Nicolas Philibert a posé sa caméra pendant dix semaines dans une classe unique d'un petit village du Puy-de-Dôme. Cette école ancienne regroupe treize enfants d'âges très différents. L'instituteur doit composer avec cette disparité et donner à chacun l'enseignement qui correspond à son niveau, de la maternelle au CM2. Il a lui-même 55 ans et est à moins de deux ans de la retraite. Le maître accompagne cette petite communauté dans l'apprentissage de la vie avec son lot de questions, de blessures et de joies... Un film qui, dans sa simplicité, est une méditation à la fois grave et gaie sur la pédagogie, la vie rurale, le passage du temps, l'évidence et la beauté du quotidien.
Une collection d'entretiens avec de grands praticiens (pédiatre, psychologue, pédopsychiatre, anesthésiste, juge pour enfants, professeur de philosophie,...) qui exposent leurs réflexions et abordent les difficultés, abus et carences dont sont victimes les enfants et les adolescents au sein de la famille ou de l'école. Moyen d'information pour un travail individuel ou support d'animation collective, les entretiens sont conçus comme outil de réflexion destiné aux professionnels de la santé, de l'enfance et de la famille. Ils sont également conseillés aux parents qui s'interrogent sur les problématiques développées. L'objectif est d'engager la réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour favoriser le développement harmonieux de l'enfant et de l'adolescent. Un entretien entre Liliane Daligand, médecin expert et psychothérapeute, et Maïté Iribarnégaray, médecin généraliste. Liliane Daligand décrit le travail d'expertise et de thérapie à mettre en place pour des enfants victimes d'abus sexuels: prise de contact, méthodes d'écoute, d'interrogation et de recherches, analyse des signes physiques ou comportementaux,... Souvent, le secret dont l'enfant est captif ruine sa parole. Le dessin se révèle alors un moyen d'investigation tout à fait essentiel pour les spécialistes. En expertise comme en psychothérapie, il est un médiateur entre le silence et les mots. Liliane Daligand montre plusieurs dessins d'enfants victimes d'abus sexuels. Elle explique qu'à travers une thérapie développant l'expression picturale se tisse le déroulé d'une histoire où l'être reprend sens en un moment où le processus judiciaire l'affirme comme sujet de la loi.
Un groupe de femmes d'origines africaine et maghrébine, vivant en France, font un bilan de leurs vies. Elles rendent compte de la tradition et des règles sociales qui les ont construites et auxquelles elles se sont soumises. Elles évoquent leur vie quotidienne, leurs relations avec leur conjoint, les enfants, la famille, la société... La discussion s'anime autour des sujets du mariage arrangé, de la virginité, de la sexualité mais aussi de la coutume de l'excision. En miroir, une jeune Algérienne et une jeune Malienne aspirent à être d'autres femmes que celles attendues par leurs familles. Elles expriment la douleur qui les accompagne dans leur choix, leur détermination, leur révolte... A travers ces regards de femmes, la réalisatrice fait sienne la fameuse phrase de Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient".
Contrainte par ses parents, une jeune fille subit un traitement psychiatrique qui la plongera dans la schizophrénie. Très influencé par les travaux de l'antipsychiatrie, le film de Loach traite essentiellement des méfaits de la répression familiale et médicale, et de leurs conséquences sur la personnalité. Note: il existe un documentaire sur Ken Loach (réalisé par Karim Dridi) dans la série "Cinéma de notre temps", qui porte la référence TD1583.
Une plongée dans l'univers fermé d'une prison pour femmes, la maison d'arrêt de Berkendael à Forest (Bruxelles). Souvent oubliées parce qu'elles sont minoritaires, les femmes souffrent doublement de leur détention. Plus de la moitié des détenues sont mères et sont ainsi privées de leurs enfants. Certaines détenues sont enceintes et accouchent en prison. Elles racontent leur détresse et leurs conditions de détention. Un tiers des détenues vit 22 heures sur 24 en cellule. Les autres peuvent travailler en atelier pour un salaire minimum. Un documentaire qui suscite une réflexion sur l'univers carcéral, un univers où les mentalités évoluent lentement par rapport à celles des pays voisins.
