Deux amants se sont aimés avec tant de passion qu'ils ont commis l'irréparable en tuant le mari jaloux. Dans l'euphorie de leur amour, il a cherché la liberté dans le sang; elle n'a pas vu le crime arriver. Il a endossé cet acte vengeur et justicier pour la protéger. Il passe aux aveux, puis, quelque temps après, il se rétracte. L'enfer va se jouer à huis clos, dans la cellule, le fourgon, les couloirs, la prison, le palais de Justice. Les deux amants vont devoir se séparer, se détester, et continuer à s'aimer secrètement si possible. L'acte suivant sera l'affrontement du jury, de la presse, du public, des avocats, de la Cour pendant le procès d'Assises. Tout s'expose ici publiquement: l'acte d'accusation ramène à la réalité crue. L'instruction terminée, tout va être dit en plein jour. La vérité éclate dans tous les sens, au gré des témoignages et de la stratégie des avocats. Cette "chronique d'un amour bafoué", captée en cinéma direct, s'est déroulée dans le cadre d'un authentique procès de Cour d'Assises. Pour la première fois, le tribunal autorisait la présence des caméras durant les débats.
Le documentaire lève le voile sur la face cachée du procès des grands criminels nazis à Nuremberg en se basant sur le livre "Les entretiens de Nuremberg" de Léon Goldensohn. Outre la salle d'audience et le verdict, il révèle l'intérieur et le quotidien de la prison où Goering, Streicher et les autres sont restés enfermés près d'un an. Dans l'intimité des cellules, un psychiatre américain rendait visite aux criminel de guerre nazis. Jour après jour, il tentait d'analyser leurs motivations, consignant dans de petits carnets la teneur de ces entretiens. Comment ces criminels se comportent-ils face au psychiatre? Sont-ils des hommes tristement ordinaires ou de dangereux psychopathes? Eprouvent-ils de la culpabilité lorsqu'ils sont confrontés aux horreurs dont ils sont responsables?... Telles sont les questions, fondamentales et toujours actuelles, que ce film aborde. Il livre en même temps des connaissances à la compréhension du régime nazi et du procès de Nuremberg
La peau, organe multiple et complexe, qui nous sert de première carte de visite puisq'elle s'offre aux regards des autres, est aussi le reflet de nos conflits internes les plus secrets. C'est probablement l'un des organes où somatique et psychique sont le plus intimement amalgamés. De la verrue à la calvitie, en passant par l'acné, l'eczéma ou le psoriasis, il n'est guère de " chagrins de la peau " qui échappent à cette causalité.
Le décor : l’hôpital psychiatrique d’Evreux à la veille de sa démolition. En guise d’introduction, un mouvement de travelling arrière, rapide et sec, traversant une fenêtre. Ainsi s’annonce le programme du film : aller du dehors vers le dedans, porté par le souffle du vent. Rebattant les cartes en déliant les images du son qu’il retravaille par une synchronisation partielle, Quentin Brière Bordier focalise toute son attention aux sonorités de la vie matérielle. Claquement des ciseaux du coiffeur, ronronnement du rasoir éléctrique, cliquetis des couverts, autant de présences sonores magnifiées par un somptueux noir et blanc. Exempt de parole, le film oppose au témoignage un regard attentif aux visages et aux gestes ritualisés de la vie quotidienne. Attention dénuée de toute nostalgie pour les murs usés de ces espaces désuets, dont la tonalité carcérale surgit au détours de quelques plans violents, saccadés. Et alors que peu à peu, dedans, les espaces se vident, vouant à la disparition des ultimes traces des vies passées, et que dehors la destruction fait rage, murs détruits, arbres arrachés dans le fracas des tronçonneuses, on voit ces corps prostrés, têtus dans leur mutisme. On l’a compris, des arbres qu’on abat à ces derniers hommes, Quentin Bordier nous convie à déplacer notre regard au-delà de toute compassion pour, comme le titre évoquant Murnau le suggère, nous souvenir d’une humanité qui est aussi la nôtre”. http://quentinbrierebordier.wordpress.com/2013/03/23/les-derniers-hommes-2/
Les enfants de l'amour raconte l'histoire d'un week-end, dans la vie d'une famille déchirée. Les trois enfants, Michaël, Winnie et Aurélie en sont les personnages principaux. Après deux mariages échoués, Nathalie, la mère des enfants, se retrouve seule avec eux. Pour elle et les enfants commence une période d'adaptation difficile. Mais les deux pères doivent aussi faire face à des sentiments confus.
