Au-delà des autistes prodiges dont on parle souvent dans les médias, on retrouve de nombreux autistes dessinateurs dont les oeuvres nous interpellent. Qu'est-ce qui caractérise leur travail? Qu'est-ce qui les différencie des autres dessinateurs? Reproduisent-ils tout simplement, mais avec talent, ce qu'ils voient ou sont-ils de véritables artistes? Nous avons rencontré trois autistes dessinateurs extrêmement doués: Pierre Godefroy de Valognes en France, Miguel Malo de Montréal et le jeune Jules Guermonprez, âgé d'à peine 11 ans, de Grenoble. Ils nous ont parlé de leur travail : thèmes, inspiration, motivation, technique, devenir de leurs oeuvres... Pour nous aider à mieux comprendre les relations entre l'art, la perception et l'autisme, nous avons demandé au professeur et chercheur Laurent Mottron du Centre d'excellence en troubles envahissants du développement de l'Université de Montréal, de commenter leurs oeuvres et ce qu'ils en disent. Ces autistes dessinateurs ont en effet des particularités perceptives qui leur permettent de transposer très précisément ce qu'ils voient ou imaginent, maîtrisant notamment, très jeunes et avec talent, la perspective. Toutefois, comme le font tous les artistes, ils interprètent et transforment la réalité en développant un style pictural qui leur est propre, combinant formes et couleurs, et ils se servent de leur art pour communiquer et prendre leur place dans la société. Accès : http://cecom.qc.ca/boutique/
Le psychologue Sylvain Missonnier et le gastro-pédiatre Nathalie Boige du service de pédiatrie du Centre Hospitalier de Versailles, nous font partager les résultats d’une recherche sur l’encoprésie permettant de réactualiser de façon claire et structurée nos connaissances sur ce symptôme. Leur collaboration qui implique une approche interdisciplinaire permet la mise en place de protocoles thérapeutiques directement utilisables par tout soignant confronté à ce problème.
La théorie de Lacan attire autant qu'elle rebute à cause de la difficulté de son abord. Le docteur Jean-David Nasio a été un élève de Lacan et un proche collaborateur de Françoise Dolto. Il enseigne à l'Université de Paris VII et dirige les Séminaires Psychanalytiques de Paris. Il a publié de nombreux ouvrages sur la psychanalyse dont certains ont touché par leur succès un très large public de non spécialistes. Dans cet entretien, J-D. Nasio nous aide à mieux cerner la pensée complexe de Lacan en nous expliquant les deux parties fondamentales de sa théorie : d'une part, la triade conceptuelle Réel, Symbolique et Imaginaire puis les notions d'Inconscient et de Jouissance.
Le psychologue Pierre-Paul Costantini, expert auprès du Tribunal de Grande Instance, nous expose, dans cet entretien l'intérêt de l'expertise psychologique pour les magistrats instructeurs. Il en définit les conditions et ses modalités d'élaboration. Il en défend la spécificité dans une démarche identitaire de la psychologie.
Ce document présente l'historique, les caractéristiques et les règlements de base de l'intercrosse, sport reconnu par l'UNESCO pour les valeurs qu'il véhicule : le mouvement, l'autonomie, le respect de la communication. Il en souligne aussi les bienfaits et montre le besoin d'intégration des personnes ayant des problèmes de santé mentale. Suivons Laurent, Vladimir, Chantale et les autres dans la pratique de ce sport qui a pris beaucoup d'importance dans leur vie.
Thierry TREMINE nous donne une lecture passionnante de l’histoire de la Psychiatrie en apportant des clés pour mieux comprendre comment l’évolution des idées génère de l’UTOPIE. Elle devient alors à chaque étape de l’Histoire le ferment d’une nouvelle approche de la psychiatrie qui se confronte alors aux données économiques et sécuritaires. Il illustre ses propos par une érudition historique, politique et littéraire pertinente permettant à chaque soignant de mieux définir la spécificité de leur place et de leur rôle dans le rapport à l’autre.
La boulimie s'est imposée, ces dernières années, face à l'anorexie mentale, comme un trouble majeur et relativement fréquent des conduites alimentaires. Elle se rencontre de plus en plus souvent, associée à d'autres troubles mentaux. Philippe Jeammet est un expert reconnu de la question. Il est psychanalyste et dirige un service universitaire de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte, à Paris. Le professeur Jeammet, va nous dresser le tableau clinique majeur ainsi que ses variantes (le devenir, la psychopathologie et le traitement) de ce trouble qui laisse désarmés bien des professionnels.
