Tout le monde l'appelle « Kev », ce rouquin au regard pâle, qu'une assistante sociale a découvert, enfant, enfermé dans une chambre où il n'avait que les rayons du soleil pour jouer. Désormais adolescent, Kevin souffre d'une forme d'autisme si sévère que la plupart des institutions dites spécialisées ont longtemps refusé de l'accueillir. Clémence Hébert l'a suivi avec sa caméra, d'un lieu à l'autre. Celle, douée de la parole, et celui qui vit en dehors, se sont apprivoisés à égalité de regards avec la lentille d'un objectif comme seul medium de re-connaissance, qui saisit ce qui palpite, surgit, s'étiole, et recommence. Un lien discontinu mais vivant. Fruit de sa longue expérimentation auprès de ceux qui en souffraient, Fernand Deligny avait forgé un mot qui condensait son idée du cinéma comme moyen pour penser l'autisme : « camérer », par opposition à « filmer ». Autrement dit, « mettre dans la boîte des éclats », autant de tentatives pour créer un humain commun. Clémence Hébert s'inscrit dans ce sillage, elle qui parvient, sans discours, à nous faire voir le monde du côté de cet être radicalement Autre.
Kusum est une jolie adolescente de New Delhi qui semble atteinte d'un profond abattement sans qu'elle puisse en exprimer la raison. Ses parents la conduisent chez le médecin, à l'hôpital, ... Rien n'y fait. Un guérisseur traditionnel conseille alors de l'emmener dans un village éloigné où subsiste une vieille querelle familiale. Dans le temple du village, une grande cérémonie est organisée au cours de laquelle les fidèles entrent en possession. Quelques temps après, on commence à noter chez Kusum les premiers changements ... "Kusum" est un film bouleversant par sa capacité à nous faire entrer dans l'intimité d'une famille indienne désemparée ainsi qu'un remarquable document ethno-psychiatrique sur un processus thérapeutique. Après la vision de ce film, on ne peut que porter un regard différent sur la médecine tradionnelle et sur le culte des ancêtres. Rarement montré dans nos contrées - mis à part Kaurismaki -, le cinéma finlandais possède une excellente tradition documentaire. Plutôt classiques dans leur réalisation, ces films sont très bien construits d'un point de vue narratif et très bien filmés (souvent sur support argentique). "Kusum" de Jouko Aaltonen ne fait pas exception.
Une collection d'entretiens avec de grands praticiens (pédiatre, psychologue, pédopsychiatre, anesthésiste, juge pour enfants, professeur de philosophie,...) qui exposent leurs réflexions et abordent les difficultés, abus et carences dont sont victimes les enfants et les adolescents au sein de la famille ou de l'école.
Moyen d'information pour un travail individuel ou support d'animation collective, les entretiens sont conçus comme outil de réflexion destiné aux professionnels de la santé, de l'enfance et de la famille. Ils sont également conseillés aux parents qui s'interrogent sur les problématiques développées. L'objectif est d'engager la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le développement harmonieux de l'enfant et de l'adolescent.
Un entretien avec Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre à l'Université Catholique de Louvain, animé par Philippe Kinoo, pédopsychiatre à la faculté de médecine des cliniques universitaires Saint-Luc.
Par leurs comportements dérangeants, parfois destructeurs, enfants et adolescents violents mettent en difficulté l'adulte, le parent, l'éducateur, le psychologue... Après avoir défini la violence, le document propose des pistes pour accompagner les enfants violents dans l'éducation quotidienne, principalement ceux placés en institution: trouver le sens du comportement violent, y apporter une réponse et par là-même faire passer un message.
Voilà plusieurs années que des artistes interviennent en milieux de soins mais leur travail reste peu ou mal connu du grand public. La commission Art et Santé œuvre à faire connaître ce champ d’action essentiel de la culture et à interroger ces pratiques. Elle a choisi cette fois-ci le format de l’image pour aborder plusieurs questions de fond : quel est l’engagement de l’artiste qui choisit de travailler en milieux de soins ? Quel rapport entretient-il avec ce milieu ? Quelle collaboration entre l’artiste et le soignant ? Quels effets et quelle durabilité ont ces pratiques ?
À partir des nombreuses images recueillies en suivant plusieurs artistes et institutions culturelles dans divers milieux de soins à Bruxelles et en Wallonie, Isabelle Rey a réalisé un montage de 18 minutes divisé en trois chapitres. « Vue sur coulisses » aborde plus particulièrement les spectacles « en chambre », « Déployer l’instant » se penche davantage sur les ateliers organisés en milieux de soins, et « Empreintes et traverses » sur la collaboration entre artistes et soignants.
Dans la salle d'attente de la maternité André Grégoire en Seine-Saint-Denis à Paris, des hommes attendent la naissance de leur enfant. Ils viennent de différents horizons sociaux, de toutes les régions du monde mais ils ont tous un point en commun: ils vont être pères. Le réalisateur interroge chacun d'eux sur leur assistance à l'accouchement, ce qu'ils ressentent, ce qu'ils attendent de la paternité, comment ils voient l'avenir avec l'arrivée de l'enfant... Les émotions qu'ils éprouvent, les questions qu'ils se posent avant et après la naissance font découvrir leur investissement dans la paternité.