Enfants et prisons : les deux mots sont si parfaitement opposés, leur rapprochement si incongru, qu'on ne saurait concevoir pareille association. C'est l'innocence et l'infamie, la lumière et les ténèbres. Pourtant, dans cet univers si lointain , effrayant, infernal, les enfant existent. Dans sa mansuétude, l'administration pénitentiaire accorde à leurs jeunes mères le droit de garder leur nourrisson pendant 18 mois. 18 mois où l'enfant ne connaîtra du monde que sa négation. Une situation que vivent chaque année 140 000 enfants.
Sur les traces d'Henri Storck, Patric Jean met en parallèle deux époques 1933-1999 et déplore en cette fin de siècle une misère toujours présente, intolérable aujourd'hui.
En prison pour drogue et prostitution, Marie obtient une mise en liberté sous condition et rejoint le Théâtre de la Comète qui regroupe des délinquants et leur donne l'occasion de refaire surface en dehors d'un établissement pénitentiaire. Commencé dans la méfiance et l'introversion, son parcours d'artiste est un combat de tous les jours. Basé sur l'expérience réelle du Théâtre du Fil, un film fort et beau qui est aussi une rencontre entre professionnels et semi-professionnels itinérants, anciens délinquants. Emmanuelle Béart est époustouflante de vérité.
Louba est juive et orpheline. Enfant, les photos de guerre et les disparus des camps ne cessaient de la hanter. Placée à treize ans dans une famille d'accueil, elle s'y montre farouche et peu ouverte aux autres. Sa compagne de chambre, Jeanie, est tout le contraire: expansive et frivole, elle joue de sa sensualité pour attirer les garçons mais seul Charlie occupe véritablement ses pensées. Malheureusement, c'est manifestement Louba qui intéresse le jeune homme. Et lorsque celle-ci accepte un rendez-vous malgré sa timidité, c'est pour tomber dans un piège tendu par Jeanie.
Les journaux de Lipsett" propose une descente dans le maelstrom des angoisses d'Arthur Lipsett, célèbre cinéaste expérimental canadien, mort à 49 ans. Épousant la forme du journal intime, ce film de Theodore Ushev nous entraîne dans les méandres de la maladie mentale, alors que se bousculent et s'entrechoquent les images et les sons évoquant l'enfance solitaire de l'artiste, sa frénésie créatrice et sa chute vertigineuse dans la dépression et la folie. Puisant, comme Lipsett le faisait, dans les archives d'origines diverses, recyclant même certains segments tirés des films du cinéaste, Ushev renouvelle son esthétique par l'utilisation de la peinture et du crayon sur papier qu'il traite numériquement. Le résultat est une oeuvre spectaculaire et audacieuse, un court métrage éclaté et éclatant, une plongée dans le tourbillon d'un esprit en déséquilibre. Fruit de la collaboration du cinéaste avec l'écrivain Chris Robinson, le film pose un regard singulier sur le génie tutoyant la folie.
La douleur et la fatigue sont les plaintes les plus universellement entendues autour de nous. Mais lorsque ces plaintes recouvrent des maladies qui n'ont aucune manifestation visible, on a tendance à ne pas les prendre au sérieux ... Il y en a trois au sommaire de cette émission : l'algoneurodystrophie, la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique. Trois affections encore mystérieuses à bien des égards, et qui laissent beaucoup de médecins perplexes.
En 1985, Marion Hänsel recevait le Lion d'Argent à Venise pour "Dust", et Yann Queffelec le Goncourt pour son livre, "Les noces barbares". De cette coïncidence allait naître un film puissant et inspiré, servi par l'interprétation étonnante de Thierry Frémont, consacré meilleur espoir masculin aux Césars 88 pour le film de Tacchella, "Travelling avant". Marianne Basler est moins convaincante et reste pareille à elle-même tout au long du film, alors que les autres personnages vieillissent de 10 ans. Mais de cette histoire d'amour désespérée, de cette recherche poignante de la mère, de ces personnages fragiles à la limite de la folie, Marion Hänsel a réussi un film vrai et sensible alors que l'adaptation d'un roman aussi riche ne semblait pas évidente.
Entre enfance et maturité, l'adolescence est une période charnière et déterminante de la vie, faite d'espérance et de devenir mais aussi d'angoisse et de souffrance. C'est à cette période que se produisent les plus grands bouleversements physiques et psychiques de l'individu.
Si certains le vivent bien, d'autres sont malheureusement confrontés à une souffrance et un mal-être aussi intense que troublants, voire dangereux. Depuis décembre 2004, la Maison de Solenn à Paris accueille des adolescents en souffrance. A la fois centre d'information, de consultation, d'hospitalisation et de recherches, cette Maison est entièrement dédiée à leurs problèmes particuliers.
Le réalisateur Stéphane Krausz a suivi pendant plusieurs mois deux adolescentes anorexiques, une jeune fille boulimique et une autre souffrant de phobie scolaire, toutes hospitalisées dans ce lieu unique en Europe dirigé au moment du tournage par le professeur Marcel Rufo. Avec tendresse et humanité, il a su capter ces maux d'adolescents, cette bataille qui se livre avec soi lorsque grandir fait mal.