Dans la continuité des travaux de René Spitz et John Boxlby, Myriam David a mis en évidence chez l'enfant, la pathologie liée aux carences affectives qui affectent le développement global de l'enfant.. Celles-ci sont encore mal connues, mal acceptées de la nosographie officielle et pourtant tous les professionnels de l'enfance en mesure la morbidité en termes de santé publique. Myriam David, dans ces deux documents nous permet de mieux comprendre cette pathologie qui, au départ, s'appliquait au champ institutionnel (Les carences institutionnelles) et s'élargit actuellement au champ intra-familial (Les carences intra-familiales)
Le malaise de l'adolescence conduit parfois à un état de "crise suicidaire". Le Professeur Jeammet, psychanalyste et responsable du service de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte à l'Institut Mutualiste Montsouris, nous permet de mieux comprendre cette notion dont il définit avec pertinence les ambiguïtés et les limotes. Il nous fait mieux comprendre ainsi la clinique et les mécanismes psychiques sous-jacents à cet état de souffrance qui peut conduire l'adolecent au passage à l'acte. Il nous donne également une leçon de pédagogie dans l'attitude qu'on doit tenir pour aider l'adolescent à dépasser cet état critique.
Le docteur Thierry Gallarda, psychiatre au Centre Hospitalier Sainte-Anne à Paris, participe à une consultation Dysphorie de genre, qui reçoit et accompagne les personnes qui souhaitent entamer un processus de changement de sexe. Après avoir précisé les termes LGBT, le docteur Gallarda souligne dans un premier temps le fait qu'on ne parle plus maintenant d'un trouble psychiatrique mais d'une simple dysphorie, ce qui montre bien l'évolution de la société. Cette dysphorie se manifeste cependant par un malaise ou une souffrance, parfois importante, parfois banalisée, parfois déniée. Elle se caractérise également par une extrême hétérogénéité : parfois sans aucune comorbidité, parfois associée à des troubles sévères. Le rôle du psychiatre dans l'équipe multidisciplianire où il oeuvre est d'essayer d'évaluer la présence et selon le cas, l'impact des co morbidités et de voir comment on peut mieux répondre à la demande de transition de sexe. Dans un deuxième temps, Thierry Gallarda aborde la grande variété des perceptions selon les cultures et l'environnement socioéconomique et insiste sur le rôle essentiel des familles qui sont aux premières loges et évidemment de l'école. Il prône en terminant la nécessité du soutien tout en favorisant un regard distancié et une réflexion qui permet d'éviter les positions extrêmes.
Mettant en images le Petit dictionnaire des idées reçues sur la folie et autres considérations, la réalisatrice Annie Frenette défait nos préjugés sur la santé mentale avec humour et poésie.
Le passage à l'acte suicidaire chez l'adolescent pose un véritable problèe de santé publique. La nécessaire hospitalisation, le travail d'évaluation, la liaison des divers intervenants, nous est décrit avec précision par le professeur Philippe Jeammet, psychanalyste et responsable du service de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte à l'Institut Mutualiste Montsouris. Il nous précise également les conditions nécessaires pour que la prise en charge au détours de l'hospitalisation permette à l'adolescent de retrouver sa sécurité intérieure, garante de l'absence de récidive.
Après avoir défini le processus de radicalisation des adolescents, Serge Hefez nous explique son mécanisme, proche de celui de la dérive sectaire, développant chez l'adolescent des croyances extrêmes et totalitaires justifiant le djihad et la violence comme moyens d'action. Il décrit ensuite les signes d'appel de cette radicalisation qui sont favorisés et entretenus par internet. Après avoir cerné globalement les profils des jeunes à risque de radicalisation, il nous montre, à travers un exemple clinique, comment un travail thérapeutique familial peut faire évoluer favorablement cette problématique. Il évoque enfin différentes perspectives de soin et de prévention possibles. Serge Hefez est psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial et auteur de nombreux articles et ouvrages sur la famille.
Le Dr. René Angerlergues vient à la clinique psychiatrique, après avoir pratiqué en neuropsychologie durant vingt ans. De là, sans doute, son souci de décrire un statut de la psychiatrie qui soit défini de manière à permettre de tenir ensemble les deux fils de la biologie et de la psychanalyse. Chemin faisant, il aborde la place du DSM III, de la pharmacologie, des notions de prise en charge, de rééducation dans une psychiatrie compatible avec la qualité de l'homme, c'est-à-dire la qualité créatrice du psychisme humain.