Raed Andoni, auteur réalisateur, a mal à la tête, au sens propre comme au figuré. Cela l'empêche de travailler. Armé d'humour et d'une certaine ironie, il interroge alors sa place dans la société palestinienne. Au risque de déconcerter sa propre famille et ses vieux amis, il décide de se faire soigner et de filmer sa psychothérapie...
Complément DVD: "Comment se fit Fix me", l'histoire du film racontée par le réalisateur, le psychanalyste Fathy Flefel et la productrice déléguée Palmyre Badinier (24').
Un film assez déconcertant dans sa forme et sur le fond... tout comme le protagoniste - le réalisateur - du film...
"Un work in progress en quête de légèreté, d'élégance, d'apesanteur,qui enrage de tourner en rond. [...] Raed Andoni fraternise avec les meilleurs cinéastes de la région, qu'il s'agisse du Palestinien Elia Suleiman ou de l'Israélien Avi Mograbi. Comme eux, à travers la mise en scène de soi-même et la prise de distance avec les injonctions collectives, il affirme l'inaliénable liberté de l'individu contre l'occupation de la terre et de l'esprit." Le Monde
"Pas totalement un documentaire mais pas vraiment une fiction, Fix me se rapproche du journal intime autant qu'il s'en éloigne pour explorer, mine de rien, la psyché collective des Palestiniens. Avec gravité autant qu'avec drôlerie. [...] son ironie, qui n'épargne personne - à commencer par lui-même -, fait davantage penser aux autofictions caustiques de l'Israélien Avi Mograbi ("Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon"). Le contexte est palestinien, mais le propos est universel: comment s'intégrer dans une société tout en préservant son individualité ? Dans un territoire où règne le culte de la force, Andoni revendique le droit d'être faible, de douter. Et la liberté pour un réalisateur de tourner sans que tous les problèmes du monde ne lui "prennent la tête"..." Télérama
Rencontrée dans son cabinet de psychanalyste à l'occasion de la parution de son livre "Enfances", Françoise Dolto évoque devant Bernard Pivot comment, à travers sa vie familiale et professionnelle, elle est devenue ce spécialiste et cet écrivain tant apprécié: son enfance, sa soeur, ses études, son mari, ses enfants, la psychanalyse, le silence, l'enfance.
Né en Martinique, Frantz Fanon est surtout connu pour son dernier livre, "Les Damnés de la Terre", écrit alors qu'il mourait d'une leucémie en 1961. Homme aux facettes multiples, il fut psychiatre en Algérie et Tunisie, Ambassadeur du gouvernement provisoire de la République Algérienne, membre du FLN, poète, écrivain, ami de Sartre et de Beauvoir. Personnage emblématique des années 60 et 70, ce jeune homme noir qui dénonca avec passion le racisme et le colonialisme appela les "damnés de la terre" à s'unir. Il fut admiré des Black Panthers et des jeunes révolutionnaires du Tiers-Monde.
Plutôt que de suivre une trame linéaire de cette vie extraordinaire, le film dresse un portrait complexe de Frantz Fanon. Mêlant documents d'archives, interviews et scènes reconstituées, le cinéaste Isaac Julien présente un Fanon tiraillé par des désirs contradictoires, profondément européen mais aspirant à se libérer de ses "masques blancs".
L'histoire se déroule dans les années 1930, dans le Cirque Tetrallini en tournée à travers l'Europe. Hans, une personne atteinte de nanisme (dit « lilliputien »), illusionniste, fiancé à l'écuyère Frieda, une naine elle aussi, tombe amoureux de la grande et belle Cléopâtre, la trapéziste. Au départ, celle-ci, amusée, se moque doucement de lui, acceptant ses avances et surtout ses cadeaux, sous l’œil jaloux et impuissant de Frieda. De son côté, Cléopâtre cultive en secret sa relation avec le beau et fort Hercule, le Monsieur muscle du cirque. Ainsi lorsqu'ils apprennent que Hans a hérité d'une fortune, ce qui n'était qu'un jeu se transforme en plan machiavélique.