Bonus DVD: Deux consultations avec le Professeur Marcel Rufo - Un groupe de parole des adolescents avec le Professeur Marcel Rufo.
LES PRÉMATURÉS - UN ALLER-RETOUR ENTRE TECHNIQUE ET ÉMOTION Emission Télé (55 min)
Réalisateur :
Pierre BADOT Pays :
Belgique
- 1997
Journaliste :
Karin RONDIA Prix spécial du jury au 13ème Festival du Film Scientifique de Palaiseau 1997
" Je me retrouvais maman... sans bébé à coté de moi... ". Cette phrase résume à elle seule l'angoisse des parents qui vivent l'expérience d'une naissance prématurée. Ce document donne également la parole aux équipes soignantes, aux parents, aux enfants eux-mêmes et aborde cette question de manière très large et ouverte.
Marc Moret, né en 1943, englue sous une gangue de colle et de verre pilé des souvenirs de famille: aiguilles à tricoter, baïonnette, châssis de lit. Il crée des oeuvres "anti-esthétiques" dit-il. Les mèches de cheveux, os de bêtes calcinées, boyaux, tessons de bouteilles et ceintures de sécurité forment la substance de ses hauts-reliefs...
Printemps 2008, Vuadens, Canton de Fribourg, Suisse. Marc Moret murmure, parle de ses sculptures dans la pièce de sa ferme où il les conserve. Gros plan sur les oeuvres. Au fil de la conversation, Marc Moret donne des indications sur son travail, sa technique, les matériaux employés, quelques secrets de fabrication et livre, par bribes, le parcours de sa vie. Le contraste entre le créateur réservé, discret, et ses oeuvres, coupantes, violentes, est saisissant.
A quoi sert le rêve? Pour les neurobiologistes, il s'agit d'un état particulier des connexions neuronales, entre sommeil et éveil, nommé "le troisième état du cerveau". Pour les psychanalystes, le rêve est la voie par laquelle l'inconscient fait passer des messages... Deux spécialistes d'horizons opposés confrontent leur point de vue autour d'un document consacré au pionnier de l'onirologie, Michel Jouvet.
Julia, architecte en apparence comblée, décide d'employer une aide ménagère. Mais la jeune fille comprendra très vite que Julia est atteinte d'un cancer en phase terminale et a besoin de compagnie pour finir ses jours. Un lien puissant et profond va peu à peu unir les deux femmes qui partageront ensemble ces derniers moments de vie...
Mona fait de l'auto-stop. Elle dérive au gré des rencontres. Elle est sale et ne veut pas qu'on l'aime à tout prix. Jeune femme asociale, elle mourra de froid, seule. Personnage dont la vie est fragmentairement reconstruite par ceux qui l'ont rencontrée, Mona est une rebelle débarrassée du romanesque habituel. Éprise de liberté, elle enclenche un processus d'exclusion sociale dont l'issue ne peut être que fatale. Sandrine Bonnaire démontre à ceux qui en doutaient qu'elle est bien plus que la créature de Maurice Pialat.
Bouleversant témoignage sur les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, "Let there be light" fut réalisé en 1946 par John Huston alors qu'il avait rejoint le Centre cinématographique de l'armée américaine. Dénonçant violemment les séquelles psychologiques subies par les soldats rescapés, il sera censuré jusqu'en 1980. Présenté à Cannes en 1981 dans la sélection "Un certain regard", il est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs films jamais réalisés sur les conséquences psychologiques de la guerre.
Egalement sur ce DVD: "Opération Hollywood" (2004 - 90') de Emilio Pacull.
En Côte d'Ivoire, pays souvent présenté comme un modèle de développement à l'occidentale, des "prophètes" reçoivent des patients qui veulent à la fois guérir et trouver une explication au malheur qui les frappe. Prophète, Sébim Odjo mêle les inspirations chrétiennes et musulmanes, il prêche l'abandon des "fétiches" et s'inscrit dans une longue tradition de guérisseurs. Comme dans d'autres régions d'Afrique, on attribue toujours des causes humaines aux maladies: la jalousie, la sorcellerie et surtout la rancune. Odjo est passé maître dans l'art de déceler ces causes, si bien que son rôle se situe à mi-chemin entre celui du juge et celui du guérisseur. Exclus du lignage et victimes de la ville, ses patients souffrent presque toujours de difficultés d'adaptation à un monde moderne instable et à une société traditionnelle en crise. Au-delà de la dimension spectaculaire de ses thérapies, Odjo est un exemple de ce que l'on peut appeler "la condition du prophète ivoirien"; par là même, il présente un intérêt sociologique de vaste portée.