Mon film parle d’amour entre une mère et sa fille souffrant d’un handicap moteur. Mon point de vue étant de parler de la fusion induite par le handicap mais aussi l’envie de liberté pour chacune d’elles. Je vais donc filmer cette famille, qui est la mienne. Le scénario nous fait voyager entre le quotidien de ces deux femmes, les difficultés liés à la maladie mais aussi leurs façons de s'en échapper. C'est quand toute la maison dort qu'Agnès met en musique la symphonie de son quotidien. C'est à ses cours de théâtre que Soline s'autorise à être qui elle veut.
Du premier verre aux abysses de l’addiction, l’alcool raconte et se raconte au travers de sa relation avec une jeune femme. Histoire d’une lutte en profondeur pour regagner la surface et son horizon.
Pendant dix-huit ans, la comédienne Claire Doyon filme sa fille Pénélope, atteinte d’un trouble du spectre autistique. Passé le choc du diagnostic, la mère part en guerre contre la maladie et enchaîne des dizaines de tentatives de traitement. Jusqu’au jour où elle accepte de sortir de son obsession de guérison…
Un funambule marche sur un fil tendu au-dessus du vide. Le souffle coupé, on est suspendu à chacun de ses gestes que l’on imite intérieurement, éprouvant en miroir les mêmes émotions. On ressent ce que l’autre ressent, on est en empathie avec lui. Qu’est-ce qui fait de l’être humain cet être social, capable de prendre le point de vue de l’autre, tout en restant lui-même? D’où vient le plaisir d’échanger, de s’entraider et de faire ensemble ? Et les grands singes, nos plus proches cousins, sont-ils doués d’empathie ? Qu'en est-il des rats et des autres mammifères ? Pour le savoir, nous allons croiser plusieurs approches entre elles car l’empathie est un concept mouvant qui est passé de la philosophie à l’esthétique puis à la psychologie, aux neurosciences et à la biologie. Par des observations éthologiques et des mises en situation expérimentales, les primatologues étudient les comportements sociaux des animaux, et les psychologues la naissance et le développement de ces comportements chez l’enfant. On peut voir ce qui se passe dans le cerveau quand on éprouve de l’empathie mais aussi lorsqu’on a du mal à identifier les émotions et les intentions d’autrui. C'est ce qui se passe dans certaines pathologies ou à la suite de traumatismes. Et si l'empathie était à l’origine de l’évolution des espèces, voire de l’essor des civilisations humaines.
Aujourd’hui nous vivons dans un monde où la logique de rentabilité s’applique à tous les domaines. Les lieux dédiés aux métiers du soin, du social, de l’éducation… sont gérés par des managers ou des experts pour qui seul comptent les chiffres, niant les besoins humains. Les professionnels ne retrouvent plus le sens de leur engagement et vivent péniblement l’altération profonde de leur métier. Roland Gori, psychanalyste et initiateur en 2008 de l’appel des appels se bat contre cette logique, en scrutant et dénonçant les failles de nos sociétés néo-libérales. L’appel des appels est un mouvement opposé à la marchandisation de la santé, de l’éducation, de la culture… Ce film propose un portrait intime de Roland Gori, de sa pensée et de ses combats étayés par des témoignages de proches tels que ses éditeurs Henri Trubert et Sophie Marinopoulos (Les liens qui libèrent), la philosophe et académicienne Barbara Cassin, son épouse et chercheuse Marie José del Volgo ou le journaliste de l’humanité Charles Sylvestre…
Le centre social du Centre Hospitalier Le Vinatier ouvrait ses portes en 1965, né d’une volonté de modernisation et d’humanisation de l’ancien asile devenu hôpital départemental. L’espoir d’ « un extérieur à l’intérieur de l’hôpital » qui permettrait aux malades de sortir des pavillons pour bénéficier d’activités commerciales et culturelles pour les préparer à leur retour dans la société s’est rapidement heurté à différents obstacles.
Alicia a un an lorsqu'elle enlevée à sa mère adolescente par le Child Welfare Bureau. Par l'entremise d'une famille d'accueil, elle est placée dans un foyer de soins pour enfants à l'âge de cinq ans. Au moment où elle a neuf ans, elle est toujours là, en attente de placement avec une nouvelle famille. C'est à ce moment que commence le documentaire Alicia. Pendant trois ans, le film suit la petite fille dans sa vie quotidienne dans des images d'observation rapprochées. Celles-ci rendent palpables les désirs d'amour et de sécurité, et l'impuissance de la jeune Alicia adolescente sans foyer, ainsi que l'impact de n'avoir aucune perspective.