Pour le Dr. Raymond Cahn, la psychopathologie de l'adolescent aujourd'hui soulève beaucoup de questions en regard des conduites agies : anorexie mentale, boulimie, toxicomanie, actes suicidaires, décrochages scolaires. Comme il a travaillé pendant plus de 16 ans avec les adolescents dans le cadre de l'hôpital de jour du parc Montsouris à Paris, il nous livre ses réflexions sur ces conduites agies. Laufer propose une classification clinique des psychopathologies de l'adolescent et le Dr. Raymond Cahn nous livre sa position critique en regard de cette classification. Il a théorisé sur les déliaisons dangereuses ; pour lui, tout adolescent quel qu'il soit, va développer des modalités de reliaison qui seront tributaires du mode de déliaisons rencontrées.
Alain Dubuc, économiste et éditorialiste en chef au journal La Presse à Montréal, s'intéresse à la santé par le biais de l'économie politique. Au cours de cet entretien, il aborde la santé de l'extérieur, pour en faire une sorte d'examen clinique utilisant une méthodologie quasi médicale. C'est l'économie qui malheureusement détermine les réformes de santé, dit-il, alors que la santé aurait besoin d'évoluer au nom d'autres valeurs comme les nouvelles connaissances, les développements de la technologie ou la nouvelle compréhension des déterminants sociaux. Il résulte de cette dynamique économique plusieurs distorsions qui sont abordées ici sans ambages. Les décideurs sont-ils seuls responsables de l'état actuel du système ? Les citoyens désirent-ils vraiment adopter une attitude de participation active nécessaire au passage à un nouvel ordre des choses ? Alain Dubuc ose souligner l'étonnante complicité en faveur du statu quo. Par quoi peut-on remplacer une situation qui convient si bien à tous les acteurs ? Il tente aussi d'identifier les lignes de forces qui vont sous-tendre les systèmes de santé de l'avenir. Il parle d'un rôle moins teinté d'angélisme pour la santé publique, d'une participation de la population éclairée par les technologies de l'information. Il évoque aussi la transformation inévitable des professions de la santé. Enfin, il s'inquiète de l'incapacité de l'Etat à véritablement évoluer en matière de santé et aborde la délicate question de la privatisation des soins de santé.
Simon Baron-Cohen, Uta Frith et Alan Leslie ont apporté une vision nouvelle de l'autisme infantile en proposant de l'attribuer à un défaut de " théorie de l'esprit ". Ces travaux ont contribué à l'effort de compréhension des mécanismes de l'autisme, s'inscrivant dans le domaine des sciences cognitives. Baron-Cohen nous fait part, dans cet entretien, de ses travaux de recherche qui permettront entre autre intérêt la mise sur pied d'instruments simples de diagnostic précoce de l'autisme, utilisant des signes cliniques que tout praticien s'intéressant à l'autisme doit connaître comme l'absence de "jeu de faire semblant ", absence de "pointage protodéclaratif ", l'absence "d'attention conjointe ".
Le docteur Elkaïm, formateur reconnu internationalement en thérapie familiale et de couple, explique à l'aide d'un exemple clinique, le modèle de thérapie de couple qu'il a développé au cours de ces dernières années. Son ouvrage récemment publié aux Editions du Seuil : "Si tu m'aimes, ne m'aimes pas" a grandement contribué à mieux comprendre les nouveaux enjeux face à la famille et ses mutations.
Depuis les écrits de Freudenberger, on utilise le terme burn out pour décrire le syndrome d'épuisement professionnel. Un burn-out peut évoluer sur plusieurs années en 4 phases principales : idéalisation, stagnation, désillusion et démoralisation. Le document vidéo, par une illustration clinique, décrit les facteurs de personnalité, les principaux signes et symptômes apparaissant au cours de chacune de ces phases et les différentes approches thérapeutiques du burn-out. On aborde aussi la prévention en identifiant les personnes qui peuvent jouer un rôle et en précisant leur contribution respective.
Directeur de la Division de la Promotion de la Santé, de l'Education et des Communications, Organisation Mondiale de la Santé, Genève, Madame Kickbush est à l'origine de la Charte d'Ottawa pour la promotion de la santé et de la déclaration de Jakarta, deux éléments fondamentaux dans la construction de la Nouvelle Santé Publique. Elle joue un rôle de premier plan dans le façonnement des politiques sanitaires au niveau international. Tous lui reconnaissent un rôle d'ambassadeur de la Nouvelle Santé Publique.