. Aujourd'hui Steve a 46 ans. Il est banquier à New York et vient de publier ses souvenirs : "La métamorphose, mes treize années chez Bruno Bettelheim." Le témoignage de Steve reste le premier et le dernier d'un ancien de l'école orthogénique. C'est un document bouleversant, le récit d'un combat exemplaire. Comment un gamin agressif, perdu, terrorisé s'est-il transformé en un adolescent capable de projets ambitieux pour devenir un adulte qui a trouvé sa place dans la société ? Ce film retrace son combat, à travers la rencontre des différents protagonistes de son histoire : ses parents, Diana, sa première éducatrice, Roger, son copain de l'école orthogénique, Geneviève Jurgensen, son éditrice, qui fut éducatrice à l'institut pendant deux ans, François qui a étudié avec Steve à Yale. "A la recherche de Stephen Eliot" est sans doute un voyage initiatique comme fut celui de Steve.
Depuis plus de trente ans, Madeleine Louarn mène avec les comédiens handicapés mentaux de l’Atelier Catalyse, ancré à Morlaix, une expérience de théâtre singulière, joyeuse et extraordinairement fertile. À l’occasion de la création de Ludwig, un roi sur la lune – sélectionné pour le 70e Festival d’Avignon au mois de juillet 2016 – nous nous attardons avec eux à tous les détails de la préparation : des répétitions à la grande première. Au-delà de l’aventure de cette création théâtrale, le film nous propose une rencontre avec ces comédiens, saisissant leur intimité et leur humanité, leur rapport singulier au monde…
Dix jeunes adultes porteurs d'autisme ont créé Le Groupe en Or, une troupe de théatre amateur préparant un spectacle sur leur manière de voir l'amour et la vie de famille. Pendant un an et demi, Quentin Bellon, lui même autiste, aidé de Xavier Petit, les filme et réalise le documentaire : "Plus tard j'aimerais bien être amoureux".
Des parents confrontés à des enfants au comportement tyrannique échangent au sein d'un groupe de parole au CHU de Montpellier. Ils livrent des récits qui bouleversent les représentations habituelles de la parentalité, de l'éducation, de la transmission. Des rapports inversés aux rapports de force ou de domination, de la culpabilité à la peur, ils sont amenés à repenser leur rôle auprès de leur enfant, leur rapport au monde et à la norme
Après être sorti de l’hôpital psychiatrique où il est interné, Jean-Pierre Guillaud, schizophrène, poignarde mortellement Luc Meunier. Reconnu pénalement irresponsable de ses actes, c’est son médecin psychiatre, le docteur Gujadhur, qui a fait face à la justice. En décembre 2017, il est condamné en appel par le tribunal pénal de Grenoble à 18 mois de prison avec sursis pour manque de surveillance et grave défaut d’appréciation de la dangerosité d’un patient. Une condamnation inédite en France, qui peut faire jurisprudence.
Huit jeunes, patients dans un hôpital psychiatrique bruxellois, ont participé à toutes les démarches de création. Une chenille, deux singes, une colmobe, un rhino, un toucan et un papillon évoluent dans des décors champêtres et nous racontent une tranche de vie, nous livrent leurs attentes, leur recherche, leurs espoirs fous d’avenir, leur chemin accidenté, leur école buissonnière , leurs doutes, leurs questions, leurs amitiés...
A New York, Gérard Lafayette adopte une jeune gueunon trouvée dans un terrain vague et l'élève comme si c'était son enfant...
FUTUR ANTÉRIEUR Fiction (24 min)
Réalisateur :
Philippe Coen Pays :
France
- 1988
Clé d’or - Lorquin 1988
Karl est étudiant, il attend les résultats d’un concours. Nicolas entraine Karl dans une spirale d’angoisse. Ce dernier projette alors en lui une vie imaginaire.
Etudiant en dernière année à l’école de cinéma à Nantes, Cinécréatis, j’ai profité d’un projet nécessaire à l’obtention de mon diplôme pour développer l’idée de ce documentaire. Un soir sur les réseaux sociaux, je suis tombé par hasard sur un article qui parlait d’améliorer la communication des autistes grâce à un robot. Je me suis alors vite rendu compte que je ne connaissait rien de l’autisme et était forgé de préjugés. J’ai donc commencé à me renseigner et ai malheureusement réalisé le retard que possède la France dans la prise en charge des personnes autistes. Pire, j’ai réalisé que ce retard est en partie dû au fait que les gens sont ignorants comme je l’étais avant de m’y intéresser. Touché par l’Histoire avec un grand H de l’autisme, et par des histoires de personnes souffrant de cette exclusion de toutes vies sociales - souvent dûe à des préjugés et un problème de communication sur le sujet - j’ai décidé de faire ce film pour essayer de sortir l’autisme de l’ombre. Ce documentaire consiste donc à suivre le quotidien de différentes personnes avec autisme afin d’avoir une vision plus globale de ce handicap et apprendre à les connaitre. L’idée est de s’immiscer dans leur quotidien pour voir à quoi cela ressemble, leurs difficultés, leurs compétences en s’intéressant véritablement à l’humain afin de ne pas les ranger tout de suite dans des catégories.
L’entrée en institution pour les personnes souffrant d’Alzheimer est une séparation douloureuse et nécessaire avec les familles. Gestes d’humanité des soignants et étincelles de vie à l’hôpital de Firminy où la qualité des liens et les animations collectives stimulantes font la différence.
Ils s’appellent Gérard, Choukri ou l'Alsacien, gratteurs de FDJ ou leveurs de coude d'un soir, ils se retrouvent dans un bar-tabac PMU, par habitude ou pour tromper leur solitude. Certains vivent dans la rue, d’autres ont connu les hôpitaux psychiatriques, la plupart souffrent d’addictions. Ils sont le pouls et la confidence d'une France déchirée. Ici c'est une famille, c'est une estrade, c'est un ancrage. Ils sont AU CLÉMENCEAU.
Faut-il autoriser l’aide à mourir ? Euthanasie, sédation continue, suicide assisté... Autant de réponses apportées au droit de mourir dans la dignité et pourtant, placée au carrefour des questions morales, religieuses et politiques, la question déchire les Européens. Pendant ce temps, deux trentenaires, un Français et une Belge, en situation de handicap lourd sans espoir de guérison, demandent de mourir dignement au moyen du suicide assisté en Suisse et de l’euthanasie en Belgique, pour mettre fin à leurs souffrances. Quarante ans après la législation très controversée de l’avortement, le documentaire pénètre au cœur de la grande question de société du 21e siècle.