Un jour, Julie a entendu des voix qui la menaçaient. Des médecins lui ont fait des électrochocs, des marabouts ont tenté de l’exorciser, elle a avalé plein de médicaments, bu tout un tas de potions, passé des jours à l’hôpital et de longues heures enfermée chez elle à tenter d’oublier le passé et d’imaginer l’avenir. Administrativement parlant, elle est depuis sa première hospitalisation une handicapée mentale à 80%. À mes yeux, elle est une amie précieuse, une âme sensible, une résistante qui a décidé qu’elle ne ferait pas "une carrière de victime". Depuis cinq ans, je la filme. Ensemble, nous plongeons dans son passé et nous y découvrons l’histoire d’une héroïne.
Alors que son père est atteint de la maladie d’Alzheimer, Nicolas Prividera exhume des films de famille dans lesquels son père aimait à le filmer enfant. Leur relation s’était compliquée par la suite ; le souvenir impossible de la mère disparue pendant la dictature s’étant glissé entre eux (disparition qui est au cœur du premier film de Prividera, M). A travers un brillant récit, à la fois linéaire et circulaire, le film nous permet de ressentir l’épaisseur du temps, sa consistance, faite de différences et de répétitions. Qu’est-ce qui change et qu’est-ce qui se répète dans l’histoire d’une famille, dans l’histoire d’un pays, dans l’histoire du cinéma ? Chaque histoire parle avec les autres, parle des autres, les croise et les chevauche. Le résultat est un montage fascinant, dans lequel l’émotion naît de l’intelligence et l’intelligence de l’émotion.
Dans un pays où la folie est fortement stigmatisée et à peine prise en charge par l'institution hospitalière, chaque étape du voyage rend perceptible l'importance du temps passé à écouter le malade et sa famille. Au fil des rencontres avec Michel Dewez, médecin, psychiatre et psychanalyste belge, des soignants de centres de santé généralistes sont formés à une prise en charge ambulatoire.
Ron et Karen accueillent chez eux une communauté de personnes qui entendent des « voix » commentant, chaque jour, leurs pensées et actions. Tous débattent de l’impact qu’elles ont sur leur vie et leur identité sociale, ainsi que des négociations à engager avec elles pour en faire des cohabitantes plus que des intruses. Ceci introduit une dialectique originale sur la différence, la stigmatisation et l’indépendance, et montre comment les singularités individuelles peuvent former un corps politique. Pour le film, la « folie » n’est pas déconnexion de la réalité, mais plutôt conscience aiguë de celle-ci.
Jazz est une vieille femme afro-américaine. Elle vit seule dans une maison récupérée sans eau, ni électricité. Comme bon nombre de femmes afro-américaine, elle vit dans la misère, avec pour seule maison un logement insalubre. Dj Holiday est le double de Jazz, son personnage de scène. C’est elle qui chante depuis toujours, qui monte tous les jeudis soirs sur la scène du Berts, où sa voix brisée rayonne, entourée des meilleurs musiciens de jazz de la ville. Le documentaire est un portrait de cette femme, qui nous émeut jusqu’aux larmes. Au travers de son regard, on perçoit les épreuves qu’elle a pu traverser tout au long de sa vie, et qui ont fait d’elle la femme qu’elle est : une femme à la fois forte et généreuse. A travers ce portrait, le réalisateur Arno Bitschy évoque la face sombre du rêve américain, ses millions d’âmes errantes, délaissées.
Consciente de la souffrance psychique qui a récemment envahi sa vie, Christine, professeure de philosophie, choisit de se faire hospitaliser. Elle découvre alors un nouvel environnement et fait la rencontre de Laure et Princesse Titou, deux consœurs de cheminement thérapeutique. Pour elles, une seule certitude : il n’y a pas de patients dans cet hôpital, juste des impatients.
Sabine se rend quotidiennement sur le site «suicidaire.be » sous le pseudo d’Eva B. À la recherche du fameux livre « Suicide, mode d’emploi » censuré quelques années après sa parution, elle franchit le lien virtuel et entreprend de rencontrer Barbie Turick, Dark Boy, Odin, afin de trouver la meilleure manière d’en finir une fois pour toutes… sans douleur !
Une belle chambre d'hôtel. Parfait pour une évasion à deux. Elle a une nouvelle importante à lui annoncer. Il veut, il doit alors, à son tour, lui dire quelque chose de capital.