Vincent, consultant en entreprise, a été licencié. Incapable de l'annoncer à sa famille, il leur fait croire qu'il continue à travailler et s'invente un nouvel emploi, à Genève, dans une institution internationale. Le piège se referme sur lui: pour maintenir l'illusion et le niveau de vie, il s'écartèle de mensonge en mensonge. Deuxième long métrage de Laurent Cantet, après le remarqué "Ressources humaines" (1999), cette histoire s'inspire de celle du docteur Roman qui, pendant près de quinze ans, a menti à sa famille et à son entourage puis a tué sa femme, ses enfants et ses parents avant de rater son suicide. Le réalisateur et son scénariste refusent le sensationnel et se focalisent sur Vincent, sur son drame, ses réactions et sa double vie. La construction du film est impeccable, la photo soignée et l'interprétation proche de la perfection.
"Un alcoolique est une personne qui a perdu la liberté de ne pas boire". Cette définition rend compte du long parcours du dépendant pour se débarrasser de l'envie de boire. Des pensionnaires témoignent avec émotion de leur vécu au centre de post-cure "L'Espérance" à Thuin qui fait appel à l'ergothérapie, la thérapie de groupe et l'entretien individuel pour arriver au sevrage définitif. La personne est ensuite accompagnée durant une année, de sa sortie de l'hôpital jusqu'à sa réinsertion sociale et familiale. Un psychiatre et une psychologue évoquent les facteurs psychologiques, affectifs, familiaux et sociaux rencontrés généralement chez la personne alcoolique et les difficultés liées à une prise en charge souvent tardive en milieu hospitalier.
Ils s'appellent Hafid ou Faouzi, Joackim ou Oumatou, Dave ou Radwane. Ils ont de douze à quatorze ans, vivent cité du Luth à Gennevilliers (France) et étudient au collège Guy-Môquet. C'est dans l'enceinte protégée de l'établissement que le réalisateur a choisi de les rencontrer, seul à seul, avec pour stylo sa caméra et son micro. La salle de classe vide transformée en plateau, il les laisse s'exprimer, avec leurs mots, n'hésite pas à intervenir quand ceux-ci deviennent convenus. Nulle démagogie, mais une règle du jeu clairement posée: il est l'adulte qui entend donner à comprendre ce qu'on a dans la tête, lorsque l'on est au seuil de l'adolescence. Les jeunes disent l'enfance qui s'en va , la cité qui fait peur et qui fait envie, ils parlent du bien et du mal, de la religion et des résultats scolaires.
UN FILM SURPRENANT, OÙ LE TRAGIQUE CÔTOIE LE RISIBLE, DANS LEQUEL LE PERSONNAGE PRINCIPAL, ÉCOLOGISTE EXALTÉ, POURRAIT EN QUELQUE SORTE ÊTRE UNE VERSION DÉRISOIRE DE CERTAINES FIGURES MÉGALOMANES QUI PEUPLENT LES FILMS DE FICTION DE WERNER HERZOG, QUELQUE PART ENTRE FITZCARRALDO ET AGUIRRE...
Durant treize années, sans aucune arme, Timothy Treadwell a vécu au milieu des redoutables grizzlys sauvages d'Alaska. Lors de ces cinq dernières saisons, ce militant écologiste a tourné des images exceptionnelles de ces prédateurs, tout en se mettant lui-même en scène. En octobre 2003, on découvre que lui et sa compagne ont été dévorés... Werner Herzog explore le mystère de ce personnage controversé, saluant en Treadwell à la fois un cinéaste qui, parfois, réussit à capter des moments exceptionnels, des accidents de la vie sauvage, mais le désignant aussi comme un naïf croyant trouver dans la nature une harmonie perdue, alors que n'y règnent que le chaos, la mort et l'indifférence absolue.