L’autisme, vu de l’intérieur est un document phare de la collection du Cnasm de Lorquin. Des personnes autistes de haut niveau nous permettent d’effectuer un véritable voyage à l’intérieur de l’autisme. Elles nous racontent, sans ambages, leur univers, les joies et les douleurs liées à leurs particularités perceptives et leurs intérêts particuliers. Elles parlent de leurs émotions, des symptômes et de ce qu’elles pensent des approches de réadaptation. Enfin, les personnes autistes interviewées évoquent leur difficile rapport avec le monde des non autistes, le sentiment de rejet et les tentatives de rapprochement. Fait étonnant, elles proclament leur fierté d’être autiste.
Pour Catherine, Philippe, Zoé, un jour "les plombs ont sauté". Ils ont vécu l'aventure du délire et de la dépression. Avec des mots tout simples, ils ont accepté de se raconter devant une caméra et de se mettre eux-mêmes en image.
Immersion dans la vie de patients d'un hôpital psychiatrique, immersion placée sous le signe du retour, le réalisateur ayant plongé seul dans cet univers pendant presque deux années avant de commencer la réalisation du film. Récit tracé au fil des rencontres, des errances et des histoires passées ou présentes, s'enchevêtrant au coeur de leurs voix.
Chacun des 26 épisodes de la série "L'éducation en questions" se propose d'aborder, à travers l'oeuvre et l'expérience d'un pédagogue qui a marqué l'histoire de l'éducation, une question particulière, illustrée par des situations contemporaines. "L'émission ne pose pas seulement des questions frontales auxquelles les universitaires répondent souvent par des propos touffus, que les médias évitent, qui évoquent la complexité des rapports entre adultes et enfants, et qui semblent à tort propres à l'époque actuelle. Le documentaire répond en évitant le piège des recettes. Il rappelle plutôt la mémoire enfouie de ceux qui ont déjà pensé sur ce thème" (Le Figaro). "Cela aurait pu être austère, ennuyeux, jargonneux. C'est au contraire captivant" (Le Monde). Volume 2, épisodes 5 à 8 (13 minutes chacun): Jean-Marc Gaspard Itard (1774-1838): "Tous les enfants peuvent-ils être éduqués?" Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827): "Que faire avec des enfants qui ne veulent pas de vous?" Joseph Jacotot (1770-1840): "Peut-on enseigner sans savoir?" Léon Tolstoï (1828-1910): "Doit-on croire les enseignants sur parole?"
Chacun des 26 épisodes de la série "L'éducation en questions" se propose d'aborder à travers l'oeuvre et l'expérience d'un pédagogue qui a marqué l'histoire de l'éducation une question particulière illustrée par des situations contemporaines. "L'émission ne pose pas seulement des questions frontales auxquelles les universitaires répondent souvent par des propos touffus, que les médias évitent, qui évoquent la complexité des rapports entre adultes et enfants, et qui semblent à tort propres à l'époque actuelle. Le documentaire répond en évitant le piège des recettes. Il rappelle plutôt la mémoire enfouie de ceux qui ont déjà pensé sur ce thème" (Le Figaro). "Cela aurait pu être austère, ennuyeux, jargonneux. C'est au contraire captivant" (Le Monde). Volume 3, épisodes 9 à 13 (de 13 minutes chacun): Don Bosco (1815-1888): "Faut-il se méfier de l'affection en éducation?" Alexander S. Neill (1883-1973): "Peut-on fonder l'éducation sur le seul désir de l'enfant?" Paulo Freire (1921-1997): "Pourquoi apprendre à lire?" Carl Rogers (1902-1987): "Suffit-il d'écouter pour aider?" Germaine Tortel (1896-1975): "Que peut-on apprendre par la création?"
Chacun des 26 épisodes de la série "L'éducation en questions" se propose d'aborder, à travers l'oeuvre et l'expérience d'un pédagogue qui a marqué l'histoire de l'éducation, une question particulière, illustrée par des situations contemporaines. "L'émission ne pose pas seulement des questions frontales auxquelles les universitaires répondent souvent par des propos touffus, que les médias évitent, qui évoquent la complexité des rapports entre adultes et enfants, et qui semblent à tort propres à l'époque actuelle. Le documentaire répond en évitant le piège des recettes. Il rappelle plutôt la mémoire enfouie de ceux qui ont déjà pensé sur ce thème" (Le Figaro). "Cela aurait pu être austère, ennuyeux, jargonneux. C'est au contraire captivant" (Le Monde). Volume 5, épisodes 18 à 21 (de treize minutes chacun): Comenius (1592-1670): "A quoi servent les manuels scolaires?" Pauline Kergomard (1838-1952): "L'école maternelle française: une réussite exceptionnelle?" Georg Kerchensteiner (1854-1932): "Le travail manuel est-il nécessaire à la formation?" Alain (1868-1951): "L'école doit-elle délivrer l'enfant de ses parents?"