Compléments DVD: La musique de "Grizzly Man": un documentaire sur la collaboration entre Werner Herzog et le compositeur Richard Thompson, avec les sessions en studio (54') - Filmographie animée de Werner Herzog.
Recensés par une brochure des Mutualités socialistes, 175 groupes d'entraide et de parole se sont constitués autour des problématiques les plus diverses: patients atteints de maladies rares ou ayant subi une opération mutilante, parents d'enfants à bec de lièvre ou hyperkinétiques, accros aux drogues ou au jeu, personnes émotives,... Est-ce la disparition d'une solidarité globale dans nos sociétés qui rend nécessaire ces solidarités particulières?
Daniel Friedmann, chercheur au CNRS, a filmé 15 grands analystes français, une première fois en 1983, puis en 2008. Parmi les nombreuses thématiques abordées, il relève notamment de nombreuses questions: Quel est le but de la psychanalyse? Quelles sont ses enjeux, ses défis, ses limites? Faut-il la réglementer et si oui comment? Qu'est-ce qu'un bon analyste? Quelles sont les différences entre la médecine et la psychiatrie? Quelles sont les nouvelles pathologies?...
Coffret de 14 DVD divisé en 7.
DVD 9. Entretiens avec Gérard Haddad, ingénieur agronome, psychiatre et psychanalyste.
En 1983 (68'). Thèmes: La rencontre avec Lacan. - Lacan et la religion.
- La voie analytique. - L'importance de Lacan. - L'efficacité de l'analyse. - Lacan et Freud. - L'héritage de Freud. - Être psychanalyste. - Le mauvais analyste. - Psychanalyse et religion.
En 2008 (60'). Thèmes: L'importance de Lacan. - L'institution analytique et l'importance du rite. - La formation psychanalytique. - De 1983 à 2008, la découverte de Yeshayahou Leibovitch, "le deuxième maître". - Psychiatrie et psychanalyse. - La question du père aujourd'hui. - Le judaïsme questionné par le problème palestinien. - La responsabilité de l'homme dans l'histoire et la position de la femme comme centre.
DVD 10. Entretiens avec Jean-Bertrand Pontalis, philosophe, écrivain et psychanalyste.
En 1983 (80'). Thèmes: La fonction de la psychanalyse. - La fin d'une analyse. - Ce que peut soigner une analyse. - L'évolution de l'analyse depuis Freud. - L'importance de Lacan. - Être psychanalyste. - Méthodes contestables. - Le rôle de l'argent. - La littérature psychanalytique.
En 2008 (52'). Thèmes: De l'analyse à l'écriture. - De 1983 à 2008. - La pratique analytique de Pontalis: son évolution, ses effets, l'importance de Lacan. - Lacan, ses concepts et l'évolution de la psychanalyse. - Les thérapies comportementales et la psychanalyse. - L'alliance entre l'analyste et l'écrivain.
Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…
Des témoignages à propos de la vie dans un grand hôpital psychiatrique parisien de 1925 à 1992, du médecin au patient, de l'infirmier à l'administratif... Autour de ce lieu de soin en santé mentale, modèle d'exclusion typique des pays occidentaux et occidentalisés, est abordée cette peur de l'autre différent générant l'exclusion. Le document prend le parti de l'analyse de la relation humaine dans cet hôpital. Note: ce documentaire est composé de 4 parties de 56 minutes chacune.
Sorti sous le titre "Home sweet home", le film de Lamy a l'immense mérite de mettre en scène des personnages que le cinéma préfère généralement ignorer, les vieux. Il le fait sur le registre de la comédie, montrant la douce révolte des pensionnaires d'un home qui en ont assez d'être traités comme des enfants demeurés et qui désirent tout simplement vivre. Un film sur le respect et sur le droit à une existence à part entière.