"L'enfant do" est un voyage au pays du sommeil de l'enfant depuis la naissance jusqu'à l'âge de 15 ans. Traité sous la forme d'une fiction éducative et principalement interprété par les enfants eux-mêmes. "L'enfant do" nous emmène dans le monde mystérieux du sommeil qui occupe plus du tiers de la vie de l'enfant et dont on connaît peu les caractéristiques normales et anormales. Ce vidéogramme, aussi bien destiné aux adultes qu'aux enfants, nous permet une meilleure compréhension des mécanismes normaux, ainsi que des troubles (insomnies, somnanbulisme, terreur nocturne, énurésie,...) du sommeil de l'enfant. Les buts principaux du film sont de dédramatiser et de surmonter des situations souvent mal vécues par les familles, d'éviter le recours abusif à des médicaments souvent nocifs et de permettre aux familles d'adopter une attitude plus réaliste.
Un dimanche par mois, au 10 rue Voltaire, juste derrière la cathédrale de Reims, des patients et des soignants se retrouvent pour réfléchir à voix haute. Certains sont toujours là, quelques-uns viennent souvent, d’autres ne font que passer. Dans le « Récital lexical », ils se réapproprient le pouvoir perdu de “nommer”.
Projet porté avec passion par deux jeunes de la région de Grenoble, ce documentaire a été réalisé grâce à une campagne de financement participatif. Il ne répond à aucune demande extérieure; seule motivation, l’envie des réalisateurs de créer une base de réflexion vis-à-vis des différents troubles psychiques qui peuvent altérer la vie d’un individu et de ses proches.
Le psychologue Sylvain Missonnier et le gastro-pédiatre Nathalie Boige du service de pédiatrie du Centre Hospitalier de Versailles, nous font partager les résultats d’une recherche sur l’encoprésie permettant de réactualiser de façon claire et structurée nos connaissances sur ce symptôme. Leur collaboration qui implique une approche interdisciplinaire permet la mise en place de protocoles thérapeutiques directement utilisables par tout soignant confronté à ce problème.
Chaque société comme chaque adulte a ses propres façons de voir l'enfance et, par conséquent, de la traiter. L'enfance et la famille, l'enfance et l'école, l'enfance et la maternité, l'enfance et le monde économique, la sexualité et la mort, sont autant de thèmes abordés par le film à travers différents discours contemporains. Avec la participation de Marie-José Chombard de Lauwe et Georges Snyders. Les textes de Roland Barthes sont lus par Michel Lonsdale. Les autres textes sont lus par Edith Scob.
L'auteur se propose d'examiner la place de la scolarité dans la prise en charge des enfants autistiques et psychotiques. Au-delà des droits et des moyens à mettre en oeuvre pour favoriser l'intégration scolaire, c'est de la psychopathologie autistique qu'il s'agit de partir pour dégager "une pédagogie spécifique" de ces troubles. L'accès aux apprentissages scolaires n'apparaît alors pas réservé à quelques "autistes de haut niveau" (ou syndrome d'Asperger). La réflexion au quotidien avec les enseignants des "classes thérapeutiques" (classes accueillant les enfants d'un hôpital de jour dans deux écoles ordinaires) permet de décrire la lettre (au-delà de la langue écrite dans son ensemble) comme objet autistique particulièrement ouvert aux progrès thérapeutique. A partir de cas cliniques se dégage ainsi l'idée d'une véritable "clinique de l'écrit".
L'univers secret des rêves est créateur et puissant. Rencontre avec les "utilisateurs" du rêve qui montrent au travers de leurs expériences personnelles, créatives ou scientifiques, comment et dans quelles conditions il est possible d'exploiter la puissance de l'univers nocturne: thérapies ou guérisons, prévisions sur l'avenir, réponses aux multiples questions du passé et du présent...
Le psychologue Pierre-Paul Costantini, expert auprès du Tribunal de Grande Instance, nous expose, dans cet entretien l'intérêt de l'expertise psychologique pour les magistrats instructeurs. Il en définit les conditions et ses modalités d'élaboration. Il en défend la spécificité dans une démarche identitaire de la psychologie.
Pourquoi un homme tient-il debout ? Parce qu’il marche, aime, espère, écrit… Sinon, il tombe ! Patrice rêve d’une vie différente, rangée, avec un travail, une femme, des enfants. Cette vie, il la sait pourtant inaccessible, lui qui se reconnaît schizophrène chronique, stabilisé. Alors entre la folie qui l’éloigne de cette vie et la normalité qui l’attire tant, Patrice se déchire, depuis 30 ans. L’amour et la mort l’ont entrainé de la rue à l’asile, d’hébergements provisoires en institutions thérapeutiques. Une vie d’errance, avec comme boussole un hypothétique voyage au Brésil. Pourtant, il est debout. Emouvant dans la franchise et la confiance totale qu’il accorde. Un fou ? Non, un